1er janvier 2019, lendemain de réveillon, je sommeille en début d’après-midi devant mon ordinateur et tente de réfléchir à quelques objectifs pour la nouvelle saison… j’ai bien envie de me refaire un week-end dans les Alpes comme en 2018… tiens, il y a un moyen de se faire plaisir fin mai avec le week-end de l’ascension qui s’étalerait sur 4 jours ! Cela m’offrirait l’opportunité de faire pas mal d’ascensions… je choisis rapidement Cluses en Haute-Savoie comme camp de base car il y a un moment que je voulais faire le Col de la Ramaz. Et quelles sont les autres ascensions autour que j’aimerais bien faire ? La liste s’allonge vite : les Cols de Pierre Carré, de la Colombière, de Joux Plane, de la Joux Verte, de Solaison… génial, je vais me régaler ! Mon stage « Alpes4ever » sera une réussite. Au total, ce sera près de 300 km et 7800 m de D+ en 5 sorties avec une météo presque parfaite !
Samedi 1er juin 2019 – 85,3 km / D+ 2059 m / 5h55
- je l’avais déjà gravi la veille et j’avais constaté qu’il était très fréquenté par les voitures et camions, ce qui ne rend pas son ascension très agréable ;
- je voulais m’éviter une supplément de fatigue avec ses 375 m de D+ (aller + retour) ;
- je voulais gagner un peu de temps sur une journée qui s’annonçait déjà longue et m’offrir un peu plus de récupération pour le lendemain matin.
Et j’ai bien eu raison ! Je l’expliquerais à la fin de cet article.
Col des Gets
Je démarre à 9h30 depuis Taninges sous un soleil radieux et immédiatement, le Col des Gets sera ma première ascension de la journée. Je choisis de passer par la D902 et non par la variante qui passe par la D307 et Rond que j’avais descendu lors de ma première journée. J’aurais pu grimper par cette dernière qui était plus tranquille mais sa première partie était bien plus difficile et je voulais économiser mes forces pour les 2 grosses ascensions suivantes. Et puis je voulais surtout découvrir la première partie de la D902 que je ne connaissais pas.
Mine de rien, malgré son altitude modeste – 1163 m – l’ascension propose près de 11 km à 4,5%. La pente n’est pas excessive – 3,2 km à 5,5% – sur le premier lacet qui propose de belles vues sur la large Vallée du Giffre qui guide le regard vers les sommets enneigés du Massif du Giffre, mais je sens tout de suite que j’ai beaucoup moins de fraîcheur et mon coup de pédales est moins fluide.
J’ai réalisé un gros reportage photo, n’hésitez pas à les regarder en mode diaporama en haute définition ! J’ai bien droit à une petite récompense parce que redémarrer des fois sur des pentes à 10%, c’est pas facile 😉 !
Au niveau d’Avonnex, la route s’engouffre dans l’étroite Vallée du Foron. Je me retrouve à l’ombre et il y fait bien plus frais. La pente ne faiblit pas mais elle est régulière durant 2 km à 5%. Il y a pas mal de circulation, la route est large mais je dois rouler bien à droite… et la tâche n’est pas facile car l’enrobé à bien vieilli et je dois me farcir des crevasses et de nombreux nids de poules. Pour un axe très fréquenté – c’est la Route des Grandes Alpes – c’est limite !
J’ai du mal à m’échauffer, j’accueille avec un peu de soulagement le replat – 1,5 km à 3% – qui va me mener jusqu’au Pont des Gets. À partir de ce hameau, je vais laisser la Vallée du Foron qui part vers le Col de l’Encrenaz et emprunter le Vallon de l’Arpettaz. La route est beaucoup plus étroite et se faufile entre une paroi rocheuse et l’Arpettaz, qui se prend pour un petit torrent. Il faut fournir un nouveau petit effort avec 1,7 km à 5,5%. Je suis en train de penser que ce col modeste ne veux pas se laisser faire mais c’est la fatigue des 2 journées précédentes qui parle.
Au Pont des Voleurs, la pente fait relâche jusqu’au Pont Neuf avec 400 m à 4,5%. Le vallon s’élargit d’un seul coup et laisse apparaître les premières habitations du village-station des Gets. Puis la route monte paresseusement sous le regard du Mont Chéry jusqu’au centre des Gets. Là, ça va mieux, je peux relancer un peu le rythme sur une pente comprise entre 2 et 4,5% sur les 2300 derniers mètres. Je franchis pour la seconde fois en 3 jours le Col des Gets à 1163 m d’altitude.
Je ne suis pas mécontent d’en avoir fini avec cette première ascension qui m’a paru longue avec ses 11 km. Avec les pauses photos, j’y ai passé déjà près d’une heure ! Je constate qu’il fait déjà bien chaud… Allez, une petite barre et je file dans la descente vers Morzine.
Une descente en douceur, je connais un peu la route pour y être passée 2 jours auparavant dans l’autre sens. J’arrive quand même sans trop tarder à Morzine pour attaquer la seconde ascension de la journée.
Col de la Joux Verte
Morzine. C’est une belle bourgade nichée dans un magnifique décor. Elle fait partie du domaine skiable des Portes du Soleil. Il faut suivre la D338 en direction d’Avoriaz pour trouver le pied de l’ascension du Col de la Joux Verte. Le col propose 2 versants :
- l’un démarre de Montriond, sur le papier je le sais très difficile avec un énorme passage avec des pentes à 10%, avec le terrible Col de Joux Plane via le Col du Ranfolly en troisième ascension, je ne me sens pas prêt à vider mon énergie, je choisis donc l’autre versant partant de Morzine ;
- il n’en est pas plus facile avec 12,1 km à 6,5% mais son profil est plus régulier pour atteindre son sommet situé à 1760 m d’altitude.
L’ascension démarre à partir d’un rond-point. Malgré une première petite rampe qui semble faire peur – 550 m à 4,5% – le début est assez facile car on retombe sur une succession de légères ondulations – 750 m à 1,5% – qui mène jusqu’à un nouveau rond-point où la montée va réellement débuter. Une route vous invite à découvrir la Vallée des Ardoisières mais il faut suivre toujours la direction d’Avoriaz (le Col de la Joux Verte n’est pas nommé).
La déclivité s’accentue doucement – 600 m à 4% – puis la route se hisse franchement au-dessus de Morzine. L’ascension est très plaisante : pas moins de 19 lacets répartis sur les pentes de la Montagne de Séraussaix permettent d’affronter une pente soutenue comprise entre 6,5 et 7,5%. durant 7,3 km J’y ai vu plusieurs avantages :
- c’est très régulier ; pas de brusques ruptures de pente qui vous lacèrent les mollets ;
- les virages sont plats sur une route large en excellent état ;
- les paysages sont beaucoup plus ouverts que dans l’autre versant que je découvrirais plus tard, de nombreux sommets s’offrent à ma vue, je pourrais même distinguer le Col du Ranfolly prévu un peu plus tard ;
- j’ai aussi de la chance, ce samedi matin, la circulation est quasi inexistante !
Pour ma part, la caisse tient le coup mais la vélocité est moins fluide que les jours précédents, je roule tranquillement afin de me préserver pour la suite de la journée. En attendant, je profite du paysage qui est splendide avec ses sommets encore enneigés notamment ceux situés entre les Pointes de Ressachaux et de Vorlaz. Ce sont aussi le dernier rempart entre la France et la Suisse.
J’atteins l’ultime lacet juste avant les Maisons de Zore et sans le savoir j’avais mangé mon pain. En effet, les lacets permettaient de rythmer l’ascension et cette dernière partie n’en proposait plus un seul. À part un passage de 500 m à 8%, la pente n’est pas excessive – entre 5,5 et 6% – ce final de près de 3 km me paraît bien long et usant sur une route qui ondule au milieu des alpages.
Je prends mon mal en patience et jette quelques coups d’œil vers la Station d’Avoriaz que l’on aperçoit au loin. Il ne faut pas prononcé le z final, il faut dire « Avoria » comme les Hauts-Savoyards ! Je plonge dans mes souvenirs… C’est un lieu qui a marqué mon enfance… j’étais fan de cinéma fantastique et la station a été le théâtre d’un grand festival international qui a accueilli, pendant vingt ans (1973 – 1993), la grand-messe du film fantastique. Des films comme Duel de Steven Spielberg ou bien Terminator de James Cameron ont été récompensés. Celui qui m’a le plus marqué était Les Griffes de la Nuit de Wes Craven où l’abominable Freddy Krueger a hanté mes nuits !
En refermant cette petite parenthèse, j’aperçois enfin le sommet du Col de la Joux Verte. Mine de rien, le dernier kilomètre est à 7,5%, je suis bien content d’en finir. Me voilà au col à 1760 m d’altitude. Le Chalet du Col de la Joux Verte occupe les lieux. Deux directions sont proposées : vers Avoriaz ou vers les Lindarets. J’avais prévu de me rendre à Avoriaz mais je zappe, je suis bien fatigué et la petite rampe qui file vers la station m’en dissuade. Ce sera pour une autre fois… Avant de basculer vers les Lindarets, ce sera une pause casse-croûte bien méritée !
Le Chalet du Col de la Joux Verte est fermé, pas grave, j’ai prévu mon casse-croûte. Je m’installe à l’ombre car il fait bien chaud (incroyable pour un 1er juin à 1760 m d’altitude !) en empruntant une chaise et profite du panorama qui m’est offert la Tête du Lindaret (1950 m) et la Pointe de Chésery (2251 m) qui sont aussi encore enneigés. J’adore cet aspect car cela rend les montagnes encore plus belles. Je suis peinard, seulement quelques motards ralentissent au passage du col et filent soit vers Avoriaz ou les Lindarets pour trouver un lieu de restauration.
Mais il faut en terminer avec cette bonne pause… je remonte sur le vélo et bascule dans la descente en direction de Montriond via les Lindarets. Ce sera l’occasion de découvrir l’autre versant du Col de la Joux Verte.
J’ai encore bien de la chance sur ce week-end (après la réouverture récente du Col de Romme effectué la veille), la route était annoncée fermée il y a seulement 2 jours ! Je peux constater que la partie finale est à l’ombre et que les bords de la route sont encore bien enneigés mais je pense que la route était bien accessible en vélo depuis une quinzaine de jours et qu’il devait rester tout au plus quelques petites plaques de neige sur la chaussée. En tout cas, c’est magnifique avec une route étroite qui serpente en quelques lacets au milieu des sapins.
J’arrive aux Lindarets en deux temps. Le premier consiste en une sorte de cuvette où se trouve pas moins de 6 télésièges. Puis dans un deuxième, au fameux hameau dont j’allais vite constater que sa légende n’était pas surfaite ! Ce hameau typique est appelé le Village des Chèvres car un troupeau de chèvres y vit en liberté pendant l’été et c’était bien le cas lors de cette journée. Il y en avait partout ! Pas sauvages du tout, certaines se couchent même tranquillement au milieu de la chaussée. Par contre, il y a foule, les bars-restaurants sont bondés et les voitures peinent à se garer dans ce hameau minuscule. D’ailleurs pour en finir avec la légende des Lindarets, il y a un dicton que la pente est tellement forte qu’il a fallu mettre des fers aux chèvres pour qu’elles puissent grimper dans le village !
Je quitte rapidement la foule attirée par ce sympathique spectacle mais j’ai pu constater que la pente y était infernale et encore plus dans les lacets sous le village. Il y avait sûrement plusieurs passages à plus de 10%, j’ai même du freiner durement dans la descente. Un truc de dingue que j’aimerais bien faire dans le sens de la montée mais une autre fois et sûrement à la fraîche pour mieux profiter du coin sans la horde de touristes.
La grosse descente prend fin à Ardent. Ouf, je vais pouvoir relâcher un peu les freins ! Je franchis à la suite un long paravalanche puis plonge tranquillement vers le Lac de Montriond. J’arrive aux abords de ce lac magnifique et pour mieux le voir, je rejoins son bord en descendant au Bout du Lac. J’y ai gagné une belle photo mais aussi une rude petite remontée qui m’a vrillé les cuisses !
Je remonte donc sur la D228, longe le lac et atteins l’autre bout où je prends une nouvelle photo. Je peux voir qu’il est niché contre une impressionnante paroi rocheuse. Il fait chaud, les eaux turquoises du lac me donnent envie de me rafraîchir mais je dois poursuivre ma randonnée. Pour cela, je file d’abord vers Montriond.
Montriond. Me revoilà dans la Vallée de la Dranse de Morzine que j’ai déjà empruntée ce matin. Le Col de la Joux Verte m’a fait faire uniquement une boucle. Par contre, je suis confronté soudainement à un gros problème en ce début d’après-midi : il fait une température de dingue ! Je regarde mon compteur : 35°C ! C’est fou pour un 1er juin mais ce week-end débutait l’un des premiers épisodes caniculaires de cet été 2019…
J’aime bien quand il fait beau mais je souffre pas mal de la chaleur que je supporte assez mal. De plus, l’absence d’ombre et les rayons du soleil à leur zénith sont en train de cuire mes premiers coups de soleil hérités de mes 2 précédentes sorties… ça chauffe sévère et j’allais débuter l’ascension du Col de Joux Plane via le le Col du Ranfolly… je sentais que ça allait être dur !
Heureusement, je déniche assez facilement une belle fontaine située juste à côté de la mairie et de l’église de Montriond. Rafraîchi et les niveaux refaits, je pars à la recherche du pied de ma prochaine ascension. Pour cela, je dois traverser à nouveau Morzine et trouve difficilement le rond-point qui annonce le départ du Col de Joux Plane. Une nouvelle surprise m’attend : le panneau annonce que le col est fermé !
Col du Ranfolly
J’avais plus ou moins vu sur le site de Inforoute74 qu’il était plus ou moins fermé mais après avoir vu ouvert dans la semaine le Col de la Colombière et la route des Lindarets, je ne m’attendais pas du tout à cette information ! Je décide de passer outre, j’ai trop envie de découvrir ce col et un retour par le Col des Gets gâcherait bien ma journée ! S’il y a quelques plaques de neige, ce dont je doutais pleinement avec cette chaleur estivale des derniers jours, je me débrouillerais pour les franchir. Mais en voyant plusieurs motos finir leur descente, je me suis conforté dans l’idée que le col était franchissable sans aucun problème même si je m’apercevrais d’un drôle de truc au sommet…
Résumons cette nouvelle ascension du Col de Joux Plane : 10,7 km à 7,5% mais il faudra passer d’abord par le Col du Ranfolly dont je m’apercevrais plus tard qu’il s’agit bien d’une ascension propre à lui-même ! Donc voici des chiffres plus précis et plus… effrayants : situé à 1658 m d’altitude, il me faudra grimper 7,850 km à 8,5% de moyenne répartis sur 673 m de dénivelé !
Allez c’est parti… mais très lentement. Les premiers hectomètres sont terribles car me voilà à gravir d’emblée une pente à plus de 10% sous un soleil de plomb et sans aucune ombre pour y trouver un semblant de fraîcheur. Je m’élève douloureusement au-dessus de Morzine et au bout de seulement 1750 m, je suis en surchauffe complète et stoppe tout net à la fin d’une portion de près de 900 m à 11% pour me réfugier à l’ombre d’une cabane située au bord de la route. Ben ça commence bien cette ascension !
10 bonnes minutes de pause sont nécessaires pour refroidir la chaudière, boire au moins la moitié d’un bidon et avaler une barre énergétique. Je rassemble mon courage et repars à l’assaut de la dernière partie de ce terrible début avec 500 m à 10%.
De mémoire, ayant consulté le profil, je sais qu’il y a un replat qui devrait me sauver la mise. Il arrive à l’entrée du petit hameau des Fys où la pente fait enfin relâche avec 200 m à 6,5%. Rhaaa ça fait du bien et c’est encore mieux quand la route replate carrément et semble même amorcer comme un semblant de descente durant 450 m jusqu’à un pont qui enjambe le canyon de Nyon.
La route repart dans un lacet à 9% mais ça va un peu mieux d’autant que quelques mètres plus haut, je vais pouvoir m’hydrater à une fontaine située juste au bord de la route qui m’offrira une eau délicieusement fraîche. Je me sens requinqué complètement et suis prêt à gravir plus sereinement la suite du Col de Ranfolly.
Je commence à beaucoup apprécier le paysage car je pédale au milieu de prés verdoyants et les montagnes recouvertes de forêts de sapins sont un plaisir pour les yeux. Du coup le kilomètre à 9% que je viens d’avaler ne passe pas trop mal. De plus la température a subitement baissé de quelques degrés, cela me convient bien mieux.
Et oh délice, un nouveau replat se présente quand je passe à proximité du Grand Pré où se trouve quelques chalets et télésièges. Ce sera 600 m à 4,5%, j’achète, même si ce sera la dernière occasion de souffler avant la dernière partie qui sera assez difficile.
La route qui était assez large jusqu’au Grand Pré se rétrécit soudainement. En fait, je vais commencer sur une voie qui est transformée en piste de ski lors de la saison hivernale. Comme le col est annoncé fermé à Morzine et un panneau annonçant à nouveau que la route est barrée, je vais bénéficier d’une belle tranquillité avec quelques motos et voitures seulement (et encore ces dernières rencontreront une drôle de surprise au Col de Joux Plane…), le top.
La route serpente ensuite au milieu des sapins. Je peux avoir enfin de l’ombre et encore plus de fraîcheur, c’est très agréable même si la pente reprends du poil de la bête et sera même implacable avec 1,3 km à 9% jusqu’aux Chalets de Joux Plane.
J’arrive aux Chalets de Joux Plane où se trouvent un départ de télésiège et une ferme d’alpage. Je sors de la forêt et le décor s’ouvre sur les pentes du Ranfolly, c’est superbe. J’attaque la dernière rampe finale qui ne lâche rien et en rajoute même une couche avec 1,9 km à 9,5%. Ça devient dur pour les jambes, je suis nostalgique de mon Lapierre triple plateau (malheureusement brisé début 2018). Je pourrais mieux finir mais le Scott équipé d’un 34×32 ne me rend pas la vie facile. Il y en a qui dirait que l’on grimpe aux arbres avec ça mais franchement pour moi ce n’est pas le cas ! Je n’ai pas du tout la physiologie d’un cycliste, je suis et resterais toujours quelqu’un qui aime faire du vélo avec comme seuls éléments du moteur, la ténacité et le moral. Donc un vélo plus adapté à mes possibilités me trotte encore dans la tête malgré le fait d’avoir été obligé de m’adapter au marketing totalitaire du moment – j’ai nommé le compact – imposé par de nombreuses marques de vélo ! À croire qu’il n’existe que des athlètes pour cette activité…
Allez, c’est bientôt terminé, un randonneur me lance un petit encouragement et dans un ultime lacet j’aperçois le sommet du Col du Ranfolly. Je franchis avec satisfaction ses 1658 m d’altitude, je sais que les 3 kilomètres restants pour atteindre le Col de Joux Plane ne seront qu’une formalité.
Au Col du Ranfolly, plusieurs télésièges arrivent à la Tête des Crêts (1660 m) et les activités d’été ont déjà commencer car il y a un groupe VTT qui s’amuse sur plusieurs parcours de descente. D’ailleurs, en juillet de cette année 2019 aura lieu la Coupe du Monde de Montain Bike aux Gets. Moi, c’est pas un truc de fainéant que je viens de faire ha ha ha ! Sur ma gauche, j’ai bien mérité un beau panorama sur le Mont Blanc qui me fait une belle mine aujourd’hui (l’an dernier lors de mon séjour à Albertville, il avait passé le week-end à se cacher !). Et puis en face, quelle sacrée vue sur les Chaînes du Bargy et des Aravis !
Col de Joux Plane
Par contre, on ne voit pas du tout le Col de Joux Plane tout proche car il est caché par le Ranfolly (1770 m). C’est pour cela que l’on voit bien que le Col du Ranfolly est bien à part. Je repars pour aller rejoindre le Col de Joux Plane. Une bonne descente – 800 m à 5% – me guide vers une large cuvette qui révèle un joli décor sauvage. Puis la route remonte franchement – 700 m à 5,5% – jusqu’à un passage qui ressemble beaucoup à un col mais qui n’en est pas un.
Une fois franchi ce petit passage, la route bascule et ondule tranquillement vers le Col de Joux Plane et son lac. C’est superbe ! Les vues sur le Mont Blanc sont incroyables, de vrais claques et j’en frisonne de plaisir ! J’ai déjà grimpé le Col de Joux Plane en 2009 mais depuis Samoëns. Mes souvenirs sont un peu confus mais je n’avais pas vu son côté sauvage en arrivant par ce versant et puis « jeune débutant », je n’avais pas eu le courage de pousser jusqu’au Col du Ranfolly. Aujourd’hui, cet oubli est largement réparé.
Même si j’ai un peu souffert dans cette ascension, je suis heureux et je savoure le boulot fait correctement jusqu’au bout. Avant de descendre vers Samoëns, je fais une bonne pause au bord du Lac de Joux Plane pour profiter des lieux. Je pensais aller pousser jusqu’au col géographique situé à 1712 m mais la fatigue et le sentier escarpé qui y mène m’en dissuadent. Je me contenterais du col routier situé à 1690 m.
Je peux aussi constater pourquoi je n’ai vu que quelques motos et peu de voitures : une grosse traverse en béton barre la route ! Les voitures qui se sont engagées jusqu’au col n’ont pas eu d’autre choix que de faire demi-tour. Les motards se débrouillaient pour contourner l’obstacle en passant sur les côtés. Étonnant car il n’y avait plus aucune trace de neige sur la route. Bon, au final, c’était tout bénef pour moi car j’ai pu monter sans trop de circulation.
Encore quelques photos dont une souvenir au panneau du col et j’amorce la descente vers Samoëns. Un truc de dingue ce versant quand même, dire que je l’ai grimpé il y a déjà 10 ans mais j’en garde un bon souvenir, c’était une de mes toutes premières expériences où j’avais enchaîné 4 cols en 4 jours – Col de la Forclaz, Col du Grand St-Bernard (les 2 en Suisse), Col de la Colombière et Col de Joux Plane… une autre époque !
La descente n’a pas été facile, j’ai même du faire une pause à quelques encablures de Samoëns afin de soulager les doigts tellement j’ai du freiner fort. Je suis bien content d’arriver à Samoëns mais je retrouve la grosse chaleur que j’avais laisser à Morzine. Je suis bien fatigué et j’ai du mal à trouver la bonne direction pour emprunter la D907 jusqu’à Taninges (tout est fait pour qu’on prenne la D4 en direction de Morillon !). C’est un peu long pour rallier Taninges – 10,5 km – mais je réussi à trouver un bon rythme car c’est assez (et heureusement) descendant. Par contre, pas un mètre carré d’ombre, l’air est étouffant… je me console en me disant que j’ai bien fait de zapper le Col de Chatillon. Son ascension, même si elle est assez courte et pas trop difficile, aurait été de trop !
Voiture, retour au chalet à Cluses. Une bonne douche qui fait du bien puis devant une bière fraîche, je fais les comptes de cette bonne journée : 85 km, un peu plus de 2000 m de D+, 4 cols et de beaux coups de soleil bien douloureux ! La caisse a quand même bien tenu et j’en suis étonné… il faut maintenant profiter de la fin de l’après-midi pour se reposer un max car il me reste encore une sortie prévue demain matin. Pas trop longue mais intense avec le très difficile Col de Solaison.
Voir aussi :
- Sortie 1 : Cols de la Ramaz, de l’Encrenaz, des Gets et de Chatillon
- Sortie 2 : Col de Pierre Carrée
- Sortie 3 : Cols de Romme et de la Colombière
- Sortie 4 : Cols des Gets, de la Joux Verte, du Ranfolly et de Joux Plane
- Sortie 5 : Col de Solaison
Superbe reportage Joris, le panorama sur le Mont Blanc est à tomber !! 🙂
Merci Idris, oui j’étais trop content de voir le Mont Blanc plusieurs fois pendant le week-end, les photos ne rendent pas bien, en vrai c’est encore plus incroyable !
Bravo pour ce reportage magnifique+++.
Je suis à Flaine et je suis en train de refaire ce que vous avez fait.
Félicitations+++
jpc
Bonjour Jean-Philippe, merci pour le message très sympa. Je suis heureux que vous ayez pu faire cette superbe boucle ! Petite question, il vous fallu remonter à vélo jusqu’à Flaine ? Là ce serait encore plus fort 😉