Alpes – Doussard / Montée d’Entrevernes

Mardi 6 juin 2023 / 36,3 km / D+ 773 m / 2h24

Lever vers 7h30, c’est un poil plus tôt que d’habitude pour ces petites vacances mais il ne faut que je ne sois pas rentré trop tard car j’ai programmé une promenade en bateau sur le Lac d’Annecy en début d’après-midi. J’ai aussi choisi une ascension pas trop longue et rapidement accessible depuis Doussard avec la Montée d’Entrevernes. Culminant à 1142 m d’altitude, c’est l’occasion de découvrir l’une des ascensions les plus méconnues qui entourent le Lac d’Annecy et je ne serais pas déçu car elle m’offrira beaucoup de plaisir autant pour l’effort que pour les yeux.

À Entrevernes (photo alpes4ever).

À 8h20, je décolle. Comme les jours précédents, je peux m’échauffer tranquillement en empruntant la Voie verte en direction d’Annecy. La météo est au beau fixe, nickel, même si j’oublie bêtement mon bidon en partant. C’est seulement au bout de 2 km que je m’en aperçois. Pas envie de faire demi-tour, tant pris j’improviserais en essayant de m’abreuver à quelques fontaines.

Le début des 7,5 premiers kilomètres a été animé par la présence d’imposantes montgolfières et un vol d’ULM très particulier.

À la sortie de Doussard, un gros ballon oscille légèrement…
Une montgolfière s’apprête à décoller !
Un petit coup d’œil vers Doussard. Hier matin, j’ai grimpé au Col de Chérel.
Une autre montgolfière prête au décollage.

Après avoir observé brièvement les montgolfières prêtes à décoller, je ne suis pas arrêté pour voir leur envol car j’avais quand même un horaire à respecter. Un peu plus loin, j’aperçois un ULM escorté d’un étrange cortège… ce sont des oies !!! Je pense tout de suite au film « Donne-moi des ailes » (de Nicolas Vanier avec Jean-Paul Rouve) qui raconte l’histoire vraie de Christian Moullec, l’homme qui vole avec les oiseaux, cygnes, grues, bernaches et oies. Quelle chance de voir ce spectacle ! J’ai appris par la suite que cette pratique a été reprise en mode « touristique » par une société locale Delta Evasion. Pour tout savoir, c’est ici.

Au hameau de Brédannaz, le long de la Voie verte, j’ai le plaisir de revoir (après 2015) la fameuse locomotive à vapeur. C’est un symbole qui rappelle que la Voie verte était une ligne de chemin de fer qui reliait Annecy à Albertville et ouverte au trafic voyageur de 1901 à 1938. Elle a été déclassée et partiellement reconvertie en Voie verte jusqu’à Ugine. Pour la petite histoire, la locomotive à vapeur – datant de 1911 – n’appartenait pas à cette ligne mais au dépôt de Longueau dans le département de la Somme ! Elle en est partie en 2005, confiée à l’association Les Amis de Brédanne et placée à côté de l’ancienne maison de garde-barrière de Brédannaz.

La fameuse locomotive à vapeur située au hameau de Brédannaz, sur la commune de Doussard.

Quelques coups de pédales plus loin, me voici à la pointe de Duingt qui marque la partie médiane du Lac d’Annecy. J’aperçois le Château de Châteauvieux dit communément, par erreur, Château de Duingt. Or, ce dernier est situé sur un promontoire rocheux qui domine le bourg sous la forme d’une tour (rénovée) et des ruines de son enceinte. On ne distingue pas cette dernière car elle est cachée par des arbres. Dans tous les cas, elle se trouve juste à l’aplomb d’un tunnel que je vais traverser. Long de 188 m, il est agréable à franchir car il est assez large et très bien éclairé.

J’arrive à la pointe de Duingt et aperçois le Château de Châteauvieux.
Duingt, à la sortie du tunnel.
Depuis Duingt, on peut apercevoir la Montagne du Semnoz. C’est au programme du séjour…
Par contre pour aujourd’hui, je vais gravir une autre montagne, celle d’Entrevernes.

À la sortie du tunnel, je longe Duingt et me retrouve assez rapidement au pied de l’ascension du jour : la Montée d’Entrevernes. Elle n’est pas très longue avec près de 10 km mais bien ardue avec ses 7,5% de moyenne malgré son altitude relativement modeste avec ses 1142 m. Bon, on peut dire qu’une autre ascension voisine, un peu plus connue comme celle du Col de la Forclaz de Montmin, avec ses 1150 m, donne aussi du répondant !

Col de Chérel / Versant Nord


Allez, c’est parti pour découvrir cette montée inédite située dans le Massif des Bauges. Je quitte la Voie verte pour aller à un petit rond-point situé à droite sur la D1508 qui sera le point de départ de mon ascension. Je fais le tour du rond-point pour suivre la D8. Cette manœuvre me permet de démarrer plus tranquillement avec 200 m à 4,5% jusqu’à la Voie verte que je traverse pour enchaîner avec un bon raidard de 300 m à… 9,5% ! Ouch, j’ai connu mieux comme mise en jambes ! Heureusement, je peux relâcher mon effort en entrant dans le hameau d’Héré en passant sur une pente à 7% sur les 1700 mètres suivants. Je fais une toute petite pause pour prendre le discret Château d’Héré.

J’emprunte la D8. Au centre, on peut apercevoir un autre château, celui d’Héré.
Une fois la Voie verte franchie, on attaque frontalement un raidard de 300 m à 9,5%.
Au pied des premiers contreforts de la Montagne d’Entrevernes.
Le Château d’Héré.
La pente repasse à 7% dans le hameau d’Héré.

Àla sortie d’Héré, je vais enchaîner avec 4 lacets sur une route tranquille qui se faufile entre deux montagnes : le Taillefer à ma gauche et celle d’Entrevernes à ma droite. Ces derniers font partie des nombreux « synclinals » – qui ont une forme très allongée surmontée d’une crête calcaire – qui bordent le Sud du Lac d’Annecy. J’ai toujours trouvé l’enchaînement assez particulier et spectaculaire – pour les citer de l’Est vers l’Ouest – de la Montagne du Charbon, du Taillefer, de la Montagne d’Entrevernes (couplée avec le Roc des Bœufs) et de la Montagne du Semnoz. On ne trouve pas d’endroit qui y ressemble ailleurs dans les Alpes.

Pour l’instant, l’ascension est très agréable car la pente est « douce » avec ses 7% et je peux m’offrir quelques jolies vues du côté du Lac d’Annecy. La météo est au beau fixe et la température, située autour des 24-25°C est parfaite !

À la sortie d’Héré, route calme et agréable.
Des lacets permettent de profiter d’une jolie vue sur les Dents de Lanfon.
Un peu plus haut, vue sur le Lac d’Annecy et le Château d’Héré.
La route se faufile à droite du Taillefer.
Les lacets se déroulent dans un décor champêtre entre prés et forêt.

Après la série de 4 lacets, la route va prendre une allure plus rectiligne et de ce fait, « tailler » un peu plus dans la pente en passant à 8% sur 800 m jusqu’au hameau des Maisons. Je n’ai fait que 3 km d’ascension depuis Duingt mais je fais un petit détour dans le hameau afin de me mettre en quête d’une fontaine.

Souvenez-vous, je suis parti sans bidon et il faut que je veille à boire sinon je vais forcément me déshydrater et cela risquerait de me poser des problèmes au cours de cette ascension… J’ai de la chance, je déniche une borne-fontaine dans le bas du hameau. Je m’abreuve d’une eau fraîche et délicieuse jusqu’à ce que je n’aie plus soif. Rassuré, je reprends mon ascension tout en me disant que je trouverais bien un autre point d’eau un peu plus haut à Entrevernes.

J’arrive au hameau des Maisons blotti au pied de la Montagne d’Entrevernes.
Un joli petit oratoire dans le hameau des Maisons.
La borne fontaine se trouve encastrée dans un muret dans le bas du hameau.

Je retourne sur la D8 et attaque un nouveau passage assez soutenu : 900 m à 9% toujours sur une route assez rectiligne. Ça passe pas trop mal mais il faut maintenir un certain effort en enchaînant avec 800 m à 8% jusqu’à Entrevernes. Les affaires se calment en atteignant l’église qui se trouve au centre du village.

Une petite photo pour la pancarte !
En se retournant, belle vue du côté du Lac d’Annecy.
Ça monte jusqu’à l’église !
L’église d’Entrevernes.

Après l’église, je peux refaire un peu le plein d’énergie avec un replat 450 m à 2% et aussi une nouvelle petite pause car j’ai déniché une nouvelle borne-fontaine située à côté d’un abribus. Je bois moins n’ayant pas trop soif mais c’est pour bien m’hydrater car je ne suis pas sûr de trouver une autre source d’eau dans la seconde partie de l’ascension.

La seconde partie ? Oui, car la Montée d’Entrevernes ne se termine pas à Entrevernes ! L’ascension va se poursuivre durant 5 km jusqu’à un point culminant situé au Parking de la Perrière à 1142 m d’altitude. Je vais à cette occasion quitter la D8 et emprunter une route communale. Cette dernière va se hisser sur une « nouvelle » montagne appelée le Roc des Bœufs. C’est une drôle de particularité car le Roc des Bœufs est dans le même prolongement que la Montagne d’Entrevernes ! Il y a juste un col, celui de la Cochette (alt. 1298 m) qui fait une courte encoche en guide de séparation.

Je précise que ce col n’est pas cyclable (poussage difficile selon le Club des Cent Cols) mais il peut être atteint plus « facilement » par son versant Ouest depuis St-Jorioz avec un VTT ou un gravel.

Le replat se termine donc à la sortie d’Entrevernes et il faut prendre à droite la direction du Col de la Frasse (je n’irais pas jusqu’à ce col et vous expliquerais pourquoi un peu plus bas dans ce récit). C’est une route communale qui se termine en cul-de-sac. Par contre, il y a un panneau qui m’inquiète… avec la mention « Route barrée » que tous les cyclistes de l’univers entier n’aiment pas du tout ! À 600 m, il y aurait des travaux… bon, je m’élance, on verra bien comment ça se présente et voir si je peux franchir ou contourner la zone de travaux…

Environ 150 m après l’église, une borne fontaine se trouve à côté d’un abribus.
À la sortie d’Entrevernes, il faut suivre la direction du Col de la Frasse. Par contre, le panneau « Route barrée » m’inquiète un peu…

En empruntant la Route de la Montagne, il faut se remettre à l’ouvrage avec d’abord 800 m à 7,5% jusqu’à un premier lacet. Puis à la sortie de ce dernier, la pente s’accentue un peu plus en passant à 8% sur le kilomètre suivant. Je vais aussi enchaîner sur 2 lacets qui permettent d’apprécier un magnifique paysage qui se découvre bien plus sur les Dents de Lanfon et la Tournette du côté du Massif des Aravis et sur la Montagne du Charbon du côté du Massif des Bauges… superbe !

Je remarque une tranchée récente mais recouverte sur la gauche de la chaussée… à coup sûr la mise en place d’un réseau pour la fibre. C’est fou les investissements qui sont réalisés pour équiper quelques chalets… Bref, ça va peut-être faire mes affaires car ça veut dire que c’est un chantier mobile qui ne prend généralement pas trop de place. Et ça n’a pas loupé, entre le 2e et 3e lacet, il y a juste une tractopelle et un camion qui travaillent sur le bord de la route. Ça passe tranquille, je salue les ouvriers avec mon plus grand sourire tout en signalant que je traverse prudemment la zone de travaux. Ils me saluent à leur tour. Ouf, je ne suis pas tombé sur des grincheux qui m’auraient éventuellement interdit le passage !

Je suis sûr que nombre d’entre vous ont connu cette mésaventure avec toujours un type qui vous hurle méchamment dessus alors que vous tentez de négocier un passage de 50 ou 100 m maxi afin d’éviter un détour de 10 km !

Pour l’instant, c’est une jolie route asphaltée qui longe le Roc des Bœufs.
Une tranchée sur le bord de la chaussée, à coup sûr une pose de fibre en cours…
Au gré de plusieurs lacets, vue sur le Col de la Cochette qui sépare la Montagne d’Entrevernes du Roc des Bœufs.
Au-dessus d’Entrevernes. Vue sur les Dents de Lanfon et le Lanfonnet qui dominent le Lac d’Annecy.
Un peu plus sur la droite, la Tournette. On distingue bien le Col de la Forclaz de Montmin.
La Montagne du Charbon du côté du Massif des Bauges.
Dans le second lacet.

C’est donc de façon plus sereine que je poursuis mon ascension. Comme la route est « barrée », que c’est un cul-de-sac qui ne mène à presque nulle part, autant dire que je suis seul au monde ! Je traverse un tout petit hameau, celui des Fauges. Quand je sais que les 6 chalets qui le composent vont avoir la fibre, ça me fait sourire, il m’a fallu attendre près de 18 ans pour avoir la fibre (dont 15 ans de reADSL à 512 Ko, ça marque !) dans mon village (Corcelles-lès-Cîteaux) situé à seulement 15 km de Dijon sur une grande départementale !

Après le hameau des Fauches, la route s’élève encore plus sur les 1400 mètres suivants. La déclivité aussi avec 8,5% ! L’effort est certain mais le plaisir est là car la route évolue au milieu de charmants alpages. Un peu plus haut, je vais franchir une zone boisée qui m’offre un peu de fraîcheur.

Le hameau des Fauges.
La route s’élève… la vue porte vers le Val de Chaise et la Dent de Cons.
La route se dégrade un peu mais ça reste largement cyclable (à noter que cette portion a été refaite en 2025).
Seul au monde au milieu des alpages.
La route va traverser une zone boisée.
Un peu de fraîcheur bienvenue.

Un lacet dans la zone boisée me guide vers un passage moins pentu : 600 m à 7%. Ça fait un peu du bien quand même. J’atteins ainsi le Pleyu, un hameau minuscule avec 2-3 chalets. Après 9 km d’ascension, je vais atteindre bientôt son sommet mais je suis surpris par une… descente ! Ouh la, je n’aime pas trop ces trucs car ça veut souvent dire qu’on risque de terminer par une grosse remontée…

Ça descend d’ailleurs assez fort – 400 m à 7% – mais finalement, les 750 derniers mètres se déroulent tranquillement avec une déclivité à seulement 6,5%.

Le final me guide vers le sommet de cette ascension qui est situé au Parking de la Perrière à 1142 m d’altitude. Je ne peux aller plus loin, l’asphalte s’arrête juste ici pour laisser la place à une piste. Cette dernière mène à un col muletier, celui de la Frasse situé à 1379 m d’altitude. Il reste « seulement » 1,5 km pour éventuellement l’atteindre mais je renonce d’emblée à la chasse car je ne suis pas du tout équipé pour affronter une piste bien boueuse et une pente que je sais être à… 15% de moyenne ! Je me suis fait bien plaisir jusqu’ici, autant garder cet état d’esprit !

Le Pleyu. Il y a une petite descente juste après ce chalet…
La descente offre une vue sur le Col de Glaciers situé sur le Roc de four Magnin.
Et aussi sur le Val de Chaise et le Massif du Beaufortin tout au fond.
Dans le final.
Le Roc des Bœufs.
La route serpente au pied du Roc des Bœufs.
Les derniers mètres.
Arrivée au sommet de la Montée d’Entrevernes : le Parking de la Perrière à 1142 m d’altitude.
Fin de l’asphalte.
Une montée bien soutenue mais content !
Il n’y a pas de vue depuis le Parking de la Perrière.
Le Col de la Frasse à aller chasser ?
Heu non, chemin bien boueux et 1,5 km à 15% de moyenne, je passe !!!

Eh bien il ne reste plus qu’à faire demi-tour. J’ai un peu soif, je reboirais un coup à la borne-fontaine d’Entrevernes, même si je dois fournir un tout petit effort en remontant la petite côte du Pleyu. D’ailleurs, juste avant de gravir cette dernière, je m’offre une vue « flash » mais cool sur le Mont Blanc. Pas facile de le voir car il y a quelques nuages mais on devine bien son sommet immaculé…

La descente a été nickel et j’ai pu encore bénéficier de superbe panorama sur la Tournette et le Lac d’Annecy. Le retour à Doussard par la Voie verte a été très agréable. Une sortie « courte » avec 36 km mais au D+ bien fourni et ardu avec 773 m. De temps en temps, ça fait du bien de fournir un « petit » effort et de rentrer bien frais. Et j’en aurais besoin car il me reste 3 belles sorties + 1 tour du Lac d’Annecy à réaliser pour cette semaine…

Au retour, dans la remontée du Pleyu, on peut apercevoir le Mont Blanc ! Mais aujourd’hui, il est peu caché par les nuages..
Splendide panorama sur la Tournette !
Le Lac d’Annecy.
Retour tranquille à Doussard par la Voie verte.
  • Sortie n°1 : Col de Bluffy – 630 m / Col de la Forclaz de Montmin – 1150 m > Lire le récit
  • Sortie n°2 : Col de Chérel – 1495 m > Lire le récit
  • Sortie n°3 : Montée d’Entrevernes – 1142 m > Lire le récit
  • Sortie n°4 : Col de l’Arpettaz – 1581 m
  • Sortie n°5 : Col de Leschaux – 897 m / Semnoz – 1670 m
  • Sortie n°6 : Col de Tamié – 907 m / Collet de Tamié – 958 m

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