Auvergne / Cols de la Ventouse, de Ceyssat et de la Moréno

Col de la Ventouse – Col de Ceyssat – Col de la Moréno
Le Puy de Dôme.

Lundi 17 juillet 2016 – Distance 75 km / D+ 1342 m

Pour ma troisième et dernière sortie dans cette belle région de l’Auvergne, j’ai décidé de rendre visite au Puy de Dôme, un sommet emblématique qui a donné son nom au département et qui est le chef de file de la Chaîne des Puys dans le Massif central… mais un chef bien malmené comme je l’expliquerais un peu plus bas.

8h, c’est parti pour une belle ballade. Il fait encore un peu frais à cette heure mais un magnifique beau temps est de la partie. À la sortie du Camping du Domaine du Lac Chambon, j’emprunte de suite  la D5 et débute par une montée. Longue de 3,4 km, assez régulière entre 5 et 5,5%, elle me permet de me réchauffer rapidement. Au terme de cette première ascension, je me suis hissé au-dessus de Murol et de son château.

J’ai droit aussi à une vue magnifique sur les Monts Dore et le Puy de Sancy. Je distingue très bien les Cols de la Croix St-Robert et de la Croix Morand que j’ai franchis quelques jours plus tôt.

Un petit coup d’œil en arrière sur le Château de Murol.
Le panorama s’élargit avec le Puy de Sancy et les Monts Dore.
Superbe panorama sur les Monts Dore vers Beaune le Froid.
La même photo avec les noms des sommets !
On distingue très bien le passage du Col de la Croix St-Robert entre le Puy de Sancy et les Monts Dore.
Les 2 cols encadrent les Monts Dore.

Je continue de suivre la D5. En passant par Saignes, Zanières et Verneuge, c’est très plaisant car la route ondule alternativement sur montées et descentes assez faciles qui me permettent de progresser rapidement et surtout de profiter de chouettes coups d’œîl sur le Puy de Dôme qui me fait déjà coucou.

Sur la D5 vers Saignes, le Puy de Dôme fait son apparition.
Décor champêtre sur la D5 et vue vers l’Est.

Me voilà à Verneuge, au terme de la D5 (15 km depuis Murol). Je prends à gauche la D213 et vais grimper, sans trop de difficulté, le Col de la Ventouse avec 1160 m à 4/4,5%. J’essuie ma première pancarte de la matinée avec celle du Col de la Ventouse qui se trouve à 964 m d’altitude et non 980 m comme indiqué sur le panneau ! Clic-clac, photo souvenir tout en pensant à ce drôle de nom pour ce col et je m’interroge sur son origine… Par contre, le col se trouve sur une grosse route, la D2089, avec pas mal de circulation et il faut être prudent avec les véhicules qui circulent vite.

Le Puy de Dôme un peu plus visible à l’approche du Col de la Ventouse.
Je n’ai pas trop transpiré pour essuyer cette première pancarte !

Je prends la D2089 à gauche et me faufile entre les Puys de Vichatel et de Charmont. Et oui, c’est que je suis désormais au début de la Chaîne des Puys (appelée aussi Monts Dôme), un immense « champ » de 80 volcans endormis qui s’étire sur près de 45 km ! Comme je l’ai signalé un peu plus haut, la D2089 est une grosse route mais elle est suffisamment large pour y abriter une bande d’arrêt d’urgence qui sert de piste cyclable.

Vue sur les Monts Dore depuis la D2089 près de Recoleine.
Le Puy de Montchal, l’un des 80 volcans de la Chaîne des Puys.
Le Puy de la Toupe, par contre celui-ci est en cours de démantèlement par une carrière !

Je progresse très rapidement car c’est une longue descente d’environ 9 km qui me mène jusqu’au Rond-point des Quatre Routes peu après Nébouzat. Je laisse la D2089 pour prendre à droite la D942 en direction du Col de la Moréno que je franchirais un peu plus tard mais par l’autre versant. J’abandonne assez vite la D942 pour prendre une petite route au niveau du Hameau des Bramauds. Je quitte les grands axes et me mets un peu en mode exploration.

Sur des petites routes très calmes en passant par Allagnat et Montmeyre agrémentées de quelques petites bosses, je fais une approche assez ludique du Puy de Dôme. Sa masse en impose, elle a un petit air de Mont Ventoux avec son antenne au sommet.

Le Roi des Puys !
Vue sur le Puy de Dôme entre Allagnat et Montmeyre.

Je débouche sur la D68 et poursuis l’ascension – que j’avais débutée depuis Montmeyre – du Col de Ceyssat. Même si je me contenterais de son final, sur les 3 kilomètres restants, j’ai du transpirer un petit peu avec d’abord avec 700 m à 7%, enchaîner un sympathique replat de 750 m à 3,5% (avec une belle vue dégagée sur le Puy de Dôme), reprendre du labeur avec 550 m à 5,5% puis en terminer avec le dernier kilomètre à 7% qui laisse suggérer que le Col de Ceyssat et ses 1078 m ne se laissent pas avoir tout seul !

Un monstre !
Un gros, gros tas de terre en direction du Col de Ceyssat !
Col de Ceyssat et seconde pancarte de la journée.

Le Col de Ceyssat est connu pour être la base arrière du Puy de Dôme. Pour les randonneurs, c’est le point de départ obligé pour son ascension. Le parking est plein à craquer en ce milieu de matinée. Une petite pensée pour les courageux qui devront se coltiner le Chemin des Muletiers et ses 387 m de D+ sur 2,5 km… si on fait un petit calcul, ça nous donne du 15,5% !

Le Puy de Dôme vu depuis le Col de Ceyssat.

Bon moi, je reste sagement sur mon vélo et file dans la descente du versant opposé. Plus corsé celui-là ! En effet, depuis l’accès au parking du Panoramique des Dômes, c’est un rude final de 2950 m (dont l’ascension totale démarre depuis Royat près de Clermont-Ferrandavec une déclivité qui grimpe progressivement de 6 à 8%. 

Accès au parking du Panoramique des Dômes.

Me voilà au pied du Puy de Dôme… que je ne grimperais pas ! Et oui, je fais désormais face à un des plus grands désastres que le tourisme a créé en France ! Ce monument du cyclisme n’est plus accessible en vélo depuis 2010. Pourquoi ? Parce que le département a décidé de construire un train à crémaillère pour y accéder, ça s’appelle le Panoramique des Dômes et ça a coûté la somme pharaonique de 86 millions d’euros ! Pour rembourser le tout, comptez sur un tarif adulte de 14,30 euros en pleine saison pour un aller-retour ! N’oubliez pas le toutou, c’est payant aussi : 3,90 euros ! Dire qu’en 1998 (à une époque où je ne faisais malheureusement pas de vélo…), j’étais monté avec ma femme en bus-navette pour la modique somme de 7 euros (2 adultes) et pour mon toutou, c’était gratuit 😀 ! Je comprends l’affluence des randonneurs au Col de Ceyssat (voir plus haut) !

Le « Tas de ferraille » est ainsi devenu l’appellation officieuse des cyclos qui se sont vus interdire l’ascension d’une montée mythique, c’est comme si on le faisait pour le Mont Ventoux ou le Col du Galibier, vous imaginez ça !

Bon, il est encore possible de le grimper à vélo… sur une étroite voie réservée au personnel et aux secours qui se trouve à côté de la ligne. Il existe deux façons :

  1. À la sauvage en mode hors-la-loi en le faisant de nuit ou juste avant l’aube. Certes, il faut se lever tôt, c’est à vos risques et périls (amendes, prison, fiché comme dangereux criminel à vie, etc…) mais la récompense en vaut la chandelle d’après les témoignages que l’on peut récolter sur la toile…
  2. Avec l’évènement officiel de la Montée du Puy de Dôme qui a lieu UNE SEULE FOIS PAR AN, le troisième dimanche du mois de juin. Organisée par le Comité départemental de Cyclotourisme du Puy de Dôme (depuis 2014), le nombre de participants est limité à 300 (inscriptions prises à l’avance, pas d’inscription au départ), départ sur une plage horaire limitée (7 h 30 à 9 h 30) et retour groupé après l’arrivée du dernier grimpeur, à la suite d’une voiture donnant l’allure. Le tout pour une participation – heureusement – décente de 10 euros pour les non-licenciés (tarif 2018).

Vous seriez aussi tenté de le grimper en VTT par sa face Nord via le GR41 (oubliez la face Sud, voir plus haut le Col de Ceyssat)… ben c’est aussi interdit ! Comme dirait un célèbre cyclo local très connu que je connais bien,  » les gaziers du coin n’aiment pas du tout les cyclistes en Auvergne ! « … un comble !

Pour terminer, quelques chiffres… dantesques : depuis l’accès au parking, sur une route qui s’enroule autour du Puy de Dôme à la manière d’un escargot, c’est environ 4,8 km à… 11,5% de moyenne ! La route asphaltée se termine à 1415 m d’altitude mais il est possible de grimper jusqu’au sommet – 1465 m – sur une belle piste de gravier blanc pour ceux qui aiment faire du gravel.

On aperçoit le « Tas de Ferraille » !
Le Puy de Dôme dans sa totalité avec à droite le Petit Puy de Dôme.

Bye bye le Puy de Dôme, je me laisse glisser jusqu’à la D942 que je vais suivre en direction de l’Ouest. C’est une grosse route, pas le choix car je souhaite grimper le Col de Moréno.  Depuis la Font de l’Arbre, environ 5,3 kilomètres me séparent du col et vont être très irréguliers. J’alterne entre des pentes douces – entre 1,5 et 4,5% – et des pentes plus ardues – entre 5,5 et 7,5% – le tout entrecoupé d’une portion plate de 350 m. Avec un joli final de 500 m à 7,5%, j’atteins le Col de la Moréno à 1062 m d’altitude. Pas grand chose à voir car il se trouve au milieu d’une forêt coincé entre les Puys de Monchier (1211 m) et de la Moréno (1159 m).

Ascension du Col de la Moréno.
Col de la Moréno et hop troisième pancarte.

Il va falloir maintenant s’attaquer au retour. Pour cela, je fais-demi-tour, redescends quelques hectomètres, prends à gauche la D52 et file dans une longue et plaisante descente en passant par Laschamps, Beaune le Chaud et Fontfreyde où je retrouve la D2089 qui mène au Col de la Ventouse.

Le Puy de Dôme depuis Laschamps, quelle belle vue pour ses habitants !

J’aurais pu continuer par une route plus bucolique en passant par les Lacs de la Cassière et d’Aydat mais inconsciemment je voulais faire une partie de l’ascension du Col de la Ventouse et essuyer « pour de vrai » une seconde fois la pancarte. Pour cela, depuis Fontfreyde (833 m), j’ai grimpé 4,4 km avec un premier kilomètre à entre 4 et 5% puis un long faux-plat montant entre 2 et 3,5% jusqu’au sommet du Col de la Ventouse à 962 m d’altitude. Bon, après réflexion, j’aurais plutôt du passer par les lacs parce que le final de cette ascension (qui démarre officiellement à Beaumont près de Clermont-Ferrand) n’apporte pas grand chose si ce n’est de côtoyer un flot ininterrompu et bruyant de véhicules.

Enfin, depuis le Col de la Ventouse, je retrouve la D5 et son calme, c’est beaucoup plus agréable d’autant que je n’ai pas à réfléchir car je reviens sur mes roues où je suis passé un peu plus tôt ce matin.

Retour sur la D5 après un nouveau passage au Col de la Ventouse.

Je m’offre une dernière fois les vues sur les Monts Dore et le Puy de Sancy en arrivant à Murol et en conclus qu’il faudra y retourner un jour car la région est magnifique et qu’il y a encore de belles montées à découvrir. Mon séjour en Auvergne se termine déjà, demain je change de coin et emmène ma petite famille au bord de la mer à La Rochelle, hé oui, il faut contenter tout le monde 😉 ! Mais je me suis bien fait plaisir avec de belles sorties sur le long du littoral et je me suis même offert le Tour de l’Île de Ré ! À venir dans un autre article…

Retour à Murol… cherchez le château !

Une réflexion sur « Auvergne / Cols de la Ventouse, de Ceyssat et de la Moréno »

  1. Content de voir que tu apprécies l’Auvergne, moi je ne m’en lasse pas.
    Et la prochaine fois, monte le Puy de Dôme, les politiques nous emmerdent, jamais personne ne m’empêchera d’y monter sans risque avant le levé du soleil.

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