Barillette + Col de la Combe Blanche

En compagnie de Baptiste !

Samedi 10 octobre / Distance 72 km / D+ 2102 m

Rencontre au sommet à la Barillette !

Samedi 10 octobre 2015 – 8h45 –
Col de la Faucille – altitude 1323 m

Garé sur le petit parking face au restaurant-hôtel, je prends mon petit-déjeuner à l’intérieur de ma voiture. Dehors, il fait seulement 8°C et le col est noyé dans les nuages. Un vent glacial fait tourbillonner le tout. Je pianote un sms sur mon portable : « suis bien arrivé, rdv dans 45 minutes ». Il est destiné à celui qui sera mon compagnon de route pour cette sortie très spéciale que j’ai prévue ce jour d’octobre.


Ambiance fantôme au Col de la Faucille !

Durant mes trois heures de route, j’ai beaucoup pensé que j’allais rouler avec un des plus grands « cyclo-bloger » que la toile connaisse : Baptiste du blog « C’est dur le vélo » ! Nous devions absolument nous rencontrer un jour… nous avons même partagé les pages du magazine Cyclo Passion de janvier 2012 !

Baptiste, jeune trentenaire, s’est mis assidûment au vélo en mai 2011. A son actif, une liste impressionnante d’exploits en tout genre : plus de 500 cols, des BRMs à la pelle, 3 dodecaudax (faire un 200 km par mois pendant 12 mois) dans la musette, des centaines de milliers de dénivelé dans les jambes, deux AVM bouclées au compteur etc…bref pour quelqu’un qui trouve que « le vélo c’est dur », en voilà un qui a su relever TOUS les défis et est devenu un sacré cycliste !

C’est aussi devenu une énorme passion que Baptiste nous fait partager via son blog avec des récits passionnants, des photos sensationnelles et des vidéos exceptionnelles, le tout avec humour et humilité que j’apprécie beaucoup. Grand « explorateur », Baptiste m’a souvent inspiré pour aller chasser certains cols, « allonger » un peu mes sorties et surtout pour avoir réalisé mon premier BRM200 en 2015. Voilà 2 ans qu’on essayait de se caler une sortie commune et malgré l’éloignement géographique, nos emplois du temps de ministre et aussi une occasion ratée lors de l’Ardéchoise 2015le grand jour est arrivé !

9h, je suis prêt. Le froid qui règne au Col de la Faucille m’a obligé à me vêtir en mode hiver, car il était prévu 2 ascensions à près de 1300/1500 m… Lesquelles ? Ben, la Barillette et le Col de la Combe Blanche, deux montées recensées parmi les plus dures du Jura ! Pour retrouver mon guide, je me paye d’ailleurs le meilleur de la région, je me laisse descendre jusqu’à Gex. Par contre, la météo n’est absolument pas au rendez-vous, un brouillard enveloppe toute la région. Impossible de distinguer Genève, le Lac Léman et surtout les Alpes ! Je mets un gros mouchoir dessus et me promets de revenir un jour au printemps ou en été pour profitez du paysage !

Je descends tranquillement, la route est un peu humide, ce n’est pas le moment d’aller visiter le décor. J’en profite pour mémoriser la pente, les lacets de ce versant du Col de la Faucille, une belle montée de 11,8 km à 6% de moyenne que j’espère faire un jour.


Préparatif avant le départ.

Genève, Lac Léman et Alpes quelque part dans le brouillard !

Dans la descente du Col de la Faucille.

Rencontre à Gex

9h25, je me pointe devant la poste de Gex, je suis à l’heure, Baptiste n’est pas encore là. En attendant, c’est drôle, j’imagine 10 façons pour lui dire bonjour. C’est qu’on a souvent échangé par coms ou mails et dans quelques instants, on va passer du virtuel au réel !

9h32, ça y est je vois Baptiste remonter à vive allure l’avenue de la Poste, je fais signe (bien que je savais qu’il n’y avait que moi comme cyclo sur la place !) et c’est enfin la rencontre avec le « petit », un grand gaillard d’1m85 qui m’accueille avec un large sourire et des yeux rieurs. Ça me plaît tout ça, je sens tout de suite qu’on va passer du bon temps ensemble !

Les présentations faites, on part assez rapidement pour commencer notre tour en commun. On laisse vite Gex derrière nous pour se retrouver une route assez calme en passant par Vesancy, puis une plus petite qui va nous permettre de faire plein de choses : discuter de vélo, cols, montagne, blogs, famille, boulot, se lamenter un peu sur la météo qui présente un temps très nuageux qui nous gâche la vue et enfin de s’échauffer correctement avant la terrible montée de la Barillette que nous allons attaquer direct sans prendre l’apéro et l’entrée. J’ai même le temps de piquer un sprint quand un chien, qui a déboulé soudainement d’un bois, a commencé à nous courser. Depuis que j’ai été mordu par un chien en vélo, j’ai les jetons et j’ai vite pris les devants mais Baptiste manquant de se faire déséquilibré, s’arrête pour tenter de fumer le calumet de la paix avec ce chien un peu excité. Ouf, le maître se pointe assez vite et tout rentre dans l’ordre.

Ascension de la Barillette

Quelques hectomètres plus loin, on passe la frontière Franco-Suisse, pas de douane mais ça fait toujours un petit quelque chose de traverser une frontière. Un peu plus loin, Baptiste me présente à gauche les contreforts du monstre dont le sommet est caché dans les nuages. Nous prenons une bifurcation juste au-dessus de La Rippe, puis ça y est, on attaque la montée de la Barillette. Accrochez les ceintures, c’est parti pour une des ascensions les plus dures du Jura : 12,7 km, 986 m de D+ à 8% de moyenne !


Profil de l’ascension de la Barillette.

Pour avoir lu en détail les comptes-rendus de Baptiste sur ses multiples ascensions, je m’attends à souffrir ! Mais Baptiste sera un guide exceptionnel : en connaissant chaque mètre, il m’indiquera très précisément les efforts à fournir et surtout… le moindre replat où je pouvais souffler.

La montée se déroule parfaitement, j’arrive à produire un rythme régulier. Baptiste roule en dessous, ne prend pas le large, on peut discuter, c’est vraiment sympa. Par contre, on s’attendait à être tranquille mais une foule de voiture nous dépasseront – mais très sagement – dans cette montée (qui mène seulement à une tour de télécommunication), des gens se rendant, on l’apprendra au sommet, à un restaurant d’altitude pour faire la fête avec une famille d’athlètes professionnelles suisses ayant fait les JO.

La montée de la Barillette n’offre pas de point vue, on peut se concentrer sur la pente qui est infernale : souvent autour des 9/10%. Il y a de nombreuses intersections, on peut imaginer emprunter plusieurs variantes mais pour nous deux aujourd’hui, ce sera l’itinéraire officiel.

La déclivité se fait plus douce – entre 5 et 7% – à l’approche du sommet, quelques rayons de soleil percent les nuages, révélant de belles couleurs d’automne entre forêt et petits prés. Mais pas assez pour révéler complètement le sommet de la Barillette (alt. 1523 m) où nous arrivons après 1 heure 30 d’effort. Je découvre seulement la fameuse tour de télécommunication quand une petite brise de vent balaie les nuages qui la cachaient. Malheureusement, je rate une des plus belles vues du Jura sur Genève, le Lac Léman, les Alpes et le Mont-Blanc !


Baptiste au pied de la tour de télécommunication de la Barillette.

Le bâtiment de la tour de communication.

L’antenne, 2 minutes plus tôt, on ne la voyait même pas !

Deux compères heureux au sommet de la Barillette !

Au fond, on distingue la Dôle.

Pose devant le panneau officiel de la montée de la Barillette !

La vue que nous aurions du avoir (photo de Baptiste) !!!

Allez, c’est pas grave, la montée était belle, Baptiste et moi, nous nous congratulons joyeusement. Après quelques selfies, une barre de céréale et une pâte de fruit, les accus sont rechargés pour repartir. Demi-tour mais nous ne redescendons pas immédiatement. Nous faisons un petit crochet vers le Chalet de la Dôle (alt. 1439 m). Une belle éclaircie a révélé un joli paysage sur La Dôle (alt. 1677 m) très reconnaissable avec son radar en forme de boule et la Pointe de Poële Chaud (alt. 1628 m). Tout n’était pas perdu, j’ai pu prendre quelques photos sympas. Baptiste m’indique un col (le Col de Porte – 1557 m) qui est seulement accessible à pied. Pour le valider pour le Club des Cents Cols, il faudrait faire du poussage/portage.


Vue sur le Col de Porte depuis le Chalet de la Dôle.

L’antenne de la Dôle, les techniciens peuvent y accéder avec un petit téléphérique.

Redemi-tour et cette fois-ci c’est vraiment la descente, on replonge dans les nuages et il fait bien frais. C’est aussi freinage intense à cause de la forte pente et de la route qui est un peu humide. On descend prudemment. Baptiste me fait prendre en partie une autre route que celle que nous avons montée. Je m’y perds un peu mais je trouve incroyable que chaque variante soit si bien asphaltée pour une montée qui ne dessert qu’une tour… la fameuse « propreté en ordre » suisse !

Arrivé à peu près en bas, une petite surprise nous attend : la route est barrée ! Baptiste m’explique qu’il y a un club de tir qui s’exerce de temps en temps dans le coin et que cette voie est fermée par sécurité. Ben oui, manquerait plus que de se prendre un pruneau en pays « neutre » ! Bon, pas de panique, demi-tour, nous regrimpons que quelques hectomètres (heureusement) pour reprendre le début initial, sans avoir trop le choix, en… sens interdit ! Décidément, la Suisse peut être un pays plein de contradictions ! Bien sûr, on croise une voiture qui… se range très prudemment et sans aucun excès d’impatience. En France, notre manœuvre nous aurait fait passer pour des criminels qui devraient être pendus dans les 3 secondes ! Allez, je continue mon petit de coup de gueule et bien des cyclos m’approuveront : des millions de Français vont s’agglutiner sur les bords de la route pour voir passer le Tour de France en juillet mais les 11 mois restants de l’année, le cycliste est quelqu’un (quelque chose) qui gêne sur la route !

Ascension du Col de la Combe Blanche

Fini la Barillette (qui me fait toujours penser à un nom de plat de pâtes !), nous reprenons la direction de Gex,faisons une petite halte pour recharger les bidons à une fontaine en forme d’abreuvoir, retraversons la frontière puis prenons juste après à droite pour entamer notre seconde montée du jour : le Col de la Combe Blanche (alt. 1383 m).C’est une aussi une grosse ascension que l’on va se coltiner : 11,9 km et 787 m de D+ à 6,5%.


Profil de l’ascension du Col de la Combe Blanche.

Remplissage des bidons.

La Barillette est quelque part dans les nuages…

On repasse la frontière.

Dès les premières rampes, je découvre une grosse différence de qualité entre les routes françaises et suisses : celle-ci est bien plus étroite et moins bien asphaltée. Mais c’est normal, c’est une route forestière et cette fois-ci, on va être tranquille et ne croiser que 2-3 véhicules seulement.

J’avais étudié le profil et avais vu que la première partie était très dure : 6,5 km à 8,5% de moyenne. Au bout des 2 premiers kilomètres, je commence à peiner, comme me le fait remarquer Baptiste, ça chauffe sous la veste thermique ! Souvenez-vous, à mon départ du Col de la Faucille, ça caillait bien et je suis parti bien vêtu et aussi sans sac-à-dos que je n’avais pas envie de traîner dans les grosses montées, et bien maintenant, je le paye un peu. J’ouvre tout, ça chauffe toujours, les jambes ne tournent pas ronds, j’ai un gros coup de moins bien, limite fringale, j’aperçois un petit virage et je fais signe à Baptiste que je vais faire une pause ! Ouais, je roule quand même avec un gars qui tient un blog qui s’appelle « C’est dur le vélo ! ». Ben là, j’suis sur la même longueur d’onde. Par contre, Baptiste, aujourd’hui, est dans une belle forme mais… c’est très gentiment qu’il s’arrête aussi. Il aurait pu continuer, se faire plaisir… mais il attend patiemment que le « vieux » que je suis, se remette de son coup de moins bien. Je m’y attendais aussi, j’ai toujours lu sur son blog et dans la blogosphère de la TMV qu’il y avait de belles valeurs chez Baptiste comme celle de ne pas lâcher un copain qui va moins bien.

2 petites minutes d’arrêt, ça fait du bien, la cocotte est redescendue en température, on repart tranquillement. Dans cette montée, il me semble qu’il n’y a quasiment pas de replat, j’ai plus de mal et mes reins commencent à ressembler à de la compote. On continue à papoter… et sans prévenir, bang, une crampe dans la cuisse ! La même qu’à l’Ardéchoise ! Ça me saoule direct, je serre les dents, je ralentis un peu, je stoppe 30 secondes pour m’étirer un bon coup, boire une grosse gorgée d’eau, m’enfiler une barre de céréale. Je repars… doucement… 100 m, 200 m… ouf, pas de « Crampe II, le retour » ! La pente se fait enfin plus douce et ça me sauve aussi.

Comme pour la Barillette, nous sortons peu à peu des nuages vers 1300 m et des beaux rayons de soleil nous réchauffent le dos. Nous atteignons peu après le Col de la Combe Blanche à 1383 m d’altitude. Baptiste m’explique qu’il s’appelle aussi le Col de la Vattay, du nom du petit hameau qui se trouve plus bas sur l’autre versant. Pas de point de vue, nous sommes au milieu de la forêt. Mais c’est magnifique avec toutes ces couleurs d’automne. Nous faisons une bonne pause pour reprendre des forces, faire quelques photos et repapoter.


Un col qui m’a bien fait suer !

Mais déjà plusieurs passages pour Baptiste !

Le Col de la Combe Blanche.

Les adieux (snif)

Nous repartons tranquillement dans l’autre versant. Encore quelques légères remontées puis la descente devient plus rapide. On évite de gros nids de poule, la route est en piteux état. Puis nous débouchons sur la route du Col de la Faucille. Pour le parcours, j’avais imaginé avec Baptiste faire un final en passant par la Vallée de la Valserine. Mais l’heure a tournée, on a passé pas mal de temps dans les 2 grosses montées de la Barillette et de la Combe Blanche, j’ai le dos qui ne tient plus le coup et surtout, je suis cramé, j’aurais bien du mal à faire cette nouvelle boucle. La Vallée de la Valserine est pourtant belle avec le soleil qui fait la loi de ce côté. Tant pis, il y aura bien une autre occasion.

Baptiste et moi remontons maintenant les derniers hectomètres du Col de la Faucille. Col en vue, photo souvenir au panneau. On rejoint le parking mais comme plus tôt ce matin, ça caille car les nuages et le vent sont toujours là. Je tente de rallonger un peu notre rencontre avec un café mais l’heure a déjà bien tournée et il est temps de se quitter. J’offre un petit cadeau (une bouteille de ma région qui s’appelait encore simplement la Bourgogne) à Baptiste pour le remercier d’avoir partager un bon moment ensemble ! Baptiste s’engouffre dans la descente vers Gex avec la promesse de se revoir un de ses quatre mais sur mes terre cette fois-ci !

Je reprends la voiture et m’offre un retour en passant par Septmoncel et ses magnifiques lacets. Le Jura est vraiment une chouette région. Je me promets d’y revenir en 2016 pour découvrir tout ça à vélo.

Allez vite sur le site de Baptiste pour y lire son récit (avec une super vidéo) !

carton jaune BRM
Merci Baptiste pour cette belle sortie !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.