Jeudi 8 juin 2023 / 82 km / D+ 1479 m / 4h42
Lever vers 6h45, c’est encore bien matinal pour des vacances après une heure identique pour la sortie de la veille ! Mais je veux profiter à fond de ce petit séjour alpestre. J’entame ma 5e sortie montagneuse d’affiler et après 3950 m de D+ dans les jambes (+ 1 tour du Lac d’Annecy l’après-midi la veille en guise de « récupération »), je me sens assez en forme pour réaliser la plus grosse de la semaine : une ascension au Semnoz (1670 m) via le Col de Leschaux (897 m).

Après un bon petit-déjeuner et m’être mis en tenue (je prépare toujours mon vélo, les bidons, l’alimentation et le guidage GPS la veille au soir), je démarre à 7h30. Comme d’habitude, depuis Doussard, j’emprunte la Voie verte pour me rendre au point de départ de ma première ascension. Je l’adore, c’est vraiment pratique pour rallier toutes les ascensions qui entourent le Lac d’Annecy. Calme et sans difficulté aucune, elle me permet de m’échauffer tranquillement tout en profitant du magnifique décor offert par les sommets alentour. Et il y a toujours un truc particulier à voir, là ce matin, c’est des vols de montgolfières. J’en compte 4 en prenant la direction d’Annecy et j’en croise une autre qui décolle à Brédannaz.



Après 13,7 km depuis Doussard, j’atteins St-Jorioz. Je quitte la piste la Voie verte pour emprunter la D10b et attaquer la première ascension de cette sortie : le Col des Leschaux (897 m). Je l’ai déjà gravi en 2015 par son versant Nord traditionnel depuis Sévrier. Sur mon site Alpes4ever, j’ai recensé pas moins de 10 variantes, c’était une occasion d’en découvrir une nouvelle et je n’en attendais pas moins qu’elle soit bien plus bucolique que son versant Nord traditionnel depuis Sévrier, déjà gravi en 2015, qui est sympa mais un tout petit peu monotone.
Cette variante longue de 13,5 km, emprunte les pieds du versant Est de la Montagne d’Entrevernes et du Roc des Bœufs qui ont la forme de grosses collines. La route passe par plusieurs hameaux et villages, dont les principaux sont St-Eustache et la Chapelle-St-Maurice. Son profil est beaucoup plus dur que le versant Nord traditionnel depuis Sévrier avec plusieurs passages à près de 7% de moyenne. Voilà une belle mise en jambe qui m’attend.


Les 900 premiers mètres sont assez faciles avec une pente à 2,5%. Bien, ça me permet de monter tranquillement en température. Puis une très jolie série de 10 lacets vont me guider jusqu’au hameau de Puget. Durant 4 km, la pente va osciller entre 6 et 7%. C’est plaisant car très régulier et les lacets permettent d’avoir différents points de vue sur le Lac d’Annecy et les sommets alentours. Bien sûr, la Montagne du Semnoz est bien visible et attend patiemment ma venue… Le dernier kilomètre à 4% me permet de reprendre un peu mon souffle et d’atteindre Puget sans difficulté.









Au hameau du Puget, après 6 km depuis St-Jorioz, je franchis un premier point culminant situé à 795 m d’altitude. J’enchaîne avec une… descente. Longue de 1350 m à 7%, via le hameau du Cruet, elle me dépose à une intersection avec la D10.


Une fois rejoint la D10, il faut se remettre à l’ouvrage pour entamer une nouvelle montée qui va me guider jusqu’à la Chapelle-St-Maurice. Longue de 3,6 km, la déclivité va passer progressivement de 5,5% durant 1150 mètres en passant par St-Eustache, puis à près de 7% sur les 2450 mètres suivants. Là aussi, une série de 6 lacets et une pente assez régulière va me permettre de grimper cette nouvelle difficulté assez sereinement.




Une fois arrivé à la Chapelle-St-Maurice, j’atteins un second point culminant situé à 935 m d’altitude. Vous noterez que je me trouve à une altitude supérieure au Col de Leschaux, qui est situé à 897 m d’altitude. C’est donc dans une nouvelle descente de 1550 mètres, entrecoupée d’un léger faux plat montant, que je vais rejoindre le Col de Leschaux. Parfait, voilà de quoi refaire un peu le plein d’énergie avant d’enchaîner avec le second plat du jour, le Semnoz, assurément moins digeste que le premier ! Mais néanmoins, pour cette variante du Col de Leschaux, c’est un bon petit D+ de 571 m qui me pèsera un peu dans les jambes pour l’ascension suivante…



Je fais une petite pause au Col de Leschaux et tout en avalant une barre de céréales, je fais un petit point sur l’ascension suivante : le Semnoz. Culminant à 1670 m, cette ascension est longue de 13,5 km. Pour avoir déjà gravi ce versant en 2015, je sais qu’il n’est pas insurmontable malgré les 786 m de D+ à 6% de moyenne. Mais ça reste un joli morceau et il est assez piégeux avec son replat intermédiaire qui laisse penser que la partie finale sera facile…

Allez c’est parti. Je démarre pour une petite rampe de 600 m à 5,5% qui me hisse à Leschaux. La traversée de ce dernier – longue de 750 m – est assez facile car il faut enchaîner 2 descentes entrecoupées d’un faux plat montant. On peut aussi profiter d’une jolie vue sur le Massif des Bauges.


À l’issue d’une courte descente située à la sortie de Leschaux, la route amorce une remontée assez brusque – 350 m à 7,5% – puis aborde une série de 5 lacets répartie sur 5,4 km. La pente va osciller entre 6 et 7% sur une voie assez large. Cette dernière est bordée d’une paroi calcaire à sa gauche, et étant très exposée par rapport au soleil, il n’est pas rare que ce soit un vrai four l’après-midi en période estivale. En ce milieu de matinée, la chaleur n’est pas encore trop présente, ça me va parfaitement, moi qui ne l’aime pas trop.
Je trouve un rythme qui me convient bien et grimpe patiemment les 5 lacets dont 3 sont relativement assez longs, ce qui accentue le fait de subir un peu plus la pente. J’apprécie l’instant car j’aime bien grimper des ascensions en dehors de la période touristique, il n’y a quasiment pas de circulation en ce milieu de semaine de début juin.



À la sortie du cinquième virage, un replat bienvenu se présente. Durant 2450 mètres, la déclivité va lâcher du lest pour osciller entre 4,5 et 5% et même passer à 0% dans les derniers hectomètres. Par contre, il n’y a plus de vues à s’offrir pour l’instant car on évolue dans un milieu forestier. J’en profite pour recharger les batteries et bien boire et veille à ne passer que 2 dents de plus car je sais que la partie finale sera assez soutenue.


Après un replat globalement rectiligne, un nouveau virage (n°6) annonce la reprise des hostilités. Sur les 3200 mètres suivants répartis sur 5 lacets, ils vont m’obliger à fournir un nouvel effort bien plus conséquent. Même si la pente passe dans un premier temps à 6,5% sur 950 m, les passages suivants proposent une déclivité grimpant entre 7,5 et 8,5% (entrecoupés d’une légère accalmie avec 500 m à 6,5% entre le virage 9 et 10).
Les ascensions accumulées au cours de la semaine commencent à me peser un peu mais je sais que j’en ai bientôt terminé… Puis ma lassitude s’évanouit dans le dernier lacet qui sort de la forêt et qui offre une vue dégagée et magnifique sur les alpages d’un vert rayonnant qui entourent le sommet de la Montée du Semnoz (1670 m). Gardé par le Crêt de Châtillon tout proche, qui a 1702 m d’altitude, est le point culminant de la Montagne du Semnoz. On ne devrait d’ailleurs pas prononcer le « z » car le nom en arpitan est Semeno.




Le 11e et dernier virage lance les 800 derniers mètres à grimper jusqu’au sommet de la Montée du Semnoz. Ils sont assez faciles avec une pente à 4%, une douceur qui permet de bien finir ! Le panorama est sublime dans ce final car il s’étale de la Tournette (Massif des Aravais), en passant par le Mont Blanc (aujourd’hui caché dans les nuages), au Massif des Bauges.






Au sommet de la Montée du Semnoz, j’apprécie ce bel instant d’avoir réussi une nouvelle et très belle sortie, la cinquième de suite. C’est mon troisième passage au sommet de la Montée du Semnoz, deux via le Col de Leschaux et un depuis Annecy. Il me manque encore le versant depuis Quintal à mon palmarès.
Il ne me reste plus qu’à faire demi-tour. Je n’ai pas prévu de descendre par le versant opposé jusqu’à Annecy car je ne voudrais pas rentrer trop tard à Doussard. Par contre, je descendrai le Col de Leschaux par le versant Nord traditionnel jusqu’à Sévrier. Cette belle sortie s’est soldée par 82 km et 1479 m de D+. Il me reste encore un peu d’énergie pour réaliser une dernière sortie demain avant la fin de mon séjour avec les Cols et Collet de Tamié. Et ça va être sympa car je vais grimper en compagnie de mon épouse…
Juin 2023 / Alpes / Doussard (Haute-Savoie)
- Sortie n°1 : Col de Bluffy – 630 m / Col de la Forclaz de Montmin – 1150 m > Lire le récit
- Sortie n°2 : Col de Chérel – 1495 m > Lire le récit
- Sortie n°3 : Montée d’Entrevernes – 1142 m > Lire le récit
- Sortie n°4 : Col de l’Arpettaz – 1581 m > Lire le récit
- Sortie n°5 : Col de Leschaux – 897 m / Semnoz – 1670 m > Lire le récit
- Sortie n°6 : Col de Tamié – 907 m / Collet de Tamié – 958 m