Vosges – Trilogie Ballon de Servance > Planche des Filles > Ballon d’Alsace

4 juin / Distance 96 km / D+ 2054 m

95 km – 3 ascensions légendaires avec le Ballon de Servance (alt. 1158 m), la Planche des Belles Filles (alt. 1028 m) et le Ballon d’Alsace (alt. 1165 m) – plus de 2000 m de dénivelé – voici le programme prévue pour cette sortie. Une sortie hors du commun pour mon beau-frère Seb qui n’a jamais enchaîné plusieurs grosses ascensions. Motivé par un gros entraînement réalisé depuis le 1er janvier, il se sent prêt malgré quelques appréhensions surtout sur la montée de la Planche des Belles Filles dont l’étude du profil donne tout de suite des images de cauchemar !

Pour ma part, je suis serein, ayant déjà vécu une expérience similaire l’été dernier avec un trytique dantesque Cayolle > Champs > Allos, la barre étant moins haute pour cette sortie. Mon entraînement a été un enchaînement de sorties sans pratiquement un mètre de plat, l’effort dans une pente étant presque devenu naturel. Seule la distance m’inquiétait un peu n’ayant pas effectué, depuis le début de l’année, de sortie de plus de 80 kms.

Après avoir bien vérifié nos montures le matin, le départ a été donné à 13h sous un temps un peu couvert.

1ère partie : Bussang > Ballon de Servance
De bussang, nous filons bon train vers Le Thillot, environ 12 km de plat qui nous permet de s’échauffer correctement. Arrivé au Thillot, nous bifurquons à gauche pour attaquer notre 1ère ascension : le Ballon de Servance – 14,5 km à 4,6% de moyenne. Par contre, elle présente la particularité de passer par le Col des Croix (Alt. 678 m). Pour atteindre ce col, il faut effectuer 3,5 km sur une pente qui passe progressivement de 4 à 6,5%. Voilà de quoi nous mettre en jambe et le Col des Croix est vite franchi.Une photo souvenir pour accrocher ce col à notre tableau de chasse.

Nous enchaînons sur la route qui mène au Ballon de Servance. La route s’étrécit soudainement, des rochers apparaissent sur le côté gauche, la pente se cabre, on aperçoit le village de Château-Lambert tout petit en contrebas… tous ceci fait tout de suite penser à une route de montagne. Mais la pente se radoucit déjà… en fait ce sera un passage de 5 km sans grande difficulté nous permettant d’adopter une bonne cadence tout en profitant de quelques points de beaux points de vue – parfois sur le sommet du Ballon de Servance symbolisé par son antenne – qui sont quand même rare car la forêt est bien présente et les nombreux conifères offrent une ombre rafraîchissante.

Après 9,5 km d’ascension (Alt. 870 m) – ponctué par une courte descente, les choses se présentent bien, le physique n’étant pas trop entamé par de grosses pentes. Par contre, à partir de ce point, les vraies affaires commencent : un bon petit coup de cul à 9%, un « replat » à 4,5% durant 1,5 km, puis un nouveau coup de cul de 500 m à 8,5%, un dernier « replat » de 800 m à 5% puis c’est l’emballage final avec 1,5 km à 7,5%. Je me sens bien et enroule tranquillement cette dernière portion. Par contre, Seb souffre un peu dans ce final et atteint le sommet de l’ascension à 1158 m d’altitude, assez fatigué avec des « Put… j’déteste les côtes ! ».

Pour ma part, tout va bien. Par contre, je suis un peu déçu par le lieu qui n’offre rien du tout : aucun panorama – la vue étant bouchée par la forêt – ni aucun coup d’oeil sur cette fameuse antenne que l’on aperçoit pourtant des kms à la ronde depuis les vallées en contrebas ou du Ballon d’Alsace. Le parking est minuscule (la seule place étant occupée par un camping-car qui s’y était installé pour la journée). On peut voir l’entrée de la route qui mène à l’antenne mais qui est barrée par une lourde chaîne car c’est un terrain militaire. Comble du comble, il n’y a aucun panneau qui marque le sommet de cette ascension ! Il y a comme un poteau mais on dirait que la pancarte a été arrachée…

Je retrouve mon Seb qui s’est remis de son coup de fatigue, content quand même de s’être enquillé une nouvelle grosse ascension qu’il n’avait pas réalisée depuis l’année dernière avec le Ballon d’Alsace.

Nous pensons déjà au prochain objectif qui était d’un tout autre acabit : la Planche des Belles Filles. Avant cela, nous enfourchons à nouveau nos montures pour attaquer la descente de l’autre versant du Ballon de Servance.

Dans la descente, la route est encore plus étroite et moins bien entretenue : des gravillons, des branches et des abords mal taillés le tout dans une forêt assez dense. J’aime ce côté sauvage, de plus ce versant me paraît beaucoup plus difficile… à faire absolument une prochaine fois !

Mais fini le plaisir de la descente, nous débouchons soudainement sur le début de l’ascension de la Planche des Belles Filles…

2ème partie : Ballon de Servance > la Planche des Belles Filles > Plancher-Bas
La voici, cette fameuse montée (dont le sommet est occupé par une petite station de ski), juge de paix de la terrible cyclo des « 3 Ballons » (205 km, 4300 m de dénivelé !!!). Pour nous, ce sera avec un peu plus de fraîcheur que nous allons réalisé cette ascension hors norme : 465 m de dénivelé répartis sur 5,6 km, soit une pente moyenne de 8,5%, un des raidars les plus durs de France. Seb et moi faisons un peu les clowns au pied de la montée afin d’évacuer le stress !

Et c’est parti… au bout de 500 m, Seb fait tomber ses lunettes… argh, on s’arrête sur une portion à plus de 10% ! Pour repartir, il a fallu un peu redescendre pour pouvoir caler les chaussures tellement la pente était forte ! Ouch, ce 1er km est chaud mais le rythme est désormais calé et le moindre mètre de replat – qui est assez relatif puisque la déclivité repassait rarement sous les 7%.

La route est assez large, file sur plusieurs lacets permettant de relancer un peu la machine. Il n’y a malheureusement aucun point de vue, c’est juste un combat entre l’homme et la pente qui est offert sur cette monstrueuse montée. Il fait chaud, le soleil tape un peu mais je me sens très bien et je sens que je pourrais en rajouter une couche. Au 2/3 de l’ascension, Seb a bien tenu mais il souffre trop et abandonne le combat.

Je continue et file vers le sommet, le dernier kilomètre offre un relâchement au niveau de la pente… puis débouche soudainement sur un vaste parking mais une petite surprise nous attend… en jetant un coup d’oeil à droite, on aperçoit la route qui se cabre à nouveau ! Courage, encore 300 m d’effort et on débouche sur un nouveau parking avec un restaurant mais cette fois-ci, c’est le final ! La Planche des Belles Filles est atteinte à l’altitude de 1028 m.

Le coin est sympa et offre de beaux points de vue sur les montagnes en face et le Ballon de Servance sur la droite (qui se trouvait à cet instant sous un orage). Pas de panneau mais une belle sculpture en bois représentant les histoires et légendes de ce lieu permet de symboliser la montée.

Je discute avec quelques personnes un peu étonnées de nous voir en haut de cette terrible ascension… je leur explique que l’on faisait un enchaînement de 3 ascensions… j’ai accepté avec joie leurs encouragements. Pendant ce temps-là, j’ai eu le loisir de me prendre une châtaigne sur une clôture électrifiée que j’ai touché par mégarde ! Seb termine la montée 1/4 d’heure après moi, il s’en veut d’avoir caler car il a vu que la fin était « moins dure » mais il est quand même content car il a été au bout de cette montée épique.

Bon, c’est qu’il ne faut pas trop se refroidir et penser qu’il y a encore une autre ascension à faire ! Nous redescendons tranquillement et nous constatons que les pourcentages sont quand même impressionnants, on s’étonne encore d’avoir grimpé tout ça !

Au fond de la vallée, ce n’est que du bonheur car la route consiste en un long faux-plat descendant de Plancher-les-Mines jusqu’à Plancher-Bas. On s’éloigne de l’orage qui semblait s’approcher de la Planche des Belles Filles… Après n’avoir vu que des sommets, ces derniers s’affaissent d’un seul coup mais en jetant un coup d’oeil vers la gauche, on peut voir les contreforts du Ballon d’Alsace qui nous attend à bras ouverts !

3ème partie : Plancher-Bas > Giromagny > Ballon d’Alsace > Bussang
A plancher-Bas, nous bifurquons vers Giromagny pour réaliser une liaison d’une vingtaine de km vers le pied de l’ascension du Ballon d’Alsace. J’avais remarqué en étudiant le profil qu’elle n’allait pas être de tout repos car elle présentait 2 petites côtes.

A la sortie de Plancher-Bas, un incident nous surprend soudainement, Seb chope une crampe à une jambe ! Cette terrible douleur allait le poursuivre jusqu’au sommet du Ballon d’Alsace ! Nous poursuivons quand même notre route en diminuant un peu notre ryhtme. Les 2 petites côtes nous font suer à grosses gouttes, il fait un peu lourd. Seb s’arrête pour faire quelques étirements… pour ma part, je me sens bien et pas trop fatigué.

J’ouvre la voie pour que Seb puisse se reposer dans ma roue et après Giromagny, nous atteignons Malvaux, point de départ de la montée du versant Sud du Ballon d’Alsace. Je me pose 2 questions : est-ce que je vais pouvoir faire cette dernière ascension en n’explosant pas au milieu ? et est-ce que Seb allait tenir le coup avec ses crampes qui menaçaient de revenir ? Nous avions quand même un avantage : celui d’avoir effectuer cette montée juste l’année dernière et de pouvoir donc anticiper sur son profil.

A partir de Malvaux, c’est donc la remontée de la rivière de la « Savoureuse » sur 3,5 km environ avec une pente qui n’excède pas les 5,5%. J’adopte un rythme tranquille et cale Seb dans ma roue pour qu’il se repose un max. Je décide aussi de garder le 2ème plateau car franchement je me sentais dans une forme du tonnerre. Après avoir dépassé le Restaurant/Auberge du Saut de la Truite, les choses sérieuses commencent… mais l’ascension de ce versant est vraiment plaisant avec ses multiples lacets et ses multiples passages au-dessus des « gouttes ». Il est déjà plus de 18h et la route est peu fréquentée par les voitures, les touristes ayant terminé leur promenades.

Mais au bout de 1 km… les crampes de Seb reprennent… ce fut l’enfer ! Chaque coup de pédale déclenchait des douleurs limite insoutenables. Mais une volonté indescriptible faisait qu’il ne voulait pas lâcher ! Je restais à ses côtés, impuissant sauf à l’encourager. J’étais partagé entre ma forme éblouissante et son calvaire. Nous continuons notre ascension. Seb me demande si nous avions passé le passage le plus dur. Je lui réponds par l’affirmative. Un peu avant le 8ème km de l »ascension, Seb est obligé de s’arrêter tellement les crampes étaient douloureuses. Il avait besoin de souffler et s’alimenter correctement en eau et en barres énergétiques.

Ne voulant pas trop me refroidir, je poursuis jusqu’au 1er carrefour avec la route qui va à Sewen. J’attends 10 bonnes minutes, le temps de dégommer quelques mouches parmi la centaine qui me tournait autour ! Je m’inquiète un peu, toujours pas de Seb, j’enfourche ma monture et redescend un bon kilomètre pour retrouver mon Seb qui avait repris courageusement son ascension. Je l’encourage et lui précise qu’il ne restait plus beaucoup à faire et que nous allions avoir quelques passages plus faciles.

Les derniers lacets sont passés,encore quelques crampes pour Seb et nous atteignons enfin le Ballon d’Alsace. Il n’y a plus grand monde, les quelques boutiques rangent leurs étals, un beau soleil projette ses rayons couleur or sur la route et son sommet… j’apprécie ce moment particulier et suis heureux d’avoir enchaîné ses 3 belles ascensions. Seb, rincé et malgré son malheur, savoure aussi cet instant. Pour ma part, je suis très satisfait de cette sortie, j’ai senti que les milliers de mètre de dénivelé avalés depuis janvier m’ont ammené à une forme optimale. Rien à voir avec le triptyque Cayolle/Champs/Allos qui comportaient quand même trois « 2000 » mais c’est une satisfaction d’avoir réalisé cette sortie sans trop de fatigue. Après quelques photos, c’est le retour facile avec la descente vers St-Maurice-sur-Moselle puis les 5 kms un peu longuets vers Bussang.

Au final, ce sera 96,5 km, 3 ascensions – Ballon de Servance (alt. 1158 m), Planche des Belles Filles (alt. 1028 m) et Ballon d’Alsace (alt. 1178 m) – 2054 m  de dénivelé en 5h25. Je pense que si Seb n’avait pas eu des crampes, nous aurions pu boucler le parcours au moins en 5h.

Avec les arrêts, il est déjà 20h30… Ouch, demain matin ça va être dur… Seb hésite, se demandant s’il aura récupéré… nous nous couchons donc pas trop tard  car il faut déjà penser à la sortie du… lendemain matin avec le Grand Ballon !


Au début de la montée du Ballon de Servance,
des panneaux signalent entre autres le Col des Croix
mais pas le Ballon de Servance !


Seb tout beau, tout frais pour les premiers mètres
de cette 1ère ‘ascension !


Un col facile au tableau de chasse.


Les petits pois rouges sont de sortie ! Grosse pression car l’honneur du maillot était en jeu !


La première grosse rampe vers le Ballon de Servance.


Au sommet de l’ascension du Ballon de Servance (alt. 1158 m).


La route qui mène à l’antenne mais c’est un terrain militaire… dommage, la route permet de s’élever encore jusqu’à 1216 m, soit 58 m de dénivelé supplémentaire… (1,5 km à 4%).


Seb, cuit !


Direction Plancher-les-Mines
qui se trouve en bas de l’autre versant.


Les derniers mètres du versant Sud. Notez le poteau qui devrait normalement comporter le panneau…


Les derniers mètres du versant Nord.


Seb a retrouvé la pêche !


Pose officielle (j’ai rajouté le panneau !).


Il est beau mon panneau !

CADEAU :
le panneau (format PNG)
que vous pourrez intégrer sur vos photos si besoin !
Faire un clic droit sur l’image
et choisir « Enregistrer la cible du lien sous… » 


En bas de la Planche des Belles Filles…


… mais maintenant, il faut monter la-haut !


Au sommet de l’ascension.


La fée m’a lancé un bon sort !


Elles sont où les belles filles ?!


Vue sur le point d’arrivée.


Le sommet de la Planche des Belles Filles (alt.1148 m).


Un aperçu des derniers mètres avant le dernier lacet…
(photo prise dans la descente).


Magnifiques sculptures en bois à Plancher-les-Mines.


L’auteur doit être le même que pour la sculpture
qui se trouve à la Planche des Belles Filles.


Un des derniers lacets du Ballon d’Alsace.


Fier d’avoir réalisé 3 ascensions !


Le maillot à pois est à l’honneur !

Intéressé par le parcours ? Vous pouvez télécharger le tracé au format GPX !

2 réflexions sur « Vosges – Trilogie Ballon de Servance > Planche des Filles > Ballon d’Alsace »

  1. Bonjour ,
    Je suis intéressé par votre parcours et je voudrais le connaitre pour mettre à mon actif à la fois le ballon d’Alsace et la planche des belles filles. Auriez-vous l’obligeance de me le faire parvenir, d’autant que vous êtes de la région et que les petites routes ..; vous les connaissez bien
    Bien cordialement
    jacky dekens

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