Alpes – Doussard / Col de l’Arpettaz

Mercredi 7 juin 2023 / 53,2 km / D+ 1210 m / 3h34

Lever vers 6h45, c’est bien matinal pour des vacances ! Mais le programme de la journée est un petit peu chargé, avec d’abord une sortie montagneuse au Col de l’Arpettaz pour ce matin, j’ai aussi prévu cet après-midi un tour du Lac d’Annecy à vélo en compagnie de mon épouse. Il faut que je sois rentré vers midi pour faire plus tranquillement la transition entre les deux activités.

Le Col de l’Arpettaz était l’objectif principal de ma semaine. Je l’ai déjà gravi en 2015 mais cela avait été un peu une déception car j’avais malheureusement terminé l’ascension dans les nuages ! J’avais donc une jolie revanche en tête et avec de belles éclaircies au programme de cette journée, les conditions étaient bonnes pour pouvoir la prendre…

Col de l’Arpettaz.

Par contre, pour pouvoir faire ma boucle plus sereinement en respectant les horaires prévus, je zappe ainsi les 20 km aller-retour que j’aurais dû faire depuis Doussard en faisant une approche en voiture jusqu’à Marlens. Je me gare juste à côté du Camping du Champ Tillet où j’avais passé un merveilleux séjour estival en 2015.

À 8h, je décolle pour une boucle identique à celle de 2015. Je pends la Voie verte en direction d’Ugine. Légèrement descendante, c’est vraiment idéal pour s’échauffer tranquillement durant les 7 km qui me séparent du pied de l’ascension situé à Ugine. Je franchis aussi à cette occasion la frontière entre les départements de Haute-Savoie et de la Savoie.

Sur la Voie verte en direction d’Ugine. Je profite d’une belle vue sur quelques sommets du Massif du Beaufortin dont certains sont encore enneigés.

Me voilà quelques instants plus tard à Ugine où démarre mon ascension du jour : le Col de l’Arpettaz qui est l’un des plus beaux cols de Savoie. On l’appelle aussi le Col de l’Arpett « e » en arpitan (ou francoprovençal) pour les locaux qui l’utilisent encore couramment de nos jours ! Bon, pas facile à prononcer, si vous dites Arpetta « az » à un local, il ne comprend rien, par contre si vous vous adressez à un Parisien ou à un Bourguignon comme moi, il a compris ha ha ha ! Et encore, je ne vous parle pas de la prononciations des noms en -oz, -az, -ex, -ix !

Situé à 1581 m d’altitude, c’est une rude montée de 16,2 km à 7% de moyenne qui m’attend. Mais je me délecte à l’avance de l’effort à fournir : ses 1168 m de dénivelé sont répartis sur près de 40 lacets ! Plus il y a de lacets, plus j’adore ! Et je trouve cela plus « facile » que de longs bouts droits que l’on peut rencontrer dans d’autres ascensions.

Autre avantage de cette ascension, c’est la tranquillité ! Sur ce versant Sud-Ouest, la route communale (voie communale n°25B), étroite et un peu cabossée (ça ne gène absolument pas dans le sens de la montée), ne dessert que quelques chalets et fermes d’alpages en plus du Col de l’Arpettaz. Et autant vous dire qu’en ce milieu de semaine de début juin, je ne vais croiser que 2 véhicules et 2 cyclistes !

J’ai aussi une belle revanche à prendre par rapport à ma première ascension réalisée en 2015 qui s’était déroulée dans les… nuages !

Le départ de l’ascension du Col de l’Arpettaz à Ugine.
Col de l’Arpettaz – Un profil bien saignant !

Quelques lacets sans trop de difficultés – 1,9 km à 5% – me font prendre un peu de hauteur et traverser Ugine, petite ville qui a du mal à offrir un quelconque charme car elle très industrieuse surtout avec son énorme aciérie électrique et ses cheminées qui crachent de la fumée. Par contre, les points de vues sont très sympas avec d’abord un aperçu du décor qui va m’être offert dans l’ascension du Col de l’Arpettaz – les Aiguilles du Mont suivies du Mont Charvin – puis une vue plongeante sur le Val de Chaise – la Tournette et la Dent de Cons.

Un magnifique décor se met rapidement en place, je vais grimper tout là-haut…
Le Château d’Ugine au milieu des immeubles : très moche, la commission urbanisme de la ville a fait du bon boulot !
Dans les lacets d’Ugine, vue sur la Tournette.
Depuis Ugine, la vue sur la face Est du Mont Charvin est impressionnante !

Dans un lacet, je ne rate pas la bifurcation à droite qui va me faire quitter Ugine et me faire retrouver sur une route au calme. Les 2400 prochains mètres me permettent de finir de monter en température en alternant les passages doux (1,7 km cumulés entre 2,5 et 4%) et un peu plus durs (700 m cumulés entre 6,5 et 7%).

Dans un lacet, on échappe enfin à Ugine en empruntant une toute petite route.
Vue sur la Dent de Cons.
La vue plonge sur le Val de Chaise.

J’arrive à une bifurcation, je prends à droite direction Mont Dessous. C’est ici que débute les véritables hostilités. Le ton est d’ailleurs donné d’entrée avec un passage de 250 m à 9% ! La pente se calme un peu à 7% sur 700 m entre les hameaux de Mont Dessous et Mont Dessus. Mais reprend de plus belle en traversant Mont Dessus avec 350 m à 9,5% !

Les 7500 mètres suivants se poursuivront sur le même thème infernal : une déclivité comprise entre 8 et 9% ! Mais comme je l’ai indiqué un peu plus haut, pas moins de 40 lacets permettent de rythmer l’ascension et dans certains virages ayant un profil moins pentu, il est possible de se relâcher un peu sur quelques mètres. De plus, la pente est assez régulière et permet d’adopter un effort constant.

Dernier panneau indicateur. Il n’y aura plus de bifurcation. C’est ici que débute les véritables hostilités…
Vue sur le Mont Charvin.
Petite chapelle abandonnée (1863) à la sortie de Mont dessous.

Au-dessus de Mont dessus, je m’offre de magnifiques panoramas sur le Mont Mirantin et la Roche Pourrie du côté du Massif du Beaufortin, le Val de Chaise, la Dent de Cons. Je peux même apercevoir les sommets de la Chaîne de la Lauzière.

Mont Mirantin et la Roche Pourrie du côté du Massif du Beaufortin.
Je peux même apercevoir les sommets de la Chaîne de la Lauzière.
Vue sur le Val de Chaise dans un lacet après Mont dessus.

Peu après, la route va s’engouffrer dans une épaisse forêt mais cette dernière est entrecoupée de clairières de petits prés qui laissent entrevoir la face abrupte et magnifique des Aiguilles du Mont. Des petits chalets d’alpages comme ceux des Carons ou de Vérel sont disséminés ça et là et agrémentent l’ascension. La forêt est belle avec un mélange harmonieux de feuillus et de résineux. Je suis quasiment seul, mon effort est régulier, je me sens bien, je prends carrément mon pied !

La route s’engouffre dans une épaisse forêt.
L’un des 40 lacets du Col de l’Arpettaz.
Chalets d’alpage des Carons sous les Aiguilles du Mont.
Le blason est celui de l’ancien duché de Savoie et est utilisé par tradition tant en Savoie qu’en Haute-Savoie.
D’autres chalets d’alpage.
Le Mont Charvin fait un petit coucou.
Grande clairière près de Vérel.
Un autre lacet, le 23e il me semble…

À 12,1 km depuis Ugine, j’arrive à un endroit qui va m’offrir l’un des plus beaux panoramas de l’ascension : le parking du Méruz. Situé au milieu d’un vaste pré, ce petit parking propose de profiter de plusieurs points de vue exceptionnel à l’aide d’une table d’orientation. Autant vous dire que je n’ai pas hésité à faire une pause pour réaliser quelques photos bien sympas !

La table d’orientation du Méruz.
Depuis le parking du Méruz, vue sur la Dent de Cons et la Pointe de la Sambuy du côté du Massif des Vosges.
Depuis le parking du Méruz, quel fantastique panorama !
Depuis le parking du Méruz, vue sur les Aiguilles du Mont (au centre) et le Mont Charvin (à droite).
Depuis le parking du Méruz, je suis quasiment au pied des Aiguilles du Mont.

Peu après le parking du Méruz, j’ai droit à l’un des très rares replats de cette ascension avec 150 m à 3,5%. Le répit est de courte durée et il faut enchaîner avec 700 m à 8% qui conclut tout de même le long passage de 7,5 km à 8/9%. La pente va enfin faire relâche en passant à 6,5% sur les 1100 prochains mètres. Il faut en profiter pour se refaire une petite santé avant le final.

C’est aussi à cette occasion que l’on sort définitivement de la forêt et se retrouver au milieu des alpages. Je croise un troupeau de vaches qui déambulent toute seules sur la route. Je passe très prudemment sur le côté de la route pour ne pas les effrayer. Elles semblent inoffensives mais je n’ai pas trop envie d’être bousculé par un coup de tête de ces braves bêtes qui pèsent en moyenne près de 500 kg !

Je croise un troupeau de vaches.
Je sors définitivement de la forêt. Vue sur un nouveau sommet, celui de Praz Vechin.
Les lacets passent à proximité des Aiguilles du Mont (alt. 2132 m) qui semblent un peu moins impressionnantes depuis qu’on a pris de la hauteur (alt. 1400 m).
Le Col de l’Arpettaz est un peu plus haut mais il n’est pas encore visible.

Au niveau de la Ferme d’alpage de la Maisterière, les lacets se resserrent pour gravir une butte herbeuse. La pente se cabre à 9/10%… il faut faire un bel effort sur 1 km ! Mais ça passe sans problème, j’ai été moins surpris et j’ai mieux gérer que lors de mon premier passage il y a 8 ans. Et puis le décor est tellement incroyable avec la masse si imposante du Mont Charvin et la magnifique harmonie des couleurs entre gris minéral et vert éclatant, que je profite à fond du moment.

Un magnifique lacet, le 36e.
On se rapproche de la partie sommitale du Mont Charvin. Il reste quelques petits névés.
Dans le final, il y a un champ assez spectaculaire de gros blocs de rochers. Les restes d’un (très) ancien éboulement ?
Le Col de l’Arpettaz est tout proche mais on ne le voit pas encore.

La déclivité lâche du lest à l’approche du sommet de l’ascension et dans le dernier kilomètre passera à 7/7,5% et même à 4% dans les 150 derniers mètres. Ce n’est que dans les 500 derniers mètres que le Col de l’Arpettaz se dévoilera à mes yeux.

Il y a un petit gué à traverser. On peut imaginer qu’il doit y avoir un petit ruisseau à franchir lors de la fonte des neiges au début du printemps ou après une grosse averse…
Vue sur le Mont Bisanne du côté du Massif du Beaufortin.
Le Col de l’Arpettaz se dévoile enfin les 500 derniers mètres.
Les Aiguilles du Mont ont bien changé de physionomie depuis le pied de l’ascension.
Les derniers mètres avant l’arrivée au Col de l’Arpettaz.

Me voilà au sommet du Col de l’Arpettaz à 1581 m d’altitude. Mon second passage après celui de 2015. Et on peut dire que j’ai pris une belle revanche car j’ai bénéficié d’une très belle météo. De plus, j’ai super bien géré mon ascension et réalisé parfaitement le final. Je suis aussi très heureux de profiter de la très belle récompense qui m’est offerte par ce Col de l’Arpettaz avec un décor incroyable et des magnifiques panoramas ! Je valide, c’est l’un des plus beaux cols de Savoie !

Des nuages sont apparus mais même s’ils frôlent le sommet du Mont Charvin, ils ne gâchent absolument pas mes photos. Par contre, je ne verrais pas un sommet assez célèbre…

Col de l’Arpettaz – 1581 m.
Mon second passage, bien mieux réussi que le premier, 8 ans auparavant.
Vue sur la Dent de Cons du côté du Massif des Bauges.
Vue sur l’arrivée du versant opposé.
Depuis le Col de l’Arpettaz, on peut profiter d’un beau panorama sur une partie de la Chaîne des Aravis.

Après avoir avalé une pâte de fruits, je file dans le versant opposé pour basculer dans le Val d’Arly. Je ne prendrais que quelques photos pour ne pas trop traîner mais aussi pour profiter d’une magnifique descente, tout en restant assez concentré car les pentes ont souvent avoisiné avec les 9/10%. Je me promets de revenir au Col de l’Arpettaz mais de grimper cette fois-ci ce versant du côté du Val d’Arly (à l’heure où j’écris ces lignes, j’y suis revenu en 2025…).

Vue sur le Treu du côté du Val d’Arly.
Depuis le Retorney, un splendide panorama sur le Mont Charvin.
Depuis le Retorney, panorama sur le Signal de Bisanne du côté du Massif du Beaufortin.
Depuis le Retorney, panorama sur le Mont Mirantin du côté du Massif du Beaufortin.
Bien sûr, on peut bénéficier d’une vue incroyable sur le Mont Blanc mais il joue à cache-cache avec moi aujourd’hui !
Le Val d’Arly avec Crest-Voland et la montée du Col des Saisies. Le Mont Blanc est caché dans les nuages…
Retour sur Ugine via Bange.
Retour à Marlens et vue sur le Col de l’Épine (grimpé en 2015).

Je suis revenu tranquillement à Ugine puis à Marlens. Voilà une boucle parfaite pas très longue avec 53 km mais avec un D+ bien cossu de 1210 m. Je suis bien content car je ne termine pas trop entamé. Impeccable, car il me faudra un peu d’énergie pour réaliser un tour du Lac d’Annecy (dans le sens horaire, 41 km et 251 m de D+) prévu cet après-midi en compagnie de mon épouse. Et demain, j’ai prévu une grosse sortie au Semnoz…

  • Sortie n°1 : Col de Bluffy – 630 m / Col de la Forclaz de Montmin – 1150 m > Lire le récit
  • Sortie n°2 : Col de Chérel – 1495 m > Lire le récit
  • Sortie n°3 : Montée d’Entrevernes – 1142 m > Lire le récit
  • Sortie n°4 : Col de l’Arpettaz – 1581 m
  • Sortie n°5 : Col de Leschaux – 897 m / Semnoz – 1670 m
  • Sortie n°6 : Col de Tamié – 907 m / Collet de Tamié – 958 m

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