21 avril / Distance 62 km / D+ 1621 m
Après un bon déjeuner, j’attaque une nouvelle ascension : celle d’Arolla, un « 2000 », station située à l’extrémité du val d’Hérens (au sud de Sion). Comme celle de Leukerbad, elle est assez méconnue mais sa longue distance – 38,5 km, son altitude – 2006 m et son profil assez particulier constitué de replats et de pentes assez soutenues m’ont poussé à découvrir cette ascension. Pour joindre Sion, point de départ de cette ascension, je dois parcourir une vingtaine de kilomètres en effectuant d’abord une descente (la route entre Lens et le bas de la vallée présente des pourcentages impressionnants, à faire une autre fois…), puis en empruntant le fond de la vallée. L’ascension d’Arolla est divisée en 6 parties très distinctes. 1ère partie : Après avoir traversé le Rhône, j’arrive au début de l’ascension (alt. 499 m) et me trouve donc au pied d’une butte assez imposante : 6 km jusqu’à Vex (alt. 939 m), soit 440 m de dénivelé à 7% de moyenne. Belle entrée que j’avale tranquillement mais qui a déjà entamée quelques forces : il reste encore 32 km à faire… A noter qu’à partir de Vex, 2 belles ascensions sont possibles : la station de Thyon culminant à un beau 2095 m et plus sauvage, le barrage de la Grande Dixence perché à 2141 m qui retient les eaux du Lac des Dix (alt. 2364 m). Sa hauteur est de 285 mètres de haut, ce qui doit être spectaculaire à voir ! 2ème partie : Je file sur un long replat salvateur de 10 km dont la pente n’excèdera pas les 2,5%.Mais sur ce type de replat, on a tendance à en remettre une couche, ce que je fais inconsciemment… cette partie tranquille est ponctuée par le passage sur et sous de magnifiques demoiselles coiffées appelées les « Pyramides d’Euseigne ». 3ème partie : A près de 1000 m d’altitude et après plus de 16 km depuis Sion, la route se redresse à nouveau. Ce sera 4 km sur une pente moyenne à 8%, du costaud que j’ai eu un peu de mal à franchir. Après le passage d’un tunnel, j’ai droit à une belle vue sur les sommets enneigés de la Mel de la Niva (alt. 2758 m) et de la Palanche de la Cretta (alt. 2926 m) à ma droite et de la Dent Blanche (alt. 4357 m) au centre. 4ème partie : Peu après, on découvre les premières maisons d’Evolène et la pente se radoucit à nouveau au passage de ce charmant village situé à 1371 m d’altitude. La route longe la rivière de La Borgne et n’excède pas les 3% durant à peu près 7 km. Le décor est superbe avec le Mont de l’Etoile (alt. 3370 m) à l’Ouest et une suite de Pointes (du Prélet – 3000 m; du Tsaté – 3077 m; du Bandon – 3074 m) à l’Est. 5ème partie : Le répit dure jusqu’au village des Haudières (alt. 1447 m), déjà 27 km dans les jambes… et les affaires vont se corser. La rupture de pente est brutal, la route gravissant le flanc Est du Mont de l’Etoile. Le passage est monstrueux : près de 4 km à 9% de moyenne ! Là, j’ai été vraiment dans le dur ! Mais les points de vue vertigineux sur les villages d’Evolène et des Haudières, devenus minuscules, m’ont un peu fait oublier une grosse fatigue au sortir de cette difficile portion. Je me trouve dans le Val d’Arolla,le décor est sublime avec la Petite (alt. 3183 m) et Grande (alt. 3418 m) Dent de Veisivi, la Dent de Perroc (alt. 3675 m) et la Pointe des Genevois (3674 m). 6ème partie : A 1772 m d’altitude, la température s’est rafraîchie, la déclivité est descendu à 2,5% et il faut passer sous une série de paravalanches (2 km) jusqu’à St-Barthélemy (alt. 1823 m). Une légère descente durant 1,5 kmpermet de recharger les dernières batteries pour le final. 7ème partie : Le décor est sauvage et en cette fin de mois d’avril, des plaques de neiges viennent lécher les bords de la route. Cette dernière s’incline à nouveau à 3% durant 1 km puis se durcit aux alentours des6,5% jusqu’à Arolla pendant 3 km qui m’ont parus assez longs… après 38 kms d’ascension depuis Sion et 1507 m de dénivelé (moy. 7% max 14%), j’atteinds enfin Arolla à 2006 m d’altitude. Pour atteindre ce « 2000 », il faut monter au centre de la station, le panneau d’entrée se situant seulement à 1968 m. Je retrouve mes parents et mes enfants pour fêter ce petit exploit. Je profite d’un magnifique coup d’oeil sur l’Aiguille de la Tsa (alt. 3668 m). Pour le retour, ce sera en voiture, je suis épuisé et l’idée de devoir relancer sur les longues parties plus planes de la descente ne me donne pas envie… Demain, ce sera repos bien que j’avais prévu d’enchaîner sur le col du Simplon mais j’avais besoin de récupérer pour monter ce nouveau « 2000 ». J’ai quand même profité du voyage RETOUR pour revoir tranquillement toutes les parties de cette belle ascension. |