Alpes – Albertville / Cols des Cyclotouristes et du Joly

Fort du Mont dans l’ascension du Col des Cyclotouristes.

Vendredi 15 juin 2018 / Distance 100 km / D+ 2839 m / 7h40

Voilà un super week-end que j’attendais avec impatience : 3 jours solo à Albertville avec 3 belles sorties au programme. J’ai prévu une belle brochette de cols dont 3 à plus de 1900 m (Cols du Joly et de la Madeleine, Cormet de Roselend). Météo France annonce de belles éclaircies et une température raisonnable, cooool ! Ah j’oubliais, c’est mon cadeau de Fête des Pères, sympa non ?!

La première sortie était un petit défi au niveau logistique : lever 5h30, départ à 6h, trajet en voiture jusqu’à Albertville en passant par Annecy (pas un bon choix car j’allais perdre pas mal de temps à traverser cette dernière et aussi le long du Lac d’Annecy qui est assez pénible). Arrivée au Camping des Adoubes à seulement 10h15, le temps de prendre possession de mon campement et de me préparer, je démarre à 10h45 pour une énorme randonnée : 100 km, plus de 2000 m de D+ avec les Cols du Cyclotouristes (1305 m) et du Joly (1989 m) au programme !

En tout cas, j’ai la banane et c’est avec une immense joie que je débute cette sortie rêvée depuis plusieurs mois. Pour commencer, un petit tour sur le pont qui enjambe l’Arly pour prendre la température de la météo : belles éclaircies mais pas mal de nuages sur les sommets (c’est pas très bon pour la vue sur le Mont Blanc…) et température autour des 25°C, impeccable ! C’est que plus je vieillis, plus je supporte de moins en moins bien la chaleur. Il faut dire que la plupart de mes escapades que j’ai réalisées au mois de juin depuis quelques années sont assez mitigés car j’y ai souvent connu de grosses méformes (Col du Trèves dans le Massif du Pilat en 2014, Ardéchoise en 2015, Col du Coq et ses 45°C en 2017) et autant annoncer la couleur, ce sera aussi le cas aujourd’hui mais je ne le savais pas encore !

Albertville – sur le pont qui enjambe l’Arly.

Col des Cyclotouristes – 1305 m

Un profil impressionnant !

Bon, faut y aller pour s’attaquer à l’un des deux gros morceaux de la journée : le Col des Cyclotouristes et ses 12,2 km à 8% de moyenne où il y est plus question de cyclisme que de tourisme ! C’est aussi une grande satisfaction de le grimper cette fois-ci à vélo. En effet, je l’ai montée il y a 25 ans… en voiture ! À l’époque, je ne faisais pas du tout du cyclisme. J’avais garder le souvenir d’une route étroite et en partie défoncée, du mystérieux Fort du Mont et d’une descente épouvantable (bruine et brouillard) côté beaufortin où j’avais serré plus d’une fois les fesses lorsqu’il fallait croiser un autre véhicule. C’est formidable quand je pense à ces 2 moments distants de 25 ans !

L’ascension démarre au pied de la Cité Médiévale de Conflans par une belle rampe de 530 m à 10,5%, le ton est donné ! Je dégaine immédiatement mon 21 d’atout : mon pignon de 34 monté il y a une semaine sur mon nouveau vélo Scott Speedster 40 acquis au mois de mars dernier suite au « décès » de mon Lapierre. Le Scott présente « l’inconvénient » d’être équipé en 50-34 / 32-11 et cela fait une bonne différence avec le triple-plateau 52-39-30 / 32-11 que j’avais avec le Lapierre. C’est que j’adore grimper mais je n’ai pas un super physique pour tirer du braquet, je suis très diesel et je tourne aussi souvent au mental. J’aime l’effort mais sans trop de souffrance, donc le petit plateau de 30 + K7 de 32 m’allait parfaitement. Mais là avec le Scott, c’est 4 dents de plus avec le 34 et j’avais plein de doute par rapport à mes possibilités à l’utiliser dans des ascensions alpestres. J’ai dégoté quand même une K7 de 34 chez mon vélociste mais qui est assez frustrante car l’avant-dernier pignon est un 28 ! Du coup pas de possibilité de se rabattre sur un 30 ou 32 quand la pente se fait moins dure. Pour conclure, ça me gave un peu ces nouveaux produits dominés par quelques marques  qui dictent la façon dont on doit rouler. Elles ont complètement oublié que les cyclistes ne sont pas tous des coursiers avec une moyenne d’âge de 20 ans ! Bon, j’avoue que j’ai acheté mon SCOTT assez rapidement (je ne souhaitais pas rester plus de 15 jours sans rouler) et avec un budget maîtrisé, je vais faire avec mais j’espère pouvoir trouver plus tard un type de vélo qui correspond mieux à mes moyens.

Le pied de l’ascension débute par une bonne rampe de 530 m à 10,5%… Dur !
La route se dirige vers les hauteurs de la Cité médiévale de Conflans.

À la hauteur de la Porte de Savoie, je profite d’un tout petit replat (env. 50 m) pour reprendre mon souffle. Il faudra tout de suite enchaîner avec 640 m à 9% mais de jolis lacets et quelques vues sympa sur Albertville et la Vallée de l’Isère rythment bien ce passage.

On quitte rapidement Albertville.
Albertville – on distingue nettement le Coleron, un col reconnu par le Club des Cents Cols.

Puis la pente « s’assagit » durant 4,4 km et présentera un profil régulier mais soutenu tournant autour des 6/7,5%. Je profite des nombreux lacets qui offrent vues fugitives sur les Vallées de l’Isère, de l’Arly (le Mont Charvin est hélas caché dans les nuages) et de la Tarentaise.

L’un des nombreux lacets de l’ascension, environ 25…
Au niveau de la Bottière.
Les routes se superposent presque au niveau d’un lacet.
On peut apercevoir une antenne qui sera l’un des objectifs intermédiaires de l’ascension.
Intersection avec la Farette, un petit hameau perdu dans la montagne côté Vallée de la Tarentaise.
Au-dessus de la Farette, vue sur la Vallée de l’Isère.
La pente est régulière mais soutenue, ici du 7,5%…
Le Rafour et vue sur la Vallée de l’Isère.
La route part aussi côté Vallée de l’Arly.

Le déclivité s’accentue à nouveau durant 1380 m avec 8% de moyenne jusqu’au petit hameau du Châtaignier. À la suite de ce dernier, je peux déguster un petit replat bienvenu avec 530 m à 4,5%. Il faut bien en profiter car je sais que les 5 derniers kilomètres ne m’offriront plus aucun répit.

Le Châtaignier.
Superbe panorama sur la Vallée de l’Arly, hélas le Mont Charvin se cache dans les nuages !
Les lacets s’enchaînent, au fond de la vallée coule l’Arly.

La pente reprend ses droits – 1160 m à 8% – jusqu’à une antenne que j’ai déjà aperçu quelques lacets plus bas. Les lacets se resserrent et ne laissent pas voir que le pourcentage augmente : 825 m à 9%.

Passage en forêt au bord d’un ravin…
Le lacet situé à l’antenne que j’ai aperçue un peu plus bas.

À la sortie d’un énième lacet, j’aperçois les premiers contreforts du Fort du Mont. Cela me réjouit énormément de redécouvrir ce mystérieux fort que je ne vois même pas que les 620 m jusqu’au parking qui mène à l’entrée du fort (alt. 1125 m) sont à 10%.

Dans un lacet, on découvre les remparts du Fort du Mont (on ne voit pas bien sur la photo mais bien mieux en réalité).

Un magnifique point de vue sur la Vallée de la Tarentaise.
Une belle curiosité que ce mystérieux Fort du Mont…

Le Fort du Mont (construit en 1881) est imposant mais aussi assez mystérieux car à moitié caché dans la forêt et les replis de la montagne. Il n’est malheureusement pas ouvert directement au public, propriété de la ville d’Albertville, il est géré par une association  qui le fait visiter sur demande. Il est aussi encadré par les 2 petits blockhaus du Laitelet et des Têtes qui se trouvent un peu plus haut sur le flanc de la Roche Pourrie (pour les voir, il faut s’y rendre à pied ou avec un VTT).

Mais l’ascension n’est pas finie ! En effet, je m’attarde juste de le temps de jeter un coup d’œil à l’entrée du fort et de faire quelques photos puis je dois poursuivre mon effort sur encore 2170 m à 8,5%. Le revêtement est assez dégradé à partir du fort mais ça passe largement en vélo de route.

J’atteins enfin le Col des Cyclotouristes qui se trouve coincé entre le flanc de la montagne et un petit monticule herbeux qui comporte une stèle appelée « Roche Poncet » dédiée à son créateur. Le panneau indique 1330 m mais cette donnée est fantaisiste, la carte IGN, disponible sur Geoportail, indique une côte à 1305 m. Ce col n’a jamais été reconnu officiellement comme étant un vrai col par le Club des Cents Cols, ce qui est juste car il ne présente pas du tout les caractéristiques géographiques propre à un col. Aucun point de vue ne m’est offert !


À quelques encablures du Col des Cyclotouristes, arbres à moitié couché sur la route… ça passe en vélo 😉

Un beau panneau mais l’altitude est fausse ! C’est plutôt 1305 m !
La stèle situé juste à côté du col.
Géographie des lieux…

Dans tous cas, je suis bien content d’avoir réalisé cette belle ascension. Je ne me sens pas grillé et les jambes ont tourné à peu près correctement avec le 34… Premier objectif accompli. J’entame la suite de ma randonnée. Environ 150 m plus loin, je tombe sur le parking du Col des Cyclotouristes où on peut trouver une fontaine (que j’ai ratée lors de ma visite mais à priori présente suivant cette info et visible sur Street View à droite au bord de la route à côté d’une table de pique-nique). C’est aussi le point de départ du chemin d’accès permettant de se rendre au Blockhaus du Laitelet.

Un peu plus loin, le parking du col.

Puis je bascule définitivement dans la descente vers la Vallée du Doron mais je dois faire très attention, l’asphalte est dans un état assez lamentable jusqu’à Molliesoullaz.  Au début de la descente, j’ai droit à un magnifique panorama sur la partie Nord du Massif du Beaufortin et le Massif des Aravis en arrière-plan. Je distingue aussi nettement le Col de Montessuit prévu au programme pour ma seconde sortie puis, plus loin, sur la droite, le Col de la Forclaz de Queige que j’ai grimpé en 2015. Les nuages sont assez nombreux, s’accrochent au sommets des montagnes et gâchent malheureusement mes photos. J’arrive tout de même à prendre une photo du Mont Blanc qui a présenté fugitivement son sommet ! Pfff, déjà en 2015 et 2017, c’était déjà la croix et la bannière pour le voir correctement alors que je le distingue souvent et assez parfaitement depuis Dijon ! Oui je sais, c’est plus petit, lol ! En tout cas, je me dis que ça ne va pas être gagné au Col du Joly…

Au début de la descente, formidable panorama mais le Mont Charvin fait toujours la tête !
Le sommet du Mont Blanc me fait à peine coucou !

Ça descend fortement pour ce versant Nord du Col des Cyclotouristes, si le final est un peu plus facile, une grosse partie de l’ascension présente une pente supérieure à 8%, ce sera sûrement un bon challenge de ce côté-ci à réaliser peut-être une autre fois…

La fin de la descente se situe peu après le petit hameau de Villarasson mais au lieu de rejoindre directement la D925, je poursuis vers Bonnecine pour aller voir une curiosité : un passage à gué… Mais c’est que ça remonte, pas prévu au programme ! Ça passe avec environ 500 m à 7-8% mais j’ai l’impression de griller quelques cartouches… Peu après Bonnecine, je redescends pour tomber sur le gué – oui je suis bien sur une route ! Ah oui ça passe même si je ne suis pas trop rassuré, il y a un bon petit débit et environ 15 cm de profondeur (il y a quand même la possibilité d’emprunter une passerelle). Je traverse et je fais woohooo, qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour s’offrir un petit frisson !

Le passage à gué après Bonnecine… non, je ne suis pas passé sur la passerelle mais bien dans l’eau !

Je continue ma descente et c’est après les Billords que je rejoins cette fois-ci la D925. Pour l’avoir déjà empruntée en 2015, je sais qu’elle présente des parties en léger faux-plats ascendants mais aussi quelques petites bosses comme celle de Villard-sur-Doron. Ça passe pas trop mal d’autant qu’il y a une douce et bienvenue descente en direction de Beaufort. Je reconnais au passage le départ de la montée vers le Col des Saisies via le D218b.

Encore un léger faux-plat montant et j’arrive enfin à Beaufort. Je suis content de découvrir ce lieu, c’est assez joli. Il y a beaucoup de cyclos qui vont ou arrivent du Col du Pré. Je fais une petite pause mais je ne fais pas les niveaux – j’ai encore un bidon et demi – et je ne cherche pas trop à m’acheter un sandwich. De plus, je suis partis avec seulement 2 barres de céréales et 2 pâtes de fruits, un véritable amateur ! Ce seront 3 erreurs qui me coûteront chères un peu plus tard d’autant qu’il est déjà 14h15 et que je n’ai rien avalé depuis 2 croissants et un café pris vers 8h30 !

Beaufort, l’une des mecques des cyclos !
L’église de Beaufort.

Col du Joly – 1989 m

En tout cas, je me sens d’attaque pour le second objectif de la journée et pas un des moindres avec le Col du Joly, un presque « 2000 » avec ses 1989 m. Il faut compter aussi sur une longue ascension de 22 km et 1275 m de D+ à 6% de moyenne. Cette montée est bizarrement assez méconnue, elle présente l’inconvénient de ne pouvoir se faire qu’en aller-retour, l’autre versant depuis les Contamines-Montjoie ne pouvant se faire qu’avec un VTT. De plus, les ascensions voisines du Col des Saisies et du Cormet de Roselend, voir du Col du Pré, ont tendance à le faire oublier de la liste des courses à faire. Pourtant, elle propose de beaux atouts, outre le challenge sportif, comme d’être très tranquille (j’ai croisé quelques rares voiture) avec un revêtement nickel, d’être assez sauvage (à part quelques remontées mécaniques), d’offrir de très beaux points de vue et récompense suprême avec un panorama fabuleux avec le Mont Blanc que l’on peut contempler d’assez près (bon, c’était raté pour moi !).

Profil du Col du Joly.

C’est parti, je sors de Beaufort et me dirige vers l’entrée du Défilé d’Entreroches (500 m à 4,5%). Une petite surprise m’attendait : route barrée pour l’accès au Cormet de Roselend via le Col de Méraillet. Pour ma sortie, pas de problème, par contre pour celle de demain où j’avais prévu un retour par cette voie… Un panneau d’affichage indique que la route a été coupée par une coulée de boue à environ 1,4 km. Des travaux sont en cours et une déviation a été mise en place (du coup, cela fait une nouvelle alternative pour grimper au Col du Méraillet que je mettrais sûrement en avant sur mon autre site Alpes4ever.com). Un cyclo local, avec qui j’ai un peu discuter en entrant dans Beaufort, m’avait laisser entendre que la route allait peut-être rouvrir pour le samedi… j’en reparlerais dans mon second article.

Route barrée pour acceder au Cormet de Roselend via le Col de Méraillet, aïe pour demain !

En prenant un lacet à gauche, je vais m’élever rapidement au-dessus de Beaufort avec 2 km sur une pente soutenue à 8/8,5%, un plat que je vais déguster à nouveau dans la partie finale… Je me retourne pour jeter un coup d’œil et m’offrir une belle vue sur Beaufort et les premières rampes du Col du Pré que je grimperais demain.

Au-dessus de Beaufort près du hameau de Grand Praz.
On distingue le Signal de Bisanne et les pentes du Col des Saisies.
Beaufort et le début de la montée du Col du Pré.

Puis la déclivité s’apaise à partir du hameau des Curtillets : durant 4 km, elle sera comprise entre 2 et 3,5%, voilà un replat que j’apprécie d’autant que je suis quasi seul, je crois que j’ai du croiser 10 voitures et 3 ou 4 cyclos jusqu’au sommet.

Après environ 6,5 km de montée depuis Beaufort où je n’ai pas trop mal progresser, je me retrouve sous Hauteluce au niveau d’un pont qui enjambe le Ruisseau du Dorinet, j’ai le choix entre 2 variantes, soit via Annuit ou via l’Usine Électrique de Belleville. Je choisis cette dernière car c’est la voie officielle.

On aperçoit Hauteluce au niveau des Martaines.
Hauteluce. Son célèbre clocher est en travaux.
Je prends à droite une petite route via St-Sauveur et les Granges.

En me dirigeant vers St-Sauveur/les Granges, je dois négocier un petit coup de cul de 960 m à 7%. Puis la pente fait à nouveau relâche entre 3 et 4% pendant 1,5 km. La vie est belle, j’enchaîne même avec une petite descente  865 m à 1,5% – jusqu’à l’Infernet qui présente un joli petit air de campagne après avoir traversé le Ruisseau du Dorinet.

J’ai un peu peur de la rampe qui suit mais elle se grimpe sans trop de dommage : 265 m à 7% pour repasser sur l’autre versant de la vallée. Je prends à droite vers la Chaudanne et l’Usine Électrique de Belleville, ce sera mon dernier répit – 1,4 km à 2,5%. Par contre, il fait un peu plus chaud – autour des 29-30°C – et je cherche vainement à trouver de l’eau… que je découvrirais seulement à mon retour : une petite fontaine était cachée derrière une ancienne cabine téléphérique à proximité de l’usine ! C’est donc avec un seul bidon que j’aborde la partie finale qui consiste à grimper les 10,3 prochains kilomètres à 8% de moyenne dont 7,3 kilomètres sont à plus de 8% de moyenne ! Mais je me sens bien pour l’instant…

Petit air de campagne à l’Infernet.
Le Col du Joly se trouve quelque part là-haut !
Le décor se met en place au niveau de la Chaudanne.
Usine Électrique de Belleville, imposante mais moche !

La partie finale débute par un lacet à gauche et top c’est parti dans une pente qui se cabre à plus de 8,5%. Les jambes prennent chères mais la carcasse tient. Mais ma progression est lente, c’est là que je ressens un manque par rapport au plateau de 30 que j’avais sur mon Lapierre, mon pédalage est moins fluide. Au bout de 4 km, il y a une petite descente qui fait du bien. Je profiterais aussi d’un petit spectacle : le travail des éleveurs pour la traite des vaches dont le lait donnera un fromage locale, produit phare de la cuisine savoyarde, le Beaufort ! Il faut savoir aussi que le Beaufort ne se fabrique pas uniquement dans le Beaufortin, l’appellation est valable en Tarentaise et en Maurienne.

Lacet à gauche après l’Usine Électrique de Belleville et c’est parti pour 4 km à 8,5% de moyenne !
On aperçoit rapidement le Barrage du Lac de la Girotte qui font penser à un château fort ses contreforts crénelés.
Un paysage enchanteur au milieu des alpages.
On voit souvent ce sommet sur la droite de la montée.

C’est après cette petite descente que la catastrophe m’est tombée dessus sans crier gare : crampes !!! Tchac, dans l’intérieur de la cuise droite ! Stop et shit, alors là je l’ai mauvaise ! J’avale une pâte de fruit, reshit c’est mon dernier encas ! Je bois, argh mon bidon est déjà à moitié vide ! Je remonte pour repartir dans une longue galère comme j’ai rarement connue : durant les 5 derniers kilomètres (où j’ai eu une deuxième petite descente salvatrice), j’ai alterné tous les 500 m les passages à vélo + crampes, à pied, les pauses… à 1,5 km du sommet plus d’eau… j’ai même été essoufflé, contrecoup d’une fringale je pense… mais le pire dans tout ça, c’est que mon cerveau commandait sans problème l’envie de pédaler mais mon corps m’avait complètement lâché – salaud ! Enième pause à 400 m mais le col est enfin bien en vue, je serre les dents et je finirais pour l’honneur sur le vélo mais quel soulagement d’en avoir fini !

Heureusement, un magnifique paysage est là pour me faire oublier mes souffrances !
Plongée vertigineuse vers Beaufort !
Ouf, le Col du Joly est en vue, c’est bientôt la fin de la galère…
Col du Joly – 1989 m. Celui-là m’aura donné du fil à retordre !

Je suis épuisé mais content d’avoir été au bout de cette belle ascension. Comme je m’y attendais, je n’ai pas droit à ma récompense avec la vue sur le Mont Blanc, ce sans-cœur se planque sous un gros bonnet de nuages ! Mais il y a pas mal de plaques de neige, c’est un aspect nouveau que je n’avais jamais observé jusqu’à aujourd’hui, l’essentiel de mes ascensions alpestres ayant été réalisées en juillet ou août.

Il y a aussi une petite animation avec le camion-citerne venu faire la collecte du lait. Les éleveurs amènent la traite de leur élevage dans des cuves placées à l’arrière de 4×4. Il faut savoir que les vaches ont généralement traites deux fois par jour. Ce sont les vaches les plus heureuses du monde malgré leur cloche qui doit sûrement les rendre sourdes au bout de plusieurs années !

The King of the Alps est planqué !
Col du Joly – vue côté Mont Blanc.
Col du Joly – 1989 m.
Col du Joly – panorama sur le Beaufortin.

Je fais le bilan : plus d’eau, rien à manger pour se requinquer, je lorgne du côté du restaurant qui se trouve au col mais j’ai l’impression qu’il n’est pas ouvert… je vois une voiture s’y rendre, peut-être le proprio, vite je vais voir. La porte est ouverte, il y a un groupe de gens qui organisait une sortie en parapente. Ils m’annoncent que le bar est fermé. Je quémande de l’eau, ouf sauvé, il remplisse mon bidon mais impossible d’acheter un truc à manger. Tant pis, je profite un peu du panorama mais je ne m’attarde pas trop, c’est qu’il est déjà tard et il me reste tout de même 40 km pour rentrer, même si c’est essentiellement de la descente.

Col du Joly – le restaurant d’altitude.

Je descends tranquillement mais aussi prudemment, c’est que je n’ai rien mangé depuis un moment et il fallait rester concentré en cas où je tournerais de l’œil (pourvu que ma famille ne lise pas cette page, elle ne me laisserait plus partir !).

J’avais prévu de passer par Hauteluce pour emprunter une petite route (via les Côtes avec la possibilité d’explorer un tunnel) qui m’aurait dirigé sur la D218b – route principale qui mène aux Saisies. Mais en arrivant à l’intersection juste après le hameau des d’Entre Deux Nants – qui est la seconde variante du Col du Joly -, je n’ai pas eu le courage de prendre la petite rampe qui grimpait vers Hauteluce, tellement j’étais encore vidé.

Je suis donc redescendu vers Beaufort où j’ai retrouvé la civilisation. J’étais censé me jeter dans la première boulangerie pour me prendre quelque chose à manger… ben non, je n’avais qu’une seule envie : me rentrer au plus vite au camping pour prendre une bonne douche et manger un bon petit plat de pâtes.

En redescendant le Col du Joly.

Je passe sans trop d’encombres le faux-plat montant de Villard-sur-Doron puis trouve un rythme convenable en descendant la Vallée du Doron (il a fallu un peu pédaler sur les portions un peu plates car il y avait un bon vent de face). J’en profite pour découvrir la partie entre Queige et Albertville que je ne connaissais pas encore (nouveau faux-plat montant surprise après le Pont des Roengers). J’ai eu le temps de voir qu’il y avait un raidard de ouf pour grimper au Col de Montessuit prévu au programme demain en fin de sortie… je prévois immédiatement de le grimper plutôt en premier !

En passant par Venthon, j’ai la chance d’avoir des vues dégagées sur le Massif des Bauges et le Mont Charvin qui étaient bien bouchées ce matin. Avec le jour qui décline, c’est une jolie atmosphère qui me fait savourer le devoir quand même accompli et une sacrée journée à ranger dans mon armoire à souvenirs. 100 km, 2839 m de dénivelé positif, 7h40 de selle et un presque « 2000 », j’avoue que j’avais mis la barre un peu haute pour une première sortie alpestre sans transition ! Retour au camping, je vais pouvoir me reposer un peu, dévorer un bon repas et dormir un bon coup pour une seconde journée au programme encore corsé avec les ascensions du Col de Montessuit, du Col du Pré et du Cormet de Roselend.

Vue sur le Massif des Bauges depuis Venthon.
Vue sur le Mont Charvin, à découvert cette fois-ci, depuis Venthon.
Camping des Adoubes à Albertville. Mon campement est plein centre !

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