Alpes – Marlens / Cols de La Forclaz de Montmin et de Bluffy

Col de La Forclaz de Montmin – Col de Bluffy
Panorama sur le Lac d’Annecy depuis le Col de la Forclaz de Montmin.

Samedi 22 août / Distance 51 km / D+ 979 m / 2h55

Aujourd’hui, troisième sortie d’affilée de ma seconde série de mon séjour. Elle sera courte mais intense avec le Col de la Forclaz de Montmin, un petit monstre perché au-dessus du Lac d’Annecy.

8h, le soleil est toujours de la partie, comme lors de mes 3 précédentes sorties, j’emprunte la piste cyclable direction Annecy. Je suis vraiment content d’avoir choisi le Camping du Champ Tillet qui est idéalement placé au bord de la piste cyclable. On peut rouler sereinement et surtout bien s’échauffer avant d’entamer les nombreuses ascensions qui débutent dans la Vallée de la Chaise.

Je file jusqu’à Doussard, peu avant le début du Lac d’Annecy, où je quitte la piste cyclable pour me diriger vers Vesonne. C’est dans ce petit village que débute l’ascension du Col de la Forclaz de Montmin. Il faut savoir qu’il y a plusieurs cols de la Forclaz dans les Alpes. Il y a celui la Forclaz de Queige, que je ferais un peu plus tard au cours de mon séjour, et celui de la Forclaz en Suisse que j’ai grimpé en 2009. Pour ne pas confondre ces 3 cols, il est d’usage de rajouter, pour les deux premiers cités, le nom du village le plus proche du col.

Roc de Viuz (853 m) au-dessus de Faverges.
Depuis la piste cyclable, vue sur Vesonne, pied du Col de la Forclaz de Montmin.

Col de la Forclaz de Montmin

Celui de Montmin depuis Vesonne, est le plus coriace : 8,6 km à … 9% de moyenne ! Je traverse rapidement le village, franchis un petit pont et là, telle une rampe de départ de grand huit, la route se cabre vers le ciel. Sans transition, je me retrouve à grimper sur du 9%, hard ! Ça me rappelle le début de l’Alpe d’Huez sauf que la route est très étroite, les voitures se croisent difficilement, elles sont obligées de ralentir avant de me doubler, ça me va, les conducteurs respectent pas trop mal les cyclos dans le coin.

Peu avant Vesonne, on devine l’accès au col…
Dernier répit à l’entrée de Vesonne.
Juste après ce petit pont, c’est parti avec une première rampe à plus de 9%.

Une première épingle à droite, que je dois prendre à la corde, ne m’offre aucun répit. Je me positionne tranquillement sur mon destrier et adopte un petit rythme régulier qui me permet d’avancer sereinement sur cette pente infernale. Un autre virage, la route s’engouffre dans le Canyon de Montmin, et serpente le long d’une paroi rocheuse à gauche et d’un ravin sans fond à droite. J’adore !

Pente à 10% en remontant le Canyon de Montmin.

Le décor et l’effort – 9,5 à 10,5% – sont identiques jusqu’au PK2,6 où une sorte de clairière me propose un replat – 1,3 km à 6,5% – que je déguste avec soulagement. La route traverse un pont puis se cabre à nouveau pour déboucher sur des alpages situés au pied du hameau de la Perrière. Sous le regard de la Tournette, le passage est dantesque : 1,2 km à près de 12% de moyenne ! Dans le dernier lacet avant l’entrée de la Perrière, le clinomètre de mon compteur est monté jusqu’à 15%, effort total !

Replat salvateur à partir de cet endroit où le canyon s’élargit.
Sous la Tournette, un véritable mur pour atteindre la Perrière.

Ouf, la pente fait relâche quelques mètres mais à la sortie de la Perrière, elle remet ça jusqu’à Montmin : 800 m à 10%. Mais le décor est de toute beauté et fait oublier l’effort : à gauche, on distingue nettement le Col de la Forclaz de Montmin et au-dessus à droite, le sommet magnifique de la Tournette.

Montmin, quel joli village, comme à Leschaux hier, il me donne envie d’y habiter ! La traversée du village m’offre un second replat et même une descente qui va me permettre de refaire le plein d’énergie avant d’aborder le final.

Après la Perrière, ça continue de grimper à 10%.
En grimpant vers Montmin, le Col de la Forclaz de Montmin se dévoile.
La Tournette veille sur Montmin.

Une longue boucle à gauche puis ça remonte progressivement autour des 5%. Un autre virage puis je débouche sur un impressionnant raidard – 1 km qui passe de 9 à 11,5% de moyenne – avec le col tout en haut. De vastes parkings bordent cette montée finale et donnent l’impression de ne pas pouvoir se « raccrocher » à quelque chose d’autre que le cintre de son vélo et de fixer l’arrivée… mais je ne digère pas trop mal cet ultime effort et franchi le Col de la Forclaz de Montmin à 1150 m. Je suis bien content, je suis encore assez frais, l’ascension s’est bien déroulée.

Dans la boucle finale, on aperçoit le Massif des Bauges.
Le raidard final à 11,5% !
Le panneau du col est encore dans la pente… 7 m de plus que les 1150 officiel !

Je profite du spectacle : vue panoramique et sensationnelle sur le Lac d’Annecy ainsi que le Semnoz juste en face. Par contre, c’est un peu la cohue avec des dizaines de parapentistes dans les airs. Certains, avec leur client accroché devant, s’amuse à passer en rase-motte au-dessus de la terrasse panoramique, pour que la famille puisse prendre une photo-souvenir du baptême. Cela me rappelle celui que j’avais réalisé il y a bien longtemps mais c’était à Millau. Joli expérience que je n’ai jamais retentée ! Il y a aussi un ballet continu de fourgonnettes qui vont déposer leurs clients un peu plus haut en empruntant une petite route qui part du col. Des touristes profitent un peu de la vue et se précipitent dans les boutiques de souvenirs ou bien sur les terrasses de café.

Une des plus belles vues des Alpes, ici le Lac d’Annecy.
Au premier plan, la Montagne d’Entrevernes et en arrière-plan, le Semnoz.
Au-dessus du col, en bonus la route de la Pricaz (base d’envol des parapentes)…
avec 1,1 km à 10% !

Encore quelques photos puis je reprends ma route tout en pensant que j’aimerais bien revenir un jour mais plutôt en automne pour profiter plus calmement de ce col ! Je bascule dans le versant opposé. Le final est tout aussi terrible que de l’autre côté, quelques cyclos en finissent, certains à l’agonie sur leur vélo de location, certes en carbone, mais qui ne proposait qu’un 34×23 dans son plus petit développement ! Dur sur ces pentes à 12% !

Je profite de la descente, ce versant est moins pittoresque que celui de Vesonne, cependant il se fait sous le regard imposant des Dents de Lanfon et avec de beaux points de vue sur le Lac d’Annecy.

Les Dents de Lanfon dans la descente vers Talloires.
Un visage sculpté dans un rocher, il y en un aussi dans la montée du Col de l’Arpettaz.
Le Tunnel de l’Ermitage, second tunnel du versant Talloires.
Vue sur le Lac d’Annecy et le Château de Duingt (les panneaux… ma photo est très moche !).
Le premier tunnel du versant Talloires.

Col de Bluffy

J’arrive au terme de ma descente mais avant de basculer directement sur Talloires, je prends une petite route sur ma droite qui va me mener au second col de ma sortie : celui de Bluffy. Dans le profil présenté ci-dessous, je commence l’ascension à partir de l’altitude 610 m.

La pente se cabre un peu, les cuisses, refroidies par la descente, chauffent un peu. Le cardio aussi quand mon clinomètre indique un passage à 11%. Je ne l’avais pas trop prévu ce nouvel effort mais heureusement les affaires se calment et s’arrangent franchement avec une descente vers Bluffy le tout dans un joli décor champêtre. Je retombe sur la D909, la remonte sur 200 m et valide le Col de Bluffy à 630 m. C’est aussi le plus petit col de Haute-Savoie.

Ascension vers Bluffy.
Col de Bluffy – alt. 430 m. En arrière-plan, la Tête Turpin (1541 m) et sa barre rocheuse.
Col de Bluffy. Au centre, le Château de Menthon-St-Bernard.En arrière-plan, le Semnoz.

Demi-tour pour prendre la route qui mène à Menthon-St-Bernard. Encore une jolie descente, cette variante du Col de Bluffy est bien plus coriace ! Menthon-St-Bernard, je file vers Talloires. Enfin filer si on veut, pas trop vite car je dois remonter une nouvelle butte qui n’est pas trop forte mais j’ai un petit coup de moins bien. Puis c’est la bascule vers Talloires. A la sortie de Talloires, j’emprunte la piste cyclable au bord du Lac, c’est fun, il fait beau et ses eaux sont d’un bleu magnifique. Je me retrouve à rouler derrière un cyclo, la soixantaine, qui roulait un bon rythme qui me convenait bien, je lui propose de remonter le Lac ensemble. Il accepte, m’indiquant qu’il fait le tout du Lac, ce sera plus facile car la piste cyclable prend fin et on se retrouve sur une route pas très large, coincée entre la montagne et le lac, un peu chargée en circulation. Je m’inquiétais pour cette dernière mais les conducteurs étaient en général assez fair-play et nous doublaient correctement.

Au bord du Lac d’Annecy. En face, le Château de Duingt. Derrière, le Semnoz.
Le Taillefer et juste derrière la Montagne d’Entrevernes.

Avec mon nouveau compagnon, on s’échange des relais de 700/800 m, ça marche bien. Un troisième cyclo nous rejoint et là, ça ne va plus ! La trentaine, le nouvel invité se contentait de rester à l’arrière profitant gratuitement de notre effort ! Ben j’aime pô du tout ! Je me laisse glisser à ses côtés si tout allait bien, si la forme était bonne, s’il n’était pas fatigué, si la vie était belle et accessoirement s’il voulait bien participer aux relais si ce n’était pas trop demandé ! Il me répond benoîtement qu’on ne s’écartait pas suffisamment pour laisser passer un relais. Ben voyons, y voudrait peut-être qu’on le tire avec une corde tant qu’on y est ha ha ha ! Bon, le gars décide de prendre enfin son relais et comme il était bien reposé, il en sort un gros ! Mon cyclo soixantenaire s’accroche à près de 40 km/h, je tiens 500 m et avec ma Forclaz et mon Bluffy, j’explose ! Quel cake ! Pas moi, l’autre devant ! Décidément, il avait décidé de faire chier ! Pas ma conception du vélo ! Je lâche tout, c’est les vacances bordel !

Du coup, avec cette bonne partie de manivelles effectuée le long du Lac, je me retrouve déjà à Doussard et reprends la piste cyclable. A son entrée, mes 2 gars avaient stoppé en direction d’Annecy. Je ne sais pas trop ce qu’ils faisaient mais je suis sûr qu’ils ne m’attendaient pas car je suis arrivé au moins 3 minutes après eux. Je les salue quand même et je file dans la direction opposée.

Je finis ma sortie en imprimant un bon rythme (le mien en tout cas et il me convient mieux !), tout en admirant le sommet du Mont Blanc que l’on voit parfaitement depuis Faverges. Il fait beau, la montagne est belle. Demain c’est repos !

Au retour, sur la piste cyclable à Faverges.
Sur la piste cyclable juste avant Marlens.
Mon emplacement au camping. Pendant 4 jours, on était tout seul dans cette allée !
  • Sortie n°1 / Col de l’Épine – Col des Essérieux
  • Sortie n°2 / Col de Tamié – Collet de Tamié – Col du Vorger – Bonus : Abbaye et Fort de Tamié
  • Sortie n°3 / Col de l’Arpettaz
  • Sortie n°4 / Col des Essérieux – Col du Marais – Col de Plan Bois – Col de l’Épine
  • Sortie n°5 / Col de Leschaux – Crêt de Châtillon – Pas de l’Echelle
  • Sortie n°6 / Col de la Forclaz de Montmin – Col de Bluffy
  • Sortie n°7 / Col de la Forclaz de Queige – Signal de Bisanne – Col des Saisies – Col de la Lézette – Col de la Legette
  • Sortie n°8 / Col de Pré Vernet – Col des Contrebandiers – Col de Bluffy
  • Sortie n°9 / Col des Essérieux – Col du Marais – Col de la Croix Fry – Col de Merdassier
    Col des Aravis (récit à venir)
  • Sortie n°10 / La Sambuy (récit à venir)

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