Alpes – Maurienne / Cols de la Porte et de Beau Plan

Pluie au Col de Beau Plan…

Vendredi 11 août / Distance 26 km / D+ 747 m / 1h47

Il est 14h45, voilà près de 36h que je guette une éclaircie… enfin en voilà une ! Ben oui, la montagne, c’est merveilleux mais quand il se met à pleuvoir et que ça traîne, c’est la misère totale pour les cyclos avides de sortir se dégourdir les jambes ! Je tourne en rond comme un fauve en cage… le séjour touche bientôt à sa fin et bien que j’ai une très belle sortie au programme pour samedi (belles éclaircies prévues, ouf !), j’aurais aimé accrocher un col à mon tableau de chasse, celui de Beau Plan situé près de St-Michel-de-Maurienne.

J’ai besoin d’une bonne heure (25 km) pour remonter à vélo la Vallée de la Maurienne jusqu’au pied du col. Mais avec cette pluie qui tombe par bons paquets, je commence à me faire à l’idée d’abandonner mon projet… un petit miracle arrive enfin avec une belle éclaircie. Seulement, je ne suis pas à l’abri de me prendre une nouvelle averse durant mon trajet et remonter la Vallée de la Maurienne sur la D1006 ne m’enchante guère. Exceptionnellement, je vais m’avancer en voiture mais le timing va être un peu serré car je dois revenir en voiture à 18h pour mon épouse qui souhaite se rendre dans une fromagerie pour faire le plein de Beaufort, délicieux fromage produit aussi en Vallée de la Maurienne.

Je charge rapidement le vélo dans le Partner (très pratique, on peut y mettre un vélo debout), je m’habille aussi sec et c’est parti. 15 minutes plus tard, je me gare sur un petit parking situé près du Parc d’Activités des Œillettes non loin de St-Martin-de-la-Porte. Je vérifie mon équipement et n’oublie surtout pas de prendre 2 coupes-vents… c’est que mon éclaircie est restée du côté de St-Jean-de-Maurienne ! De gros nuages sont accrochés sur les pentes du Col de Beau Plan et je vois de grosses averses tombées du côté de St-Michel-de-Maurienne… le Beau Plan va tomber à l’eau ?!

Non, je n’ai quand même pas fait tout ce chemin pour rien, je pars, on verra bien… De plus, il fait une jolie température avec 24°C… je ne savais pas que j’allais me retrouver là-haut avec 15°C de moins ! Pour grimper cette ascension de 11 km à 6% de moyenne, je débute par une rampe tranquille en direction de St-Martin-de-la-Porte. Un petit coup de cul me fait hisser sur un pont qui enjambe le Ruisseau des Combes transformé en un gros déversoir qui se jettera dans l’Arc un peu plus bas. Ces aménagements de bétons et de rochers, où l’eau coule furieusement, sont toujours impressionnants !

Petite rampe tranquille au sec pour débuter mais la pluie m’attend plus haut…
Passage sur le pont qui enjambe le Ruisseau des Combes.

J’atteins et traverse St-Martin-de-la-Porte, un bien joli village qui présente une pente qui se cabre par à coups. Puis la route trouve un chemin entre une tour en ruine et le Bec de l’Aigle, l’un des contreforts de la Croix des Têtes. Puis une bonne rampe – 500 m à 9% – entrecoupée d’un petit paravalanche me mène vers le Col de la Porte à 900 m d’altitude. Ce col intermédiaire est situé dans un étroit passage à travers le gigantesque rocher très minérale du Pas du Roc (verrou glaciaire qui semble barrée la Vallée de la Maurienne). On peut aussi y observer plusieurs blockhaus datant de la seconde guerre mondiale.

St-Martin-de-la-Porte.
Le Fort du Télégraphe perché sur son rocher.
La Tour Ruinée de St-Martin-de-la-Porte veille sur la Vallée de la Maurienne.
Le Bec de l’Aigle, l’un des contreforts de la Croix des Têtes, est presque dans les nuages.
Col de la Porte en vue.
Franchissement du Col de la Porte.

Aussitôt franchi le Col de la Porte, les premières gouttes tombent. J’enfile un premier coupe-vent tout en « maudissant » ma furieuse envie de découvrir cette montée qui « m’empêche de faire demi-tour » !

Je profite d’un petit replat – 300 m à 1,5% – jusqu’au petit village de la Porte. Puis, sur une route en très bon état, j’enchaîne les lacets à 6, 7, 8, 9%… sans ressentir de fatigue, mes jambes tournent à merveille, la confiance est là, fruits de mes précédents efforts après 7 sorties effectuées depuis le début de mon séjour.

Après la Villette, je franchis le Col Routier de Beaune – 1210 m -, enfin franchir est un grand mot puisque ce n’est qu’un carrefour qui offre la possibilité de descendre à St-Michel-de-Maurienne (et donc une autre alternative pour grimper au Col de Beau Plan). D’ailleurs, ce col qui n’a rien d’un col au niveau de sa topographie n’est pas reconnu par le Club des Cents Cols mais que dire aussi de celui de Beau Plan ?! Je le découvrirais un peu plus tard, il ne présente aussi aucun aspect topographique propre à un col mais lui, par contre, est reconnu par le Club des Cents Cols… un peu mystérieux tout ça !

Malgré le mauvais temps, j’ai droit à quelques beaux points de vue.
Le croisement avec la route des Planchettes, une bonne petite ascension supplémentaire pour ceux qui le désire…
Col Routier de Beaune.
Le Col de Beaune est non référencé par le Club des Cents Cols.

Je poursuis vers le hameau du Mollard (vous ne pouvez pas savoir le nombre de hameau qui s’appelle comme ça dans les Alpes!), au détour d’un virage, j’aperçois Beaune, le local pas celui qui se trouve dans mon département – la Côte-d’Or – et bien plus célèbre (!), mais aussi une couche bien nuageuse juste au-dessus et visiblement bien chargée en pluie, brrr je rentre les épaules, je sens que ça va être de moins en moins drôle…

Traversée du petit hameau du Mollard, on aperçoit sous les nuages, le village de Beaune.
Beaune, homonyme d’une célèbre ville dans ma Côte-d’Or natale.
Un petit village authentique.

C’est assez roulant jusqu’à Beaune que je traverse tranquillement. Puis c’est le final, mine de rien, la pente s’accentue fortement et le dernier kilomètre oscille entre 8 et 9% jusqu’au Col de Beau Plan. Le passage du « col » se fait au niveau d’une maison qui semble à l’abandon. Une grosse rangée d’arbres n’offre aucune vue. Pour un col qui porte un si joli nom, ce n’est pas terrible mais j’ai été en partie récompensé lors de la montée. J’en aurais eu encore plus pour « mon argent » s’il avait fait beau !

Le panneau du col présente une anomalie : il est indiqué une altitude de 1440 m mais après avoir vérifié une dizaine de fois sur une carte IGN, l’altitude est un peu plus basse à 1420 m, encore un mystère à ajouter à ce col qui n’en est pas vraiment un (voir un peu plus haut) !

L’altitude est fausse ! Nous sommes exactement à 1220 m…
Un col que j’aurais fait sous la pluie.
C’est calme mais il n’y a pas grand chose à voir.

Il me reste à basculer dans l’autre versant en direction de St-Michel-de-Maurienne. J’allais me coltiner pas mal de problèmes dans cette descente de 10 kilomètres. Il s’est mis à pleuvoir plus fortement. La température était descendue à 9°C, en froid ressenti, à 1400 m d’altitude, on peut enlever allègrement 2 ou 3°C. Je me suis offert une bonne caillante. Pas du tout plaisant sachant que sur ce versant, la pente est très raide et les lacets sont très serrés. J’ai eu beaucoup de mal au niveau du freinage, avec la route mouillée, c’était un peu dangereux. Bref, un bien mauvais moment de passer !

La vue est un peu plus bas dans un lacet mais aujourd’hui c’est ratée !

Ouf, enfin St-Michel-de-Maurienne, transis de froid, je me réchauffe en prenant la D1009 pour retourner au parking du Parc d’Activités des Œillettes. Une fois arrivé à la voiture, je me change rapidement pour enfiler des vêtements secs que j’avais eu le bon réflexe d’apporter. En retournant à St-Martin-sur-la-Chambre, je constate que les éclaircies sont toujours là. En fait, les averses étaient malheureusement très localisées sur le lieu de ma sortie ! Pas de regrets, c’était une jolie ascension qui m’a permis de constater que j’étais en bonne forme et fin prêt pour la dernière sortie de mon séjour prévue demain avec l’ascension du plus haut col routier français : le Col de l’Iseran et ses 2764 m d’altitude.

 

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