Alpes – Petite mort dans le Col de la Morte

Le Col de la Morte – 1375 m.
Samedi 24 juin – départ 8h45 – Route / 68 km / D+ 1253 m / 4h17

Lever à 7h30. Rapide check-up pour savoir si mon corps a récupéré de la terrible sortie de la veille et s’il est prêt à en encaisser une nouvelle pour ce petit séjour à Uriage les Bains… tout semble OK, pas de courbatures. À priori, cela devrait le faire pour faire un enchaînement Col de la Morte, Col Luitel et Chamrousse. Hélas, les évènements allaient le décider autrement.

À 8h15, je suis prêt à partir mais je suis invité au dernier moment par mon épouse à partager un petit déjeuner à l’hôtel 4 étoiles où nous avons dormi, ça ne se refuse pas ! Cependant, je dois repousser mon départ de 30 minutes, ce n’est pas bon du tout pour le timing que je devais respecter avec un retour vers 14h.

Je file. La chaleur est déjà au rendez-vous avec 21°C en ce début de matinée. Je suis la D 524, un long faux-plat descendant qui me fait passer par Vaulnaveys-le-Haut puis Vizille. J’entre dans ce dernier par un court mais étonnant tunnel taillé dans la roche. Je me dirige immédiatement vers le Péage de Vizille qui marque mon entrée dans la Vallée de la Romanche. Changement de décor avec sur ma gauche, les premiers contreforts du Massif de Belledonne et sur ma droite, ceux du Taillefer.

Je suis la D 1091 jusqu’à Séchilienne où je n’ai pas trop d’effort à fournir car c’est un faux-plat montant assez doux. À partir de Séchilienne, je vais débuter l’ascension du Col de la Morte. Sur le papier, ce col au nom un peu lugubre est assez exigeant : assez long avec 15 km et un joli dénivelé positif de 1000 m à 6,5%.

Un profil régulier mais sans aucun replat !
L’ascension du Col de la Morte démarre juste avant le pont qui enjambe la Romanche.

Ça démarre doucement jusqu’à Gauthier – 785 m à 4% – puis la pente prend du poil de la bête – 2,5 km à 6,5% – en passant par St-Barthélémy-de-Séchilienne puis jusqu’au Pont de la Gorge. Puis la déclivité se cale à 7-8% avec une régularité métronomique sur une douzaine de lacets et l’ascension se déroule alors souvent à l’ombre. Ce qui me va très bien car elle me permet de profiter d’un peu de fraîcheur car la canicule qui sévit depuis plusieurs jours est revenue au galop.

Mais à l’entame du 7ème lacet, je commence à fatiguer, le rythme est moins fringant. Au 8ème lacet, le corps lâche subitement. La pente est implacable et n’offre aucun replat. Je paie les efforts de la veille. Vu mon allure d’escargot, je n’aurais jamais le temps de réaliser le parcours prévu et de respecter l’heure d’arrivée. Moral en berne, je décide de terminer la montée mais la mort dans l’âme, fais déjà une croix sur les suivantes, le Col de Luitel et Chamrousse. J’aurais tellement voulu les découvrir. Je me console en me disant que je trouverais bien une nouvelle occasion. De plus, il faut que je puisse garder encore quelques cartouches pour une sortie prévue demain.

Des kilomètres souvent compris entre 7 et 8%, usant !

J’enchaîne douloureusement les lacets. Je profite tout de même de quelques beaux points de vue sur la Vallée de la Romanche et le Col Luitel qui se trouve juste en face. À l’entrée de la Station de l’Alpe du Grand Serre, j’en termine enfin avec les difficultés  et le dernier kilomètre à près de 2%, heureusement n’a rien d’un épouvantail. Au sommet, sympathique décor champêtre et jolie vue sur le Taillefer. Pas de Morte dans le coin mais hélas, une nuée de taons m’accueillent au col à 1368 m d’altitude. Cette fois-ci, tout le monde s’y ait mis pour ne pas être d’accord avec l’altitude : le Club des Cents Cols – 1368 m, le département qui a posé le panneau – 1370 m (vu sur internet, l’ancien panneau était à 1368 m !) et IGN – 1375 m.

Saloperies de taons, agressifs en plus ! Je me dépêche de prendre quelques photos. Je vais un peu plus loin pour essayer de déjeuner mais la seule gargote ouverte ne propose que des plats « gastronomiques » avec une heure d’attente. Je me paie un coca bien frais à un prix raisonnable, j’ai bien de la chance car c’est fou comme les prix des consommations augmentent souvent avec l’altitude ! Je file en jetant un petit coup d’œil sur le versant Sud qui mène à la Mûre et que j’espère découvrir une autre fois.

Arrivée à l’Alpe du Grand Serre, enfin !
Bien crevé, j’ai même pas eu la force de bien cadré !
Le Col de la Morte – 1375 m.
Vue sur les pentes du Taillefer.
Jolie vue côté Sud.

Demi-tour, je me fais plaisir dans la descente et profite encore des derniers instants de relative fraîcheur car arrivé à Séchilienne, c’est une chape de plomb qui s’abat sur moi ! Décidément, cette canicule m’aura bien cuit. Pas de regrets pour le Col Luitel, cette redoutable ascension de 10 km à 9% de moyenne, sur des pentes surchauffés exposées plein Sud, m’aurait terrassé !

En redescendant, vue sur la Vallée de la Romanche, Grenoble et le Massif de la Chartreuse sont noyés dans la pollution !
Col Luitel en face, ce ne sera pas pour aujourd’hui !

Je retourne tranquillement à Vizille, fait un petit détour pour voir son château et remonte le faux-plat jusqu’à Uriage les Bains. Mais la chaleur est terrible, en traversant Vaulnaveys-le-Haut, je coule presque une bielle, je suis obligé de faire une pause de quelques minutes à l’ombre ! Je repars en m’étant aspergé entièrement d’eau avec le reste de mes bidons. J’en termine avec cette sortie avec une seule idée en tête : dévorer un bon casse-croûte acheté au petit supermarché du coin !

Je rejoins mon épouse à l’hôtel et prends une bonne douche qui fait bien baisser la chaudière. On rend les clés de la chambre de l’hôtel et on charge les bagages dans la voiture. Direction Vizille et son camping pour profiter encore du coin une journée de plus, c’est trop cool. Par contre, il fait trop chaud pour se balader ou faire une visite mais je profite d’une bonne sieste ainsi d’une délicieuse piscine bien fraîche pour me reposer et recharger les batteries pour la sortie prévue demain.

Thermes d’Uriage les Bains.

Le parcours en 3D avec Relive !

4 réflexions sur « Alpes – Petite mort dans le Col de la Morte »

    1. Comme tu as pu le lire dans mon récit, je n’avais malheureusement plus de jus pour effectivement pousser jusqu’au Lac de Poursollet ! Comme je me le dis souvent, ce sera pour une prochaine fois !

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