Alpes – Col du Simplon

23 avril / Distance 35 km / D+ 1515 m

Après avoir observé un jour de repos (relatif puisqu’il a été ponctué par une petite randonnée pédestre), je me sentais en forme pour réaliser une nouvelle ascension : le col du Simplon (alt. 2005 m).

Ce col est historique. La route fut construite entre 1801 et 1805 par l’ingénieur Nicolas Céard commandité par Napoléon Bonaparte; l’objectif étant d’ouvrir un passage à son artillerie, mais il a fallu encore plusieurs années pour son achèvement. Le col a donné son nom à l’ancien département du Simplon. Il y a aussi un hospice similaire à ceux des cols du Petit et Grand Saint-Bernard.

J’avais déjà « reconnu » ce col car je m’y étais déjà rendu 2 fois en voiture lors de mes précédents séjours en Suisse. Mais c’était il y a longtemps, le vélo ne faisait pas encore parti de mon quotidien et le but de ces balades étaient surtout de se rendre en Italie, la frontière italienne se trouvant à Gondo, une vingtaine de kilomètre du col.

Après toutes ces années, ces « reconnaissances » m’ont été tout de même fort utiles dans mes recherches pour organiser cette ascension. Déjà, il y une impressionnante route faite de viaducs et de ponts au départ de Brig, une route qui ressemble plus à une autoroute. Cette dernière était-elle autorisée aux vélos ? J’en doutais un peu…

Sur internet, il n’y a quasiment aucun détail sur les ascensions en vélo de ce col. Géoportail, outil extraordinaire dédié aux cartes, offre la possibilité de consulter les cartes IGN suisses. Ni une, ni deux, j’ai passé à la loupe toutes les routes environnantes et bingo, j’ai trouvé la vieille route du col qui allait me permettre d’éviter la première partie sûrement interdite aux vélos.

J’ai donc organisé cette ascension de la façon suivante : trajet (40 km) en voiture jusqu’à Brig – départ à Lingwurm (alt.827 m) plus précisément, mettant une croix sur les 203 mètres de dénivelé qui séparent le point de départ du centre-ville de Brig, détail que je ne regrette pas, la circulation urbaine n’étant jamais favorable aux cyclos et surtout, ayant déjà bien à faire avec les 1200 mètres de dénivelé à venir !

Je fais un coucou à mes parents et mes enfants qui m’accompagnent au cours de cette ascension et c’est parti pour 18 km de grimpettes. L’échauffement est minimal car la pente est déjà à 5,5% et présente des passages à 7%. Il fait beau et j’ai même un peu chaud car j’ai enfilé un cuissard long et une veste manche longue mais j’ai le souvenir que les 2 précédentes fois où je m’étais rendu au col du Simplon, il faisait un froid de canard. Durant ce premier kilomètre et demi, je prends un rythme peinard. La route est large et traverse les villages de Ried et de Lowina. Il y a de nombreuses vaches dans des prés au milieu des villages qui attendent d’être menées un peu plus tard dans la saison dans des pâturages en altitude. J’en profite pour jeter un coup d’oeil un peu plus haut  sur l’impressionnante série de ponts et viaducs à flanc de montagne qui déservent la grande route. D’énormes camions gravissent péniblement ce passage. Je suis un peu inquiet de les retrouver lorsque la vieille route rejoindra la partie commune du col mais chose étrange, il n’y aura quasiment aucun camion par la suite.

Un long virage à droite, je dépasse Sclüocht, les maisons se font rares et surtout la pente se durcit. Ce sera un passage très difficile : 3,5 km à 10% de moyenne ! Mais la journée de repos m’a fait du bien et je franchi allègrement ce passage d’ailleurs magnifique car la route est faite d’une multitude de petits virages bordés par des conifères.

La route devient plus étroite et on longe un impressionnant ravin creusé par la rivière Saltina. L’ombre du Glishorn (alt.2525 m) rend cet endroit assez sauvage. La déclivité est redescendu à 7% durant 1 km et la vieille route prend fin à l’altitude de 1292 m. 5,7 km depuis Lingwurm pour 465 m de dénivelé à 8% de moyenne.La « route des camions » débouche d’un tunnel noir et profond avec une soufflerie assourdissante. La jonction avec la route commune est saisissante !

Je suis dans une belle forme et j’attaque la suite du programme qui est tout simplement génial pour les yeux ! En effet, au fond d’une vallée, on peut admirer le pont de Ganter (Ganterbrück) qui enjambe le Gantertal. Cet ouvrage moderne aux lignes audacieuses est parfaitement intégré au paysage. Je file vers le pont sur une pente à 5% qui semble douce après le début de l’ascension citée plus haut.

La traversée du pont est assez bizarre. Perché à 150 m de haut, on sent un léger balancement avec un vent de travers qui accentue cet oscillement. Au passage du pont, la pente a repris ses droits : 7% durant 2 km. A l’approche d’un grand lacet, 500 m à 5% permette de souffler avant d’enchaîner avec un coup de cul d’environ 1 km à 13,5% de moyenne. Juste récompense après cet effort, on peut apercevoir le Pont de Ganther déjà tout petit en contrebas ! Mine de rien, en un petit peu plus de 3 km, on est passé de 1392 m à 1641 m d’altitude, soit 249 m de dénivelé à 8% de moyenne.

Le plus dur est fait, la déclivité repasse à 2,5% durant 1 kmjusqu’au domaine skiable de Rothwald, de quoi se refaire la fraise avant d’aborder la partie finale de cette ascension : environ 4 km à 6/7% dont une bonne partie à l’abri de paravalanches assez larges qui permettent aux voitures de vous dépasser confortablement. Les nombreuses ouvertures donnent la possibilité d’apercevoir le col du Simplon. La neige est très présente, des nuages s’accrochent aux flancs des montagnes, je ressente beaucoup de satisfaction à pouvoir effectuer cette ascension en cette fin d’avril.

Dans le dernier kilomètre, il faut franchir un tunnel qui est en cours de restauration. Le franchissement se fait en alternance avec la circulation qui vient de l’autre sens. Les voitures qui me précédaient (et qui me guidaient avec leurs phares) avancent rapidement et la présence d’un éclairage quasi inexistant me laisse dans une pénombre lugubre ! Heureusement, le bout du tunnel (environ 250 m) est en vu et une clarté bienfaitrice me permet de déboucher sur les derniers mètres assez faciles (2%) qui mènent au col du Simplon. Je franchis le col du Simplon à 2005 m d’altitude dans une forme euphorique sous les applaudissements de mes parents et enfants !

Au sommet du col, on trouve l’Hospice des chanoines du Saint-Bernard et un aigle de pierre haut de huit mètres qui rappelle la seconde Guerre mondiale. A l’Est, le col est dominé par le Hübschhorn (alt. 3192 m) et juste derrière le Monte Leone (alt. 3553 m). En jetant un regard en arrière, on découvre une vue magnifique sur les Alpes bernoisesavec le Bietschhorn et les pentes recouvertes des glaciers du Fletschhorn et du Weissmies, hauts de plus de 4000 mètres.

Sur le versant sud du col, la route mène vers l’Italie en passant par Simplon-Village. Le style architectural des maisons, avec leurs toits typiques recouverts de plaques de pierre, rappelle l’Italie proche. La descente se poursuit par des galeries et tunnels, à travers les gorges étroites de Gondo encadrées de parois de granit. C’est à Gondoqu’on passe la frontière pour se rendre en Italie. D’après mes souvenirs, ce versant possède une physionomie totalement différente malgré un profil similaire depuis Gondo (alt. 855 m) – 18 km pour 1150 m de dénivelé à 6,5% de moyenne.

Comme mes précédents passages, le col du Simplon est très venteux et la température est glaciale. L’après-midi est déjà bien avancé, nous ne trainons pas longtemps. Cette fois-ci, j’ai assez de jus pour faire la descente et me faire plaisir avec quelques pointes de vitesse.

A la sortie du tunnel, je croise un cyclo qui fait aussitôt demi-tour. Ce devait être un pro qui s’entraînait, ce qui m’a surtout surpris, c’est qu’il était seulement en manche courte et qu’il faisait pas plus de 5°C ! Je supportais sans difficulté ma veste thermique ainsi que mes gants d’hiver que j’avais enfilés pour la descente ! En tout cas, malgré mes quelques pointes (70 km/h) avec un vent de face, je ne l’ai jamais revu !

La descente a été effectuée en 1/2 heure – c’est toujours impressionnant la différence de temps (et d’effort) entre une montée et une descente ! – je plie les bagages et nous rentrons au chalet, très contents de cette belle sortie.

Demain, repos et balades pédestres et dernière sortie prévue lundi matin avec la montée de Crans-Montana.

2 routes possibles pour la première partie du col. Pour les cyclos, prendre à droite pour emprunter la vieille route. Départ de l'ascension à Lingwurm. En route, la pente est déjà aux alentours des 5%. A droite, le passage de la route du col du Simplon entre le Glisshorn et le flan Ouest du Fülhorn. L'impresionnante série de ponts… …et de viaducs de la nouvelle route. Après Lowina, la pente de cabre à 8/9%. Les dernières habitations. Une vue magnifique sur Brig et la vallée du Rhône. Je me sens à l'aise sur ce passage à 10% ! Une vue qui montre un aperçu du fort pourcentage de la pente. Il n'y a quasiment pas de circulation, on peut mieux profiter de la chaussée.Un oratoire sur le bord de la route, derrière un ravin vertigineux, peut-être pour prier un saint qui protège les cyclos ! Les chalets de Geiggla accrochés sur le flanc du Glisshorn. Le Glishorn (alt. 2525 m) paraît très imposant ! Une petite route de montagne bien sympathique. Fin de la vieille route entre plusieurs billots de bois remontés du fond de la vallée. Jonction avec la nouvelle route, des travaux sont en cours pour amméliorer l'amménagement. Tout au fond de la vallée, une piste forestière passe par un pont pas très rassurant du tout... Le pont de Ganther... impressionnant ! Les pentes du Wasenhorn (alt. 3246 m). Au centre, on aperçoit la route qui grimpe encore plus haut ! Plus haut, la route se dirige vers le Sud. En approche du pont de Ganter. Hauteur au dessus de la vallée : 150 mètres ! Vue du côté Est. Le cyclo minuscule au centre, c'est moi ! La photo a été prise juste après un lacet, on peut se rendre alors compte du dénivelé à grimper ! Avant le lacet cité sur l'image précédente. Il y a quelques ponts à franchir. La route est très large et les véhicules peuvent doubler sans problème. Un aperçu du pont de Ganter. Le pont de Ganter plusieurs centaines de mètre en contrebas. Vue sur la route de l'autre côté de la vallée juste avant le pont de Ganter. Passage à 7%. Pente peinard aux abords de Rothwald. Les premiers paravalanches après Rothwald. Au détour d'un lacet, premier aperçu sur le col du Simplon. En cette fin d'avril, le col est encore enneigé mais praticable. Beaucoup de béton mais c'est le prix à payer pour atteindre le col du Simplon. Fonte des neiges au-dessus des paravalanches. Une dernière série de paravalanches. La neige est très présente. Un rocher stoppe la progression des paravalanches. En fait, la route passe dans un tunnel. Vue en arrière de la série de paravalanches. A la sortie du tunnel. Les derniers mètres du col du Simplon. Passage au col du Simplon.Un nouveau 2000 accroché au tableau de chasse. Quelques bâtiments en contrebas du col. L'hiver doit être rude ! Mine de rien, ça caille ! Aigle d'Erwin Friedrich Baumann érigé sur le col du Simplon. Un aigle de pierre haut de huit mètres qui rappelle la seconde Guerre mondiale. Les pentes du Hübschhorn (alt. 3192 m). Les premiers mètres du versant Sud. En jetant un regard en arrière, on découvre une vue magnifique sur les Alpes bernoises avec le Bietschhorn et les pentes recouvertes de glaciers du Fletschhorn et du Weissmies, hauts de plus de 4000 mètres.  Vue sur les derniers kilomètres du versant Nord. Panorama (Auteur : Rolf Nagel) Profil du versant Nord.

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