Col de l’Arpettaz
Mardi 18 août 2015 / Distance 54 km / D+ 1243 m / 3h34
Comme tout bon savoyard et comme me l’a appris un guide local au cours de mon séjour, je prononce désormais en arpitan le « az » en « e » ! Pour tout savoir, c’est ici ou là. Aujourd’hui, je m’attaque à l’un des plus beaux cols de Savoie : le Col de l’Arpett « e » ! Situé à 1581 m d’altitude, le Col de l’Arpettaz, au départ d’Ugine, offre une redoutable ascension de 16,1 km pour 1155 m à 7% de moyenne !
Maaiiiss… ce mardi matin 18 août, tout comme les deux jours précédents, je découvre avec amertume que les nuages plafonnent autour des 1200 m et qu’ils vont me pourrir le paysage ! Un vague soleil semble vouloir les percer, je décolle à 8h en espérant qu’un bon coup de vent va me balayer tout ça ! C’est que j’ai une grosse envie de faire ce col, quelques récits lus sur la toile m’ayant laissé voir que l’ascension était magnifique.
J’emprunte la piste cyclable et me laisse glisser très facilement jusqu’à Ugine avec un long faux-plat descendant. Je me pointe rapidement au pied de l’ascension. Elle démarre au milieu d’une forte circulation car c’est l’heure où les gens se rendent au boulot. Je dois aussi emprunter la D109 qui connaît un gros pic de fréquentation puisqu’elle sert de principale alternative pour relier Ugine à Megève depuis qu’une partie de la route des Gorges de l’Arly a été emportée par l’Arly début mai 2015.
Quelques lacets sans trop de difficultés – 1,9 km à 4,5% – me font prendre un peu de hauteur. J’ai une pensée pour Idris du blog velomontagne.fr qui a vécu quelques temps en 2014 dans cette petite ville qui a du mal à offrir un quelconque charme car elle très industrieuse surtout avec son énorme aciérie électrique et ses cheminées qui crachent de la fumée.
Le Château d’Ugine au milieu des immeubles : très moche, la commission urbanisme de la ville a fait du bon boulot ! |
Dans un lacet, je m’engouffre sur une petite route à gauche qui va me mener au Col de l’Arpettaz. Je retrouve d’un seul coup le silence. C’est plaisant d’autant que je n’ai pas trop d’effort à faire sur cette petite route au charme bucolique : 2 km à 4%. Elle s’élève progressivement jusqu’au hameau de Mont-dessous. Je peux voir maintenant le prolongement de la Vallée de la Chaise jusqu’à Marlens mais sur ma gauche que la Dent de Cons est noyée dans les nuages. Ces derniers sont aussi au-dessus de ma tête et ne laissent découvrir aucun relief sur mon ascension, grrrrrrr !
Je me console sur ma grimpette qui est bien plaisante car la route est très calme au niveau circulation – 3 véhicules croisés seulement jusqu’au col ! – et elle serpente au milieu des chalets de Mont-dessous et de Mont-dessus et de prés. A l’approche de Mont-dessus, les festivités sont lancées et je vais me régaler : jusqu’au col, 12,2 km à 8% répartis sur pas moins de 35 lacets (40 au total sur toute l’ascension !).
Une dernière épingle file à gauche et me fait plonger dans la forêt où je n’en sortirais que 500 m plus haut. La forêt composée à la fois de conifères et de feuillus est très éclatante. La route est étroite et se faufile sur une pente qui oscille entre 8 et 9%. Des petits chalets perdus au milieu des bois apparaissent par ci par là. Que la nature est belle sur ces pentes verdoyantes. J’aperçois même une biche qui m’observe dans un petit pré plus haut. Je sors l’appareil photo et j’ai tout juste le temps de prendre un cliché qu’elle se sauve ! Il n’y a pas beaucoup de vue sur la vallée mais ce n’est pas grave, à cet instant, c’est comme si moi et mon vélo étions en parfaite harmonie avec cette petite route un peu perdue dans la montagne.
Les lacets s’enchaînent, je prends de la hauteur mais les nuages ne se dissipent malheureusement pas ! En arrivant au lieu-dit du Méruz, qui était un vaste pré à partir duquel je devais avoir droit à une vue magnifique, je me retrouve dans un épais brouillard ! Je distingue même à peine les vaches qui paissent tranquillement en faisant teinter leur cloche. Ambiance fantôme. Je peste de plus belle, j’ai l’impression que ma sortie va être un peu gâchée.
Je poursuis ma route, la forêt laisse la place aux alpages, je distingue brièvement un sommet – les Aiguilles du Mont – que les nuages avalent aussitôt. Le paysage se fait plus minéral, des rochers parsèment abondamment les alpages. Il y en a même un énorme qui est particulier avec un mystérieux visage incrusté dedans. Je peux voir un peu les pentes du Mont Charvin mais son sommet est masqué par les nuages. Le Col de l’Arpettaz et son chalet-refuge sont en vu. Son final à 8% passe bien et j’atteins le col à 1581 m d’altitude, quand bien même content de l’avoir accroché à mon tableau de chasse.
Un énorme rocher avec, juste au milieu, un mystérieux visage qui est celui de de André Pringolliet qui a été plusieurs fois maire d’Ugine et qui a fait construire la route du col de l’Arpettaz. |
Je fais quelques photos mais le lieu est complètement dans la mélasse, impossible de voir un quelconque panorama et surtout pas sur le Mont Blanc… je suis bien déçu ! Deux gars arrivent de l’autre versant, l’un est à moitié frigorifié car il n’a qu’un maillot manche courte ! En effet, ça caille, il ne fait que 11°C, heureusement j’avais emmené mon coupe-vent et j’avais ajouté dans une poche un buff qui m’a bien réchauffé le cou ! Je ne traîne pas, je bascule sur l’autre versant…
… et je me retrouve dans une sacrée purée de poix ! Prévoyant (c’est ma petite expérience montagne), j’avais installé un éclairage sur le vélo. Je mets en marche mes lampes afin d’être vu par les éventuels véhicules que je pourrais croiser. Autant vous dire que je descendais très prudemment. Dans ce versant, là aussi, aucune possibilité d’avoir une quelconque vue sur le Massif du Beaufortin ou le Mont-Blanc !
Je passe enfin sous la couche nuageuse vers Hauteville. Je serre un peu plus les freins, la pente est infernale à cet endroit ! Je descends encore et je me retrouve sur la D109 reliant Ugine à Héry. Ouf, je retrouve un peu de chaleur. Je fais une petite pause pour tomber le coupe-vent et le buff. Une jeune cyclo – elle devait avoir 16-17 ans – attend là, je lui adresse un bonjour mais elle ne comprend pas, elle est étrangère. 30 secondes plus tard, sa mère arrive et tire une petite remorque à bagage derrière son vélo. Wouah, sympa ce qu’elles font : un voyage mère/fille à vélo dans les Alpes ! Je leur souhaite un « have a good day and trip » et poursuis ma route. Je peux enfin lâcher les freins et me fais plaisir dans la descente tout en longues courbes vers Ugine.
Retour à Ugine, je reprends la piste cyclable où je rentrerais à Marlens plus facilement que la veille car il n’y a pas de vent cette fois-ci. Un dernier coup d’œil sur ma droite, les nuages paressaient encore sur les pentes du Col de l’Arpettaz. Je me suis rattrapé plus tard lors de mon séjour en y emmenant ma petite famille en balade par un bel après-midi. J’ai pu faire toutes les belles photos que je voulais ! Voir ci-dessous.
Voilà quand même un bel enchaînement de 3 sorties avec déjà 2760 m de dénivelé au compteur. Demain, je m’offre un jour OFF pour recharger les accus pour la suite de mon séjour.
Série de photos prises lors d’une balade à voiture par… beau temps !
Vue sur le Massif du Beaufortin et Crest-Voland (dans la montée du Col des Saisies). Le Mont Blanc est malheureusement caché dans les nuages à droite. |
- Sortie n°1 / Col de l’Épine – Col des Essérieux
- Sortie n°2 / Col de Tamié – Collet de Tamié – Col du Vorger – Bonus : Abbaye et Fort de Tamié
- Sortie n°3 / Col de l’Arpettaz
- Sortie n°4 / Col des Essérieux – Col du Marais – Col de Plan Bois – Col de l’Épine
- Sortie n°5 / Col de Leschaux – Crêt de Châtillon – Pas de l’Echelle
- Sortie n°6 / Col de la Forclaz de Montmin – Col de Bluffy
- Sortie n°7 / Col de la Forclaz de Queige – Signal de Bisanne – Col des Saisies – Col de la Lézette – Col de la Legette
- Sortie n°8 / Col de Pré Vernet – Col des Contrebandiers – Col de Bluffy
- Sortie n°9 /Col des Essérieux – Col du Marais – Col de la Croix Fry – Col de Merdassier – Col des Aravis
- Sortie n°10 / La Sambuy
Bonjour,
Génial votre site, une précision qui peut vous être utile : la tête dans le rocher est celle de André Pringolliet qui a été plusieurs fois maire d’Ugine et qui a fait construire la route du col de l’Arpettaz,
Bien à vous,
Patrick Morand un Uginois de 66 ans
Bonjour Patrick,
Un grand merci pour votre sympathique message !
Et aussi un autre pour l’info pour cette mystérieuse tête dans le rocher ! Je vais mettre prochainement à jour cette précieuse info.
Bien à vous, un Côte-d’Orien de 48 ans qui aurait bien voulu être un habitant des Alpes 😀