Roussillon
Col d’en Piques – Col de Rousse
Mercredi 9 juillet / Distance 60 km / D+ 636 m
Allez, c’est parti pour la première sortie de mon séjour. Mais je ne pars pas sur les chapeaux de roue, n’ayant pas rouler depuis 10 jours (hors vélotaf), je commence par une sortie de décrassage, histoire de chauffer les cuisses et de reprendre en main ma monture. Je vais rouler dans la plaine de part et d’autre du Tech, fleuve qui se jette dans la Méditerranée pour découvrir le territoire catalan. De là, je vais pouvoir observer à loisir le Massif des Albères et le Pic du Canigou. Je vais aussi en profiter pour aller chasser 2 cols.
Départ tranquille à 10h mais un invité surprise s’est mis à table ce matin : le vent ! Celui-là, je m’en serais bien passé ! Ce vent, orienté Nord-Ouest, était bien méchant, soufflant régulièrement à 30/40 km/h et jetant toutes les 5 minutes des rafales à 80 km/h ! Autant vous dire que mon combat contre la Tramontane (c’est son nom) a été des plus difficile.
Le début de mon parcours se déroule bien, je suis content de ressentir la guidoline autour de mes doigts. Je prends plein Ouest en empruntant la D40 et suis protégé en partie du vent par un talus où passe une voie de chemin de fer. Elne, Ortaffa, Brouilla, tous ces villages sont charmants, à leur entrée, les panneaux annoncent leur nom en français et en catalan, cela nous donne Elna, Ortafà, Brullà !
A Brouilla, je bifurque Nord-Est, la végétation se découvre et là je me prends le vent en plein dans le nez ! Je mouline, je gère mon effort tout en espérant ne pas y laisser des plumes sur la durée de mon séjour ! J’atteins St-Jean-Laseille (Sant Joan la Cella). Au centre du village, un cyclo m’interpelle. Je m’arrête, il me demande si je connais une route calme pour rejoindre Argelès. Je lui annonce que je découvre seulement le coin. Le bonhomme est singulier et je remarque tout de suite son équipement de randonneur. 70 kg de bagages me lance-t-il ! Son VTT, monstrueux, devait en faire 20 ! Je lui demande où il va : à Istanbul ! « Je suis parti de la Rochelle, je fais environ 1300 km par mois ». Ah ouais quand même et après ? Ma demande me semblait un peu bête, déjà qu’il allait se taper un voyage de ouf jusqu’à Istanbul ! « Après, j’ai dans l’idée de me rendre dans la Mongolie du Nord ». Ah ben, vous avez du prendre une année sabbatique ! Il a souri. Je lui demande s’il a un blog, s’il écrit un livre ou prends des photos pour raconter son aventure. Ben rien, c’est son aventure, sa vie. Incroyable ! Il me raconte 2-3 anecdotes… passionnantes, mais l’heure tourne, il a le temps, a choisi de le prendre (il a déjà fait les traversées du Canada et des Etats-Unis) mais je dois poursuivre mon parcours. Je lui souhaite bon courage et bonne continuation.
Je vais chasser le premier col de mon séjour : le Col d’en Piques. Très simple me direz-vous, à peine 20 m de dénivelé depuis St-Jean-Laseille, à la sortie du village, il suffit de prendre une toute petite route durant 1 bon kilomètre sauf que… je me suis retrouvé avec la Tramontane plein nez et qu’elle a choisi l’axe parfait pour mettre les gaz ! Autant vous dire que ma vitesse était spectaculaire : 12 km/h ! Néanmoins, je finis par atteindre le Col d’en Piques – 90 m. Mesdames, messieurs, j’ai l’honneur de vous annoncer qu’en ce jour, je viens de grimper le plus petit col de ma collection ! Le plus haut est celui de l’Iseran (2770 m) – 2680 m de différence ! Je me marre, beaucoup d’entre vous me comprendront…
Le Col d’En Piques – 90 m. Au fond, le Massif des Albères.
Demi-tour (ah dans l’autre sens, ma vitesse était toute autre !). Direction Banyuls-dels-Aspres (Banyuls dels Aspres) puis Tresserre (Tresserra). Entre ces deux villages, je valide le second et dernier col de cette sortie : le Col de Rousse – 135 m, assez facile aussi celui-là, il affiche quand même un passage de plusieurs mètres à 6%. Je descends sur Tresserre, très joli village avec ses maisons aux murs couleur jaune brique typiques de la région. Je profite d’une place en balcon pour m’offrir une belle vue sur la Chaîne des Albères.
Panorama sur le Col de Rousse.
Les 200 derniers mètres du versant Ouest du Col de Rousse – 135 m.
Je reprends ma route. A la sortie de Tresserre, une bizzareté géologique m’oblige à gravir sur 200 mètres un incroyable mur (13/14%) coincé entre 2 murs de terre. J’amorce ma boucle retour et elle consistera en un jeu du chat et de la souris avec la Tramontane. Mais le paysage très varié me distrait agréablement : vignes, champs d’oliviers et de pêchers, forêts de bambous et de pins, routes bordées de palmiers, de lauriers et parfois de cactus, quelle variété dans cette région. Près de St-Genies-Fontaine, il y a aussi une très jolie chapelle en ruine à admirer.
Vue sur le Massif des Albères juste après Tresserre.
Sur le panneau, il y a St Génis de Fontaine : un petit clin d’oeil à Baptiste – C’est Dur le Vélo !
Le Tech, fleuve long de 84 km se jette dans la Mer Méditerranée.
Chapelle ruinée de St-Génis-Fontaine.
Chapelle ruinée de St-Génis-Fontaine.
Chapelle ruinée de St-Génis-Fontaine.
Je poursuis mon cheminement le long du Tech, Brouilla à nouveau, Palau-del-Vidre, Latour-bas-Elne, les derniers kilomètres contre le vent sont usant. Nous sommes mercredi, il est annoncé de la Tramontane jusqu’à samedi ! Les sorties que j’avais prévues risquaient d’être difficiles ! L’après-midi, avec ma petite famille, je suis allé visiter Collioure, très joli port situé au pied des premiers contreforts des Pyrénées. Mon regard était tourné vers le large mais aussi souvent sur les montagnes ! La Tour Madeloc (alt. 652 m) m’appelait telle une sirène, c’est décidé, demain j’irai lui rendre visite !
L’après-midi, sur la plage de St-Cyprien. En arrière-plan, le Massif des Albères où j’irais demain…