Mont Ventoux par Sault

Mont Ventoux par Sault

Col de Notre-Dame des Abeilles / Col des Tempêtes / Mont Ventoux
Col de Ronin / Col d’Anrès ou de St-Michel / Col de la Madeleine
Un beau duo pour ce Ventoux cuvée 2014 !

Dimanche 19 juillet / Distance 93 km / D+ 2225 m

A la suite de mon séjour dans les Pyrénées Orientales, ma petite famille et moi avions décidé – sur le chemin du retour à Dijon – de faire une halte à Bédoin, au pied de sa Majesté Royal le Mont Ventoux !!!

Pas du tout prévue cette année – par le jeu d’un séjour raccourci dans les Pyrénées Orientales dû au système de réservation assez limité du camping – l’occasion était très belle pour y finir nos vacances ! Un mini-séjour de 4 jours, suffisant pour faire les 2 faces que je n’ai jamais montées : Sault et Malaucène.

Pour ce samedi 19 juillet, j’en ai profité pour lancer une invitation au plus célèbre personnage de la Dôme provençale : j’ai nommé Gil, surnommé l’Ange Blanc ! Et c’est avec un énorme plaisir qu’il a répondu présent ! Gil allait me servir de guide en or pour le parcours que j’avais prévu : départ de Bédoin – ascension du Col de Notre Dame des Abeilles (996 m) par Flassan – montée du Mont Ventoux par Sault – descente par Malaucène – retour à Bédoin par le Col de la Madeleine (à ne pas confondre avec celui de Savoie !).

RDV 7h30. Gil est courageux, deux jours plus tôt, il s’était offert une super sortie dans le Vercors en compagnie de Gégé et Rémi (Grimpeur 84) avec 116 km et 2660 m de dénivelé positif ! Je l’accueille à l’entrée du camping, c’est toujours avec plaisir de rencontrer en vrai la personne avec laquelle on échange depuis quelques temps par blogs interposés. Du virtuel au réel, j’avais fait de même l’année passée avec Idris (velomontagne.over-blog.com) avec la montée du Col de la Croix de Fer depuis Bourg-d’Oisans).

Nous faisons connaissance. Sa bonne humeur, son accent provençal plein de gouaille m’enchantent, je sens qu’on va passer une bonne sortie ensemble ! Un café / jus d’orange / croissant et c’est parti.

Gil bricole son compteur avec un bout de paille et c’est parti !

Nous prenons la direction de Flassan, la météo est moyenne, le ciel est un peu gris, ce n’est pas très grave, au moins nous ne souffrirons pas trop de la chaleur car la température affiche déjà plus de 20°C ! Gil m’abreuvera de milliers d’anecdotes, d’indications géographiques, historiques et touristiques. Incroyable, il connaît la région par cœur, un érudit et un passionné !

Au centre, on aperçoit vaguement le sommet du Ventoux mais il nous attend !

Flassan, nous attaquons notre première ascension : le Col de Notre Dame des Abeilles avec 13 km avec près de 600 m de D+ à 5% de moyenne. Mon choix de monter ce col par Flassan en empruntant la D217 est validé par Gil. La route est beaucoup plus tranquille que la D1 au départ de Villes-sur-Auzon. De plus, elle présente un revêtement assez correcte et est d’une bonne largeur. Les lacets se montent agréablement et présentent même des passages plus faciles dans sa deuxième partie. Gil est surpris : une récente taille des arbres bordant la route a éclairci le passage, nous sommes moins à l’ombre que prévu mais comme le soleil est voilé, nous ne sommes pas trop gênés. Dans un ou deux lacets, nous pouvons encore apercevoir le sommet du Ventoux, nous le reverrons seulement au Chalet Reynard !

Avec un Gil à fond la bonne humeur, la sortie va être sympa !

Un lacet dans l’ascension du Col de Notre-Dame des Abeilles.

Une route tranquille et agréable, au fond le Mont Chauve.

Dans les derniers hectomètres avant de rejoindre la D1.

Dans une légère descente, nous retrouvons la D1 (mon guide m’indique que cette route très large a été construite pour permettre le transport au « Plateau d’Albion » des missiles longues portées du temps de la Guerre Froide. Nous grimpons les 2 derniers kilomètres de l’ascension du Col de Notre Dame des Abeilles. C’est droit comme un i, à 5%de moyenne et j’ai l’impression de ne pas avancer. Le panneau est en vu, un chien sans son propriétaire divague à côté, je n’aime pas trop ça depuis que j’ai été mordu en vélo il y a 2 ans. Bon ça va, il ne dit rien, c’est une chienne, pas de collier, semble paumée mais je pense que son lieu de résidence ne doit pas être trop loin car elle n’est pas trop maigre. Une photo souvenir pour valider ma chasse aux cols. A 4 mètres près, c’était un 1000 m ! Toutefois, aucune vue au sommet, le col se trouve au milieu de la forêt et quant aux abeilles, pas une seule aux alentours ! Une petite chapelle – la Notre-Dame en question – se trouve 500 m en amont.

L’Ange Blanc et Bosses 21 au Col Notre-Dame des Abeilles – 996 m.

La descente n’est pas immédiate, il faut enchaîner 2 descentes suivies chacune d’une remontée, le genre de truc qui te scie les cuisses ! Enfin, on descend vraiment une longue courbe à gauche pour attérir sur un magnifique belvédère qui permet de découvrir la Plaine de Sault. Elle est magnifique avec ses champs de lavande ! Halte photo obligatoire ! Un touriste a laissé le moteur de sa camionette tourné… monsieur glande à côté (en fait il n’a que faire du fabuleux site qu’il a sous les yeux), madame prend des photos… et là Gil lui pourrit la vie : c’est vraiment dommage de laisser tourner le moteur !!! Le monsieur répond qu’il n’en a pas pour longtemps et que ça va gripper sa bagnole… Gil, ne se démontant pas, lui répond que son garagiste l’a mal renseigné ! Non mais quel toupet quand même, il y a des gens qui ne respectent rien ! Je souris, la vache, faut pas l’agacer le Gil mais il a 1000 fois raison !

Nous reprenons notre descente, la pente est assez forte, dans les 8%. Gil file a une allure vertigineuse ! J’y vais plus doucement, la vue est magnifique, je n’aurais pas beaucoup d’occasion de revenir dans le coin, j’en profite. Et c’est incroyable, on se prend plein nez les effluves de lavande qui viennent du fond de la vallée.

La Plaine de Sault, magnifique !

Je rejoins Gil peu avant Sault. J’étais déjà venu à Sault mais je ne me rappelais plus que le village se trouvait en hauteur. Gil m’indique que nous pouvions couper par une petite route afin de rejoindre directement la montée du Ventoux mais comme je voulais refaire les niveaux des bidons, nous fairons la montée du village. Une montée pas trop longue mais qui accuse quand même un 5/6%.

Au pied de Sault !

Des champs de lavande, pas encore récoltée.

Au centre du village, Gil m’indique une fontaine cachée derrière un muret, invisible depuis la route ! Mmmh, l’eau est fraîche et délicieuse. On repart aussitôt pour attaquer une descente. Une épingle à gauche, ça descend encore un peu, vire à droite et ça y est on attaque la montée du Ventoux !

Petite descente à la sortie de Sault, point de Ventoux en vue !

Le début de l’ascension se déroule au milieu des champs de lavande, c’est agréable même si Gil me dit de garder un peu la bouche fermé car il y a beaucoup d’abeilles contrairement au col de Notre-Dame des Abeilles ! On croise pas mal de cyclos qui grimpent cette face qui gagne en notoriété. Il y a quelques temps encore elle était peu à la mode. Elle a tout pour plaire pour ceux qui veulent grimper en douceur le Géant de Provence. Depuis Sault jusqu’au Chalet Reynard, c’est environ 18 km que l’on peut découper en 2 parties : environ 11 km à 5% de moyenne puis 7 km à 2,5%. Même s’il reste les 6 derniers kilomètres à plus de 8% de moyenne du Chalet Reynard jusqu’au sommet, le contraste est saisisissant avec les montées par Bédoin et Malaucène !

Les premières rampes se font à découvert au milieu de champs de lavande.

En tout cas, avec Gil, cette pente nous convient et nous grimpons tranquillement en tapant la causette. Nous nous prenons quand même un vent par une mamie qui nous double en mode dragster avec un vélo… électrique ! Ce nouveau type de vélo devient de plus en plus à la mode, comme Gil, je pense que cela ouvre la possibilité à de nombreuses personnes d’utiliser un moyen de transport beaucoup moins polluant qu’une voiture pour découvrir un col ou une région. De plus, pas de problème de se faire enrhumer par ce type d’engin, moi j’adore SOUFFRIR sur un vélo !

Le revêtement est un vrai billard !

Lorsque l’on atteint les 1000 m d’altitude, il y a un coin charmant appelé le Ventouret suivi d’un beau lacet qui permet de voir que l’on prend quand même de la hauteur. Gil et moi roulons un moment en companie de 2 cyclos belges (flamands), nous faisons un peu les pitres et nous nous arrangeons même pour se faire prendre en photo par leur famille qui les accompagnaient, ils auront un chouette album-photo à découvrir à la maison !

La petite chapelle au Ventouret.

Un joli lacet nous attend à la sortie du Ventouret.

La pente se calme nettement, Gil m’indique que nous allons enrouler une combe (Combe Brune). La route est même bucolique car on passe rapidement d’un versant à un autre et on voit bien les cyclos de chaque côté. Puis, presque par surprise, dans dans une courbe à droite, nous déboulons sur le Chalet Reynard. Voilà la première partie de cette ascension bouclée sans trop de problème mais je signale à Gil que nous allons entamer une nouvelle ascension !

Dans la Combe Brune.

Gil s’amuse à faire du « burning » !!!

Arrivée au Chalet Reynard.

C’est la 4ème fois que j’aborde cette partie entre le Chalet Reynard et malgré sa courte distance – 6 km – elle est terrible avec sa pente à plus de 8% de moyenne. Une partie mythique et mystique : une route large, trop large, où l’on a l’impression de ne pas avancer, le sommet et sa tour si proche mais si loin, des lacets gigantesques et déprimants lorsque l’on voit nettement le dénivelé à grimper, son paysage lunaire où ses rochers d’un blanc lumineux peuvent renvoyer une chaleur mortelle par beau temps, cete vue vertigineuse sur la basse vallée du Rhône, sa pente qui va crescendo – de 6 à 12% – et surtout, surtout comme son nom l’indique, le vent ! Si le Mistral est de la partie, les 4 derniers kilomètres peuvent devenir un enfer, sa puissance est maximal lors du franchissement du Col des Tempêtes (au moins un nom au terme très clair !) à environ 1 kilomètre du sommet, très dangereux, il peut vous faire chuter ! Aujourd’hui, météo parfaite, Gil et moi n’auront pas ce désagrément mais 2 jours plus tard avec la montée par Malaucène, j’allais connaître des conditions dantesques !

Au Chalet Reynard, pause remplissage des bidons. Il y a du monde. Nous remarquons que des cyclos se sont comportés comme des porcs : des dizaines de barres de gel vides jonchent le sol ! Le comble, la poubelle est juste à côté !!! Le mal du siècle : le manque de respect !

Au Chalet Reynard, Gil sent qu’il a la patate ! C’est sûr, il l’avait !

Prêt pour la dernière partie !

Une rampe très célèbre !

Bon, c’est reparti. Gil m’annonce qu’il va moins causer ! Ah mais c’est qu’on ne rigole plus ! Comme d’habitude, le premier kilomètre et demi jusqu’à la Fontaine de la Grave se passe bien, la pente n’est pas trop sévère et on profite de la beauté du lieu, la vue sur le sommet si proche, si loin… Pause à la fontaine, l’eau est très froide, Gil s’asperge le visage, les bras, les jambes, ça lui a donné un beau coup de fouet (nouvelle forme de dopage ?!!!) si bien que lorsque l’on repart, Gil prend immédiatement de l’avance. Je ne cherche pas à l’accrocher, je monte à ma main.

Le sommet et sa tour, si loin, si proche…

L’Ange Blanc encore dans le viseur mais il va bientôt s’envoler !

Un jeune belge me dépasse, rejoint Gil et se posera sur son porte-bagage jusqu’au sommet. Il le sautera avant le dernier virage mais se trompera de rampe qui permet d’atteindre la pate-forme du sommet, Gil, goguenard, finira l’ascension avec une bonne minute d’écart ! Pendant que l’Ange Blanc a laissé éclater sa belle forme sur les pentes du Mont Chauve, je poursuis mon rythme, pas très aérien, je suis même un peu collé à l’asphalte, j’ai un peu de mal à respirer mais je n’ai pas mal aux jambes, le moral est bon car je double quelques cyclos, il faut tenir car d’autres vous enrhument comme pas possible ! Tiens, voilà la stèle de Tom Simpson, par rapport à la dernière fois (2007), il y a toujours les offrandes (bidons, fanions, fleurs) qui parsèment le lieu sauf que de quelques marches ont été ajoutées pour pouvoir y accéder. C’est bientôt la quille, juste après il y a le Col des Tempêtes (où je croise la mamie « électrique ») et enfin le virage à droite qui passe sous le sommet, si proche désormais.

Le Géant de Provence et son territoire lunaire !

Dernière rampe à droite, petite vacherie à 12% puis prendre la bonne voie pour atteindre le sommet du Ventoux à 1911 m. Je suis acceuilli par Gil qui prend la photo finish. Je suis content. Et un Ventoux de plus ! Nous nous congratulons pour avoir réussi cette montée mytique. Il y a un monde fou, nous arrivons à nous faire prendre en photo avec le panneau (par un membre de la famille qui accompagnait les belges que nous avons croisés plus bas, sympa et expert, il arrive à prendre 3 photos en 8 secondes !). Nous ne nous attardons pas, Gil n’a pas emporté de coupe-vent, il y a un bon petit vent très frais et il m’attendait depuis 10 bonnes minutes. J’aurais le temps de prendre des photos plus tard puisque j’avais prévu d’aller au Ventoux en famille le lendemain et de remonter par Malaucène le lendemain. Mais la météo des jours suivants allait complètement changer mes plans…

Une belle récompense pour la première d’un duo inédit !

Faute de soleil, Gil a fait le taf en ayant brillé aujourd’hui !

Nous abordons la descente vers Malaucène, je la connais déjà, je suis prudent car quelques rafales de vents vous déstabilisent subitement. Gil est vraiment en forme et je découvre que c’est un sacré descendeur ! Un lacet et zou il a déjà disparu dans le suivant ! Il y a des bouts droits qui permettent d’atteindre des vitesses vertigineuses : 93 km/h pour Gil, 85 km/h pour moi ! Je rejoins Gil à l’autre chalet du Mont Ventoux : le Chalet Liotard. C’est que toutes ces émotions vous donnent soif ! Gil m’offre un demi frais et délicieux et nous profitons de la jolie terrasse qui offre un beau point de vue sur les Baronnies, un des terrains de jeu préféré de l’Ange Blanc. Malheureusement, quelques gouttes soudaines, un nuage bien gris passait par là, nous chassent et nous reprenons notre descente vers Malaucène. Elle est très rapide, j’essaye de situer quelques repères pour ma montée dans 2 jours.

Au chalet Liotard, le sommet du Ventoux juste au dessus du store.

Merci Gil pour cette belle sortie (et pour le délicieux demi) !

Malaucène, la température a repris une douzaine de degré depuis le sommet – 28°C – l’air est lourd. Les cuisses chauffent lorsqu’il faut remonter d’abord le petit Col de Ronin puis celui d’Anrès plus connu sous le nom de St-Michel. Gil m’a indiqué que c’était des cols qui comptaient pour le Club des Cents Cols. Quand je pense que je les ai déjà grimpés il y a une douzaine d’années sans le savoir ! Puis c’est la montée facile et très agréable vers le Col de la Madeleine. Les jambes tirent un peu, il est près de 13h et il fait vraiment chaud mais Gil et sa bonne humeur intacte me tirent jusqu’à Bédoin. Je suis un peu triste, notre rencontre va toucher à sa fin, entre passionnés, nous avons encore beaucoup de choses à partager.

Arrivée au camping, Gil accepte un dernier coup à boire (il n’a pas voulu rester à manger afin de ne pas trop être absent chez lui suite à sa journée dans le Vercors 2 jours plus tôt, je connais un peu ça et sûrement certains d’entre vous… vous savez le syndrome du cyclo qui n’est jamais à la maison !). Gil est très content de la sortie que je lui ai proposée. 93 km et 2200 m de D+, un beau profil ! Nous en avons bien profité pour nous faire plaisir et surtout partager un bon moment d’amitié. Gil me donne rendez-vous pour mon prochain passage dans le coin et peut-être à l’occasion de vacances estivales que j’aimerais passer dans le Vercors (2015 ?). C’est noté et je n’y manquerais pas !

VOIR AUSSI LE COMPTE RENDU DE L’ANGE BLANC !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.