Dimanche 25 juin 2017 – départ 8h30 – Route / 74 km / D+ 1928 m / 4h58
Après avoir passé une nuit assez agitée avec un orage de folie qui a éclaté vers les 2 heures du matin avec des éclairs qui éclairaient l’intérieur du Coco-Sweet que nous avions loué comme en plein jour (normal avec la canicule de ces derniers jours), lever à 7h pour une nouvelle sortie après celles de vendredi et samedi. J’aide mon épouse à préparer les affaires pour la journée qui va s’organiser de la façon suivante : balade sur le Balcon de Belledonne d’Uriage les Bains à St-Pierre-d’Allevard, moi en vélo, ma femme en voiture et en mode geocaching.
Je décolle à 8h30. Petit détour par le centre de Vizille pour prendre une photo de son château. Puis, je remonte la D 524 jusqu’à Uriage les Bains. L’orage a rafraîchi un peu l’atmosphère mais il a laissé pas mal de nuages sur les sommets, c’est pas cool pour les photos !
Après ma méforme d’hier, je sens que ça va pas trop mal aujourd’hui. Je vais rouler tranquillement, zéro pression, il faudra juste négocier les nombreux changements de rythme que je vais rencontrer sur le Balcon de Belledonne. Près de 60 km de Uriage les Bains à St-Pierre d’Allevard, 6 cols et environ 1900 m de D+ seront au programme pour cette sortie.
De Uriage les Bains au Col de la Coche
À Uriage les Bains, je démarre ma première ascension. Sans transition, je me retrouve sur une pente à 8%. C’est aussi la première rampe d’une montée très connue des cyclistes locaux : celle de Chamrousse. J’avais espéré la découvrir en totalité au cours de la boucle programmée la veille mais les évènements en ont décidé autrement. Du moins aujourd’hui, je grimpe les 2900 premiers mètres jusqu’à St-Martin-d’Uriage en passant par la même occasion devant son château.
À la sortie de St-Martin-d’Uriage, dans un lacet, je poursuis sur la D280 que je vais suivre jusqu’à St-Pierre-d’Allevard. La pente se calme progressivement jusqu’à St-Nizier. Par contre, je vais faire un petit détour en allant chasser le Col de la Coche. Seulement 1400 mètres en empruntant la Route de Venon qui commence par 755 m quasi plat suivi … d’un raidard de 625 m à 10% de moyenne. Une petite vacherie que je surmonte sans problème, les mollets ont bien tenu le coup, je pense que ça va aller pour cette journée, ah si seulement j’avais su… Au Col de la Coche – 725 m, je fais la photo et retour vers St-Nizier.
Du Col de la Coche au Col du Rousset
Une fois revenu à St-Nizier, je reprends mon parcours sur le Balcon de Belledonne. Je grimpe jusqu’à Pinet sur une pente assez régulière qui passe de 6 à 7,5% durant 2 km. La route ondule agréablement entre prairies et propriétés de multiples hameaux (le Penet, le Mas).
À la sortie de Pinet, je vais poursuivre sur une portion assez facile durant 6 km. En effet, c’est une succession de descentes et légères montées (3,5% maxi). Une partie de la route se fait en milieu boisé qui est encore humide suite à l’orage de la nuit dernière.
À partir du croisement avec la route qui de Revel (D11), retour un peu brusque aux affaires avec le passage le plus ardu du parcours : environ 700 m à 10%. Suite à ma méforme de ces deux derniers jours, je surveille attentivement ma forme comme le lait sur le feux de peur de retomber dans les tours… ça passe car ce n’est pas trop long… ça va pour le moment, la casse sera pour plus tard… D’ailleurs, la déclivité se calme avec 1,1 km à 5% pour atteindre le Rousset.
Au Rousset, je vais faire le second détour de mon parcours. Assez court, il me permet, en grimpant 635 m à 7%, de chasser le Col du Rousset – 919 m. Il faut ne pas confondre ce col avec celui de Rousset, bien plus prestigieux, qui se trouve dans le Massif du Vercors.
Du Col du Rousset au Col des Mouilles
J’ai parcouru 28 km depuis Vizille et 18 km depuis Uriage les Bains, tout va bien, je file à nouveau d’abord sur un replat puis une belle descente durant 3,8 km. Je le rappelle, le Balcon de Belledonne est très irrégulier, c’est reparti pour une nouvelle montée avec 1,5 km à 5/6%, rien de bien méchant. Par contre, au niveau du points de vue, normalement je devrais m’en mettre plein les mirettes mais je n’ai droit qu’à quelques maigres aperçus sur les sommets du Massif de Belledonne qui essaient de percer les nuages et quasiment rien du tout sur le Massif de la Chartreuse qui est noyé dans une brume impénétrable.
Et c’est reparti pour une nouvelle descente (max 3,5%) durant 3,9 km en passant par les hameaux du Mas Julien et du Mont. Depuis le début des Balcons de Belledonne, j’ai souvent croisé des routes qui venaient de la Vallée de l’Isère. Les accès sont assez nombreux – pas moins d’une quinzaine – et offrent souvent de dures montées pour accéder à la route des Balcons.
Et ça remonte tranquillement durant 1,5 km (max 4,5%) en passant par la Croix de Revollat. Puis très légère descente suivant d’un replat jusqu’à St-Mury-Monteymond durant 1,5 km. C’est vraiment facile depuis un moment… trop facile mais avec ma grosse méforme des 2 derniers jours, c’est vraiment bon à prendre. À St-Murey-Monteymond, je pourrais corser les choses en allant chasser en aller-retour le Col de Pré Long – 1194 m – mais avec ses 5,4 km à 8,5% avec des passages à plus de 10%, j’ai préféré décliner l’invitation, ce sera pour une autre fois !
À la sortie de St-Mury-Monteymond, ça remonte très légèrement – 2,9 km – sur une magnifique boucle qui permet de passer de l’autre côté du joli Vallon du Vors. C’est à ce moment que mon épouse me rejoint en voiture. Nous convenons de poursuivre notre chacun de notre côté jusqu’à ce qu’elle trouve un coin sympa pour le pique-nique.
Une descente de 650 m me dépose au pied d’un nouveau col, celui des Mouilles. Situé à 1021 m d’altitude, il va me permettre de franchir pour la première fois la barre des 1000 m et de me proposer le second gros menu du jour après celui du départ à Uriage les Bains : 4 km à 7% de moyenne. Une vraie montée avec 5 lacets qui permettent de s’élever de 273 m. Ça me plaît bien car on a une belle vue sur le Vallon du Vors, les sommets qui entourent le Grand Pic de Belledonne que je commence à entrevoir car le soleil fait franchement son apparition. Quand les lacets sont tournés vers la Vallée du Grésivaudan, c’est le Massif de la Chartreuse qui s’offre à moi mais les nuages s’accrochent encore à ses principaux sommets comme Chamechaude ou la Dent de Crolles. À l’approche du col, plus rien à voir, la route s’enfonce dans une forêt de mélèzes.
Le coin est tranquille mais il n’y a pas de parking n’offrant aucun coin pour pique-niquer, ce qui fait que mon épouse ne s’est pas arrêtée. Par contre, j’ai déjà plus de la moitié du Balcon de Belledonne derrière moi avec 34,2 km sur les 59,4 prévu. Je ne m’attarde pas, une photo et c’est reparti.
Du Col des Mouilles au Col du Lautaret
Je m’offre une courte mais bonne descente de 2 km jusqu’à la Boutière où j’enchaîne l’ascension d’un nouveau col, celui du Lautaret situé à 984 m et qu’il convient donc de ne pas confondre avec son homonyme bien plus prestigieux situé dans les Hautes Alpes à 2057 m d’altitude.
La montée n’est pas très longue avec 2,1 km. L’effort est mesuré car c’est une pente régulière à 5% sur 1,650 km et les 450 derniers mètres se font dans une légère descente. N’étant pas très marqué, j’en oublie de m’arrêter et rate la photo souvenir. Je me rattrape ci-dessous avec une vue Google Street View. Si vous ne voulez pas le manquer, il y a un monument dédié aux Résistants du Grésivaudan. Pas de panneau mais il y a un poteau d’indications pour les randonneurs à pieds avec le nom du col dessus.
Du Col du Lautaret au Col des Ayes
Là aussi, rien de marquant pour faire un pique-nique mais c’est que je commence à avoir un peu faim ! Il faut continuer et, je ne vous cache plus rien, ce sera une nouvelle descente durant 1,6 km. Celle-ci est assez prononcée avec une pente qui oscille entre 6 et 7,5% jusqu’à quelques maisons situées au lieu-dit de la Pitrouse.
Hop, j’enchaîne avec l’ascension du col suivant, celui des Ayes – 944 m. Ce ne sera pas très difficile : 850 m à 2,5% puis 800 m à 6%. Mon épouse m’y attend, elle a trouvé un bon spot pour le pique-nique. Cool, je commençais à avoir vraiment un petit creux.
Au milieu de ce très joli col champêtre, faisons un point : depuis Uriage les Bains, j’ai parcouru les 2/3 du Balcon de Belledonne (41,5 km sur les 59,4 km prévus). J’ai franchi 5 cols. Près de 1400 m de D+ en incluant la petite montée entre Vizille et Uriage les Bains et les détours par les Col de la Coche et du Rousset. Jusqu’ici tout s’est déroulé parfaitement. Mais la suite allait se passer tout autrement…
Du Col des Ayes au Col du Barioz
Après un bon petit repas, il est temps de repartir. Je jette un coup d’œil sur la bifurcation qui permet de grimper à Pipay ou de Prapoutel qui font partie de la Station des Sept Laux qui comptent 3 lieux. Ce sont de bonnes montées que j’espère faire une autre fois. Je continue ma route sur le Balcon de Belledonne. Mon épouse m’attendra au col suivant, celui du Barioz. Le programme était simple sur le papier : il restait à peine 20 km avec 1 seule montée entrecoupée de 2 descentes mais ma pause allait être fatale !
Aucun soucis pour descendre 3,7 km sur une bonne pente qui allait mine de rien me faire perdre franchement de l’altitude jusqu’à Theys situé à 636 m. Sans transition je débute l’ascension du Col du Barioz. Trois éléments allaient marquer ma défaillance qui allait me terrasser dans les minutes suivantes :
- Ma pause ne m’a pas réussie, je me suis refroidi et mon rythme s’est cassé. Mon expérience m’a apprise que les pauses trop longues ne me sont pas tous le temps bénéfiques mais comme j’étais avec mon épouse, je n’ai pas eu le choix, je ne reviendrais pas dessus. Peut-être que le coca et la part de pizza n’étaient pas aussi une bonne idée aussi…
- J’ai sous-estimé le Col du Barioz car c’était la plus grosse ascension du parcours. Oh pas très longue avec 6,2 km mais avec tout de même 405 m de D+ à 6,5% de moyenne et plusieurs passages entre 8 et 9%.
- Et enfin, il s’est mis soudain à faire très chaud, trop chaud à l’image de la canicule des jours précédents et ça, je n’aime pas du tout mais alors pas du tout !
À Theys, la bifurcation se trouve juste devant l’église. Ça démarre doucement durant 800 m à 2,5% puis la pente se cabre dès la sortie du village. Je suis moins bien d’un seul coup et il me faut grimper une belle rampe de 1350 m à 9% de moyenne. Aux abords de Carret, la pente se calme en passant à 6,5% sur 550 m puis 5% sur 600 m. Mais là, je suis en difficulté, la chaleur me pompe toute mon énergie et je traîne ma peine sur un pourcentage très abordable en temps normal !
Pourtant le paysage est très agréable, j’essaie de me rattraper avec la pensée d’essayer de profiter de ce bel instant mais impossible, j’ai zéro envie, incroyable ! À la sortie des Vincents, j’aperçois 2 lacets qui m’auraient enchanté d’ordinaire mais là, ils ne me laissent qu’un sentiment de lassitude. La pente reprend du poil de la bête avec 7% sur 700 m puis 6,5% sur 1300 m. J’en fini laborieusement avec le premier lacet. Bon sang, je suis cuit ! Je fais une pause à l’ombre d’un arbre, bois la moitié d’un bidon et avale 1 barre de céréale suivi d’une pâte de fruits. Je repars, passe le mode automatique et ne pense plus à rien sur les 850 derniers mètres à 8% pour en terminer avec ce Col du Barioz à 1041 m d’altitude.
Je fais un petit coucou à mon épouse qui m’attendait au col. Elle a du m’attendre longtemps, j’ai du mettre un temps fou pour faire cette courte ascension qui ne m’aurait pas poser de problème en temps ordinaire. Je me colle à l’ombre d’un transformateur pour reprendre mes esprits et faire baisser la chaudière. Dans tous les cas, j’en ai fini avec les ascensions de ce week-end : 5000 m de D+ sur 3 jours, c’est pas mal quand même, surtout avec la canicule !
Du Col du Barioz à St-Pierre-d’Allevard
Je n’ai pas tout à fait terminé mon parcours, il me reste une ultime descente pour aller à St-Pierre-d’Allevard, terminus du Balcon de Belledonne. Une belle et longue descente de 8 km, je profite de ces derniers tours de roues avec un magnifique panorama sur le Bassin du Flumet. Ce parcours depuis Vizille sur le Balcon de Belledonne aura été long de 74 km et mine de rien, l’accumulation du dénivelé positif est monté jusqu’à 1930 m !
Je retrouve mon épouse à St-Pierre-d’Allevard, je charge le vélo dans la voiture et nous rentrons à Dijon via Chambéry. Je me fais la promesse de revenir un jour dans la région et de découvrir les autres recoins du Massif de Belledonne qui réserve encore bien de belles montées… comme les celles du Super Collet d’Allevard ou de Val Pelouse toutes proches.