Massif des Albères
1. Coll del Fourn / 2. Col du Perthus / 3. Col de la Rière /
4. Col El Rat / 5. Col de l’Ouillat
Samedi 16 juillet 2014 – Distance 101 km – D+ 1358 m
Après ma fabuleuse sortie au Col de Pailhères, retour dans les Pyrénées Orientales avec une nouvelle incursion dans le Massif des Albères. J’ai prévu au programme une longue sortie avec une chasse aux cols : Coll del Fourn / Col du Perthus / Col de la Rière / Col El Rat / Col de l’Ouillat qui sera le point culminant à 938 m d’altitude.
8h – Départ à la fraîche pour éviter le plus possible la chaleur qui s’installe généralement vers les 11 heures. Comme lors de ma seconde sortie, je file direction Argelès Plage. La piste cyclable est toujours idéale même si la circulation est très modérée à cette heure matinale. Au rond-point où se trouve un parc d’attraction, je bifurque vers Taxo d’Avall. Sur 3 kilomètres, c’est une impressionnante succession de campings 3 ou 4 étoiles. En franchissant la D914, je peux apercevoir nettement le terrain de jeu qui m’attend : le Massif des Albères et son point culminant, le Pic Neulos (Puig Neulós en catalan) à 1256 m d’altitude.
Coll del Fourn
Je franchis la D914, rejoins Taxo d’Amont et commence désormais à gravir le pied du Massif des Albères. Je traverse St-André, Sorède, Laroque-des-Albères puis Villelongue-dels-Monts (alt. 120 m) où je vais grimper mon premier col de ce jour : le Coll del Fourn (oui, avec 2 « l » !). Rien de très compliqué pour cette ascension car je débute par une descente de 700 m puis j’enchaîne sur une montée de 1,250 km à 4,5% pour atteindre le Coll del Fourn à 155 m d’altitude. Par contre, je suis obligé de me fier à mon GPS car il n’y a aucun panneau et sa situation – dans un virage – ne présente aucun aspect géographique visible permettant de le reconnaître comme un col, d’autant que la route continue de monter après. Bon, ce n’est pas grave, le Club des Cents Cols le reconnaît officiellement et pour l’instant la balade est très sympa sur ses petites routes calmes.
Après le Coll del Fourn, la route continue de grimper un petit peu puis ma trace GPS me fait redescendre vers Montesquieu-des-Albères puis la D618 que je ne prends pas puisque que c’est une 2×2 voies interdite au vélo. Par contre, une petite voie de service bien tranquille me permet de la longer jusqu’au Boulou et d’avoir une belle vue sur les sommets marquants du Massif des Albères.
Col du Perthus
Au Boulou (qui se nomme Le Boulou), je bifurque sur la D900. Pour avoir visité le coin en famille quelques jours auparavant, j’avais retenu que c’était une route très fréquentée puisqu’elle sert d’échange entre la France et l’Espagne et surtout qu’elle dessert Le Perthus, qui est un immense centre commercial permettant d’acheter de l’alcool et des cigarettes au prix espagnol. Autant vous dire qu’un cycliste devra y serrer les fesses entre les centaines de voitures, camions et bus ! Mais je vais pouvoir contourner ce problème… En étudiant mon parcours sur une carte IGN, j’ai déniché une toute petite route qui va me permettre d’éviter en grande partie la D900 !
Pour cela, je dois tout de même suivre la D900 sur 4 kilomètres jusqu’à un petit hameau appelé les Cluses. Jusque là, facile car c’est un faux-plat montant et la Vallée de Rome n’était pas trop encombrée en ce début de matinée. À partir des Cluses, je déniche la D71b qui me propose une nette rupture de pente : 1,5 km à 7% jusqu’à la Cluse haute. J’adore, comme prévu, pas un chat, et cela permet de me hisser sur un à-pic au-dessus de la vallée et d’avoir l’occasion de très bien voir une curiosité locale nichée dans les collines sur l’autre versant de la vallée : les Ruines du Château des Maures. Bien que son nom semble le suggérer, il n‘rien à voir avec les Maures, son origine est romaine. Je passerais par la suite à la Cluse Haute qui comporte aussi des fortifications de la même origine.
Après avoir dépassé la Cluse Haute, la route continue de grimper mais tranquillement à 4% durant 1,5 km. Au détour d’un lacet, j’ai une superbe vue sur le Fort de Bellegarde, qui domine le Perthus et que j’avais visité quelques jours auparavant. La D71b longe par moment l’autoroute A9, appelée localement La Catalane, qui est assez impressionnante avec ses viaducs et surtout avec la Pyramide de Bofill au niveau du péage franco-espagnol.
Puis la route amorce une descente sinueuse qui va me déposer juste à l’entrée de Perthus, mission accomplie : la D900 a été largement évitée et surtout cette petite route a été bucolique en diable !
Pour atteindre le Col de Perthus, il ne me reste pas grand chose à faire : environ 270 m jusqu’au col. Sauf que là, c’est quand même un peu le bordel avec les données du Club des Cents Cols. En effet, je grimpe d’abord une légère pente sur environ 200 m pour atteindre le point culminant de la montée mais… la position GPS du col me fait descendre l’autre versant sur 70 mètres ! J’atteins au milieu d’une abominable artère commercialo-touristique le Col du Perthus à 271 m d’altitude. Bref, j’ai déjà vu mieux comme col ! Il existe aussi un autre Coll del Perthus (300 m) mais il se trouve sur l’autoroute A9 un peu plus haut et est nommé en espagnol.
Bien sûr, pas de panneau, je me rabats sur un monument à proximité pour faire une photo symbolique. Je ne m’attarde pas, le Perthus est le gendre d’endroit qui ne me fait pas rêver du tout avec ses milliers de touristes venus à cet endroit pour acheter seulement des produits détaxés vu que le ville se trouve juste à cheval sur la frontière France-Espagne. La situation est même ubuesque : une seule rue, le trottoir Est est espagnol, celui de l’Ouest, français ! Quand j’y étais venu quelques jours auparavant, après avoir fait un petit tour pour le fun en Espagne, je m’étais vite rabattu sur le sublime Fort de Bellegarde où nous étions simplement une petite quinzaine de touristes à le visiter !
D’ailleurs, il est possible de chasser en aller-retour un col à proximité du Fort de Bellegarde : le Col du Cimetière – 327 m appelé aussi Col de Panissars car il est situé au milieu des Ruines Romaines de Panissars juste sur la frontière franco-espagnole. Mais je décidais de laisser de côté cette chasse (que je regrette un peu à l’heure où j’écris ces lignes) car, pour être monter au Fort de Bellegarde, je savais qu’il y avait une courte mais intense grimpette pour s’y rendre (environ 1,9 km). Il me restait encore pas mal de chemin et je ne souhaitais pas rentrer trop tard.
Col de l’Ouillat
Depuis le Col du Perthus, je reviens sur mes pas, heu plutôt mes roues, pour prendre à droite la D71. C’est parti pour l’ascension du Col de l’Ouillat. Mine de rien, sur la carte, il ne semble pas trop loin mais il me faudra grimper 11,8 km pour l’atteindre. De plus, il va falloir que je « travaille » un peu plus que les montées précédentes car 663 m de D+ à 5,5% de moyenne m’attendent…
Pour cela, je commence par passer sous l’autoroute A9 et attaque dans la foulée une montée un peu soutenue avec 1,5 km à 6%. Je suis une route sinueuse et ombragée qui offre un contraste saisissant avec l’agitation rencontrée quelques minutes plus tôt au Perthus. Ici, c’est le calme absolu, je crois que je n’ai croisé qu’une toute petite dizaine de voitures jusqu’au sommet, le pied et j’adore !
La route dessert quelques fontaines ou des Mas et la pente est toujours régulière avec 2,5 km à 5/5,5%. Un replat de 1 km à 2,5% permet de reprendre un peu de rythme et permet de commencer à reprofiter de nouveaux points de vue car la forêt se fait plus clairsemée.
Après le replat, la pente reprend du poil de la bête avec 1,5 km à 5% puis un kilomètre à 7%, l’ascension devient un peu plus corsée ! À l’issu de ce passage, je franchi un col intermédiaire, celui de la Rière – 662 m (Coll de la Riera). Encore un col difficile à identifier, il se trouve dans un large virage et un petit monticule situé sur une propriété privée défini le passage du col !
Je poursuis ma route pour atteindre 1 km (à 5%) plus loin, un nouveau col intermédiaire, celui d’El Rat – 711 m (Coll del Ras). Même topo que le col précédent, un tout petit monticule situé cette fois dans un pré fait office de passage. Quand je pense qu’il y a des passages beaucoup plus marqués dans mes bosses de Côte-d’Or et qu’ils n’ont aucune reconnaissance en tant que cols, c’est assez frustrant !
Bon, je reprends mon chemin pour aborder le final où je vais malheureusement subir un coup de bambou, d’un seul coup, sans prévenir ! Un mélange de fringale et de lassitude au mauvais moment car la pente se fait plus insistante avec 1,8 km à 5,5/6% suivi d’un rude passage qui fait mal avec 300 m à 8%. Je traîne ma peine les 1340 derniers mètres à 7/7,5% et j’atteins enfin le Col de l’Ouillat (Coll de l’Ullat) à 938 m d’altitude. Un « petit » col qui se mérite quand même !
Au Col de l’Ouillat, il y a d’une part, une belle forêt de conifères et de l’autre, une auberge-restaurant situé à côté d’un parking bien dégagé qui permet de faire une bonne pause et manger une pâte de fruits pour recharger les batteries tout en profitant du superbe panorama sur la frontière franco-espagnole.
J’ai la possibilité de poursuivre un peu plus haut pour rejoindre le point culminant de cette route : le fameux Pic Neulos (1256 m) avec un col intermédiaire – le Col des Trois Termes – 1110 m. Mais c’est avec regret que je refuse l’effort supplémentaire, plus de jus et d’envie et il me restait encore le retour avec environ 45 km et surtout la Tramontane qui s’était levée et qu’il faudrait se coltiner de face. Pour ceux que ça intéresse, comptez sur environ 3,4 km sur une pente à 6/8% et un final où il faudra être en forme avec les 1250 derniers mètres à… 12% de moyenne !
Je débute mon retour en retournant sur mes roues. Par contre, je vais le différer en reprenant la D71 – la montée finale était sur la D71A – direction St-Jean de l’Albère. Ma descente est entrecoupée d’une petite remontée (900 m à 4,5%) sur St-Jean de l’Albère sans trop de conséquences car j’ai retrouvé mes forces. Je remarque que la partie basse de ce versant comporte de bons passages pentus – 3,850 km à 7% – me laissant penser qu’il est un peu plus dur que celui que j’ai grimpé. Après avoir fait mes calculs, le départ étant situé un peu plus bas sur la D900 au niveau du cimetière, comptez sur 13,5 km à 6% de moyenne jusqu’au Col de l’Ouillat.
Ma descente est très plaisante, j’en profite car il commence à faire chaud. Je retombe sur la D900 que je vais suivre car ma descente rapide jusqu’au Boulou se « fond » plus facilement avec la circulation qu’en montée.
Arrivé au Boulou, je vais faire simple en reprenant une route déjà empruntée lors de ma première sortie. Ce sera Bouilla, Ortaffa, Elne puis enfin St-Cyprien. Son orientation Nord-Est me permet de dévier le souffle de la Tramontane uniquement sur mon épaule gauche et de rentrer sans trop de difficulté. Au final, ce sera une bien belle sortie avec 101 km et un joli dénivelé positif de plus de 1358 m malgré l’altitude modeste des cols franchis ce jour.